w/@Heath Walker
Aujourd'hui encore Raeve est en retard. C'est presque un mode de vie à ce stade et elle aimerait pouvoir dire qu'elle y travaille seulement c'est faux donc à quoi bon ? Elle a essayé par le passé mais arriver trop en avance l'ennuie et pile à l'heure ne semble pas envisageable alors à choisir, elle garde cette habitude. Pour le plus grand malheur de son entourage, à commencer par sa famille avec qui elle travaille. Autant un avantage qu'un inconvénient, dans les deux sens. Ce matin elle fait d'autans plus profil bas étant donné qu'elle a terminé son service plus tôt l'autre soir, prétextant ne pas se sentir bien, tout ça pour finir la soirée à courir après un Miles plus qu'amoché.
Ça lui apprendra.
Quand elle passe enfin la porte arrière du bar, elle prend soin de déposer ses affaires dans son casier. C'est là qu'elle entend des pas arriver en sa direction. Elle le sait, derrière cette porte de son casier qui les sépare, il est là. Probablement les bras croisés, le regard curieux. Un sourire s'étire déjà sur son visage. « Bonjour. » La porte métallique claque mais le son de sa voix est calculé ; doux et innocent. « Bien dormi ? » Quelle insolence, comme si lui aussi, il venait de terminer sa nuit. Pas qu'il soit surpris, après tout, cela fait trente-cinq qu'il subit. Il sait mieux que personne qu'il n'y a rien a faire. Elle est comme ça. « Tes cernes indiquent le contraire, t'es sûr que ça va ? Si tu veux que je garde River quelques nuits dis le moi, tu sais que ça ne me dérange pas. » Au contraire, elle gagne à rester avec la petite. Elle force un rythme, une discipline et elle égaye ses journées. Être un père célibataire n'est pas facile et bien qu'il garde la face, elle sait que ça pèse. Elle s'en veut un peu, d'en rajouter avec son manque de sérieux alors elle se rachète comme elle peut. Contrairement à son travail, s'occuper de River n'a rien d'un fardeau. Elle le fait avec enthousiasme. Cette gosses c'est sa vie aussi. C'est le futur des Walker. Un futur auquel Raeve ne peut contribuer. Pas comme ça. Mais elle peut aider sa nièce et ça, elle y tient.

La ponctualité un attrait que tu tiens certainement de ta mère, outre le fait d’être infirmière dévoué et consciencieuse, elle a toujours pris à coeur la ponctualité. A croire qu’elle te l’a légué ? Ou alors est-ce la musique qui t’a imprimé ce trait de caractère ? Bonne question mais tu ne prendras pas le temps de répondre. À peine as-tu déposé ta petite poupée à l’école que tu t’es rendu directement rendu sur ton lieu de boulot. Un autre échappatoire du quotidien, bien que le bar familial soit un lieu de doux souvenirs avec l’ensemble des membres de ta famille. Arrivé avec quelques minutes d’avance, tu ouvres le bar, allume les lumières avant de prendre la direction des vestiaires. Tu enlèves ton sweat à capuche gris, enlèves ton portefeuille ainsi que ton trousseau de clé avant de le refermer.

Tu es souvent - pour ne pas dire toujours - le premier arrivé sur les lieux. Tu aimes ouvrir le bar que ton père et ses frères ont fondés de leurs maigres économies, de leurs énergies aussi. Pour autant, ta petite soeur ne semble pas avoir le même enthousiasme. Tu ne lui en veux pas tellement pour ça, toi non plus tu te voyais pas travailler éternellement dans ce bar et ta carrière montante de pianiste - conjugué au passé désormais - en témoigne largement. Seulement, tu sais mieux que personne que rien n’est prédestiné, que rien ne file jamais comme on pourrait le souhaiter. Tu t’arrêtes à te diriger dans la salle principal du bar lorsque tu aperçois Raeve, qui arrive aussi fraiche qu’une fleur en te saluant, un sourire mutin sur le visage. « Ton petit air amusé ne me fait pas oublié que tu es parti plus tôt hier Rae … ». Tu croises les bras sur ton torse en la toisant d’une expression silencieusement sérieuse. Tu as l’habitude de rattraper ses actions, ça n’a pas tellement changer depuis que vous êtes mômes de toute manière, mais quand même.  Elle rebondit en mentionnant les cernes qui masque ton regard bien plus clair de coutume. Tu secoues la tête quelque peu agacé par ses paroles alors tu la laisses dans les vestiaires pour rejoindre le comptoir où t’attend l’inventaire à vérifier. Tu sais qu’elle t’a rejoint car tu entends ses pas à l’entrée de la porte du personnel. « Je m’en sors très bien avec River, néanmoins ça semble pas être ton cas pour respecter tes heures de service frangine. ». Tu te baisses pour récupérer l’ordinateur puis l’ouvre avant de poursuivre avec un peu plus de douceur. « Et si tu veux t’occuper de ta nièce, tu sais que tu peux le faire quand tu veux. ». Comment dire que ta fille adore sa tante, cette dernière la gâte un peu trop à ton gout cependant.
@Raeve Walker

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Ton petit air amusé ne me fait pas oublié que tu es parti plus tôt hier Rae.. Bien sûr qu'il s'en rappelle. Heath tient les comptes plus que n'importe qui désormais. Leur père et oncle, de plus en plus en retrait. Une retraite qu'ils méritent. C'est incontestable et tout le monde le sait. Malgré tout, ils ont du mal à lâcher totalement prise et ça, c'est sûrement dû à l'attachement qu'ils ont pour cet endroit. Le travail d'une vie. Tellement de choses ont commencé ici. Raeve y est très attachée aussi, pour bien d'autres raisons mais elle comprend, elle conçoit. Elle y a grandi. Ce bar c'est comme une seconde maison. Elle est plus enthousiaste à l'idée de venir ici quand elle n'y est pas obligée. Elle n'est pas moins reconnaissante pour tout ça, elle a juste une façon très étrange de le montrer. « J'aimerais pouvoir te promettre que cela n'arrivera plus mais je ne veux pas te mentir pour autant. » Elle lève les épaules légèrement comme pour dire tu me connais et lui sourit. Elle accepte les conséquences, elle n'a pas d'excuses ou en tout cas, pas d'excuses valables. Pour la faire courte : Miles s'est pointé ivre au bar et je l'ai ramené chez lui. Une défense bien maigre et elle n'est pas certaine qu'il souhaite l'entendre. « Je peux fermer pour les deux prochaines soirées. » Pour la peine, si ça suffit à se racheter.
Raeve le suit et prend part à la routine d'ouverture sans broncher. C'est mécanique et elle l'admet, elle aime être en duo avec lui quand elle est ici. Quand ils étaient enfants déjà, ils prenaient souvent place derrière ce bar. Ils étaient toujours dans les pattes de quelqu'un mais c'était drôle, de prétendre. De jouer avec le rinceur de verre, de se servir des sirops soi-même et inventé des mocktails tous plus imbuvables les uns que les autres. Elle se souvient faire ses devoirs sur le comptoir et lui, jamais bien loin pour s'assurer qu'elle s'y tienne. Elle se souvient aussi des playlists qu'ils passaient un temps fou à créer en espérant les passer sur l'enceinte principale. Même dans leurs désaccords, ils ont toujours été là. Une constante rassurante. « Et je ne te demandais pas si ça va par rapport à River. Je sais que tu t'en sors très bien avec elle. » Elle se demande comment il fait ? Mais surtout, à quel prix ? « Maintenant, est-ce que toi, ça va ? » Elle lâche le chiffon qu'elle a en main et le fixe avec insistance. Cela fait un moment qu'elle ne s'est pas assurée de ça. Heath, derrière cette carapace et ce qu'il veut bien montrer au monde, est avant tout humain. Un homme affligé par son passé et le deuil de l'être aimé.

Le sens de l’observation est presque le prolongement de ta vue, tout comme jouer du piano est le prolongement de tes doigts. Il l’a toujours été, affinée par l’expérience humaine mais aussi tes responsabilités au bar. Oeuvre et bébé bien aimé de ton père et tes oncles, c’est à vous, toi en autre chose, de prendre la relève. Ce lieu est un véritable berceau pour la nouvelle génération de Walker, pour autant tu sais que les envies de ta petite soeur diffère. Tu ne lui en veux guère, tu sais qu’elle ne fait son job qu’avec peu d’enthousiasme, néanmoins vous n’avez pas le choix. Tant que tu peux, tu assures ses arrières - comme toujours - mais parfois tu ne peux pas. Sa réponse a au moins le loisir d’être honnête et tu n’en attendais pas moins de sa part. Tu ne prends pas la peine de répondre, il y a pas de réponse à trouver là dessus. Tu pivotes vers la salle principale, derrière le comptoir avant d’attraper l’ordinateur potable pour l’inventaire. Ce dernier, c’est toi qui en a la charge, tu préfères le faire toi même pour moins de souci à l’arrivée. Raeve tente de redresser la barre en te proposant de fermer les deux prochaines soirées. Les yeux toujours rivaient sur l’écran, tu secoues la tête d’un geste négatif. « Pas besoin, c’est moi qui les assurent, mais je verrai pour la semaine prochaine au moment des emplois du temps … ».

L’ordinateur n’a pas été chargé depuis un moment, il te faut le chargeur. Tu te retournes pour chercher l’objet dans le tiroir où il se doit d’être mais tu ne le trouves toujours pas. La présence de ta soeur en ta compagnie fait fonctionné naturellement la routine. Vous êtes plus efficaces en binôme que bien d’autres qui se forment au cours des différentes semaines.  Arrachant ainsi à l’antérieur des instants précieux qui n’ont pas du tout ternis avec le temps, votre complicité même dans l’abstrait brille toujours. Tu finis pas dénicher le chargeur que tu branches alors que Raeve t’affirme qu’elle sait que tu t’en sors avec ta fille. Tu es un bon père aux yeux de ta famille, tu essaies de donner le meilleur au loin des erreurs mais la perfection n’existe aucunement. Seulement, tu joues l’évasion du discours afin qu’il ne se porte pas sur toi mais ta soeur insiste. « Comme si cela avait de l’importance, mh ? Ressasser ce qui se passe, le passé ça ne fait pas avancer le présent. Je suis là où j’ai besoin d’être, au coté de river, pour la famille et les amis. ». Lui dis-tu sans croiser son regard que tu sens sur toi. Tu sais que Raeve mais tu ne veux pas qu’elle se fasse du souci, elle mérite mieux que ça ta petite soeur.
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Son frère a les yeux rivés sur l'écran de l'ordinateur en face de lui et quand la sentence tombe elle ne peut qu'acquiescer. « D'accord.  » Raeve ne tient pas à marchander avec lui encore moins débattre davantage sur la question. Avec cette information elle se pliera au planning en temps voulu. Conséquences de ses actes qu'elle ne regrette pas pour autant, si ce n'est la façon dont cette soirée s'est terminée. Elle a encore du mal à croire que Miles l'a embrassé et elle est d'autant plus agacée par les messages qu'ils se sont laissés depuis. Pour lui, tout ça n'est qu'un jeu, tout cela ne veut rien dire. Elle peine à l'admettre mais pour elle, c'est différent et surtout : blessant. Un couteau de nouveau logé dans la plaie qu'elle a passé des années à recoudre non sans mal. Un couteau qu'il tourne un peu plus à chaque fois. À croire qu'il prend un malin plaisir à cela. À croire qu'elle est incapable de lui retirer ce pouvoir-là.
Parfois l'époque où tout ça n'avait aucune importance lui manque. Quand ils n'étaient que des enfants, loin de toutes responsabilités. Elle observe de nouveau son frère et elle se dit que pour lui, celle-ci était assez courte. Entre les gardes de la mère et les fermetures de bar du père, il a très vite dû prendre la relève. Autrement dit, très vite, les responsabilités lui sont tombées dessus et ne l'ont plus jamais quittées depuis. « Et si c'était important pour moi, que quelqu'un soit là pour toi aussi ?  » Raeve n'est pas fiable, elle l'entend de toutes les bouches et c'est difficile de le nier. Pourtant elle ose espérer qu'il sait qu'elle est là pour lui, autrement qu'ici, au-delà de ce bar. « Sinon, puisque tu tiens à fermer demain et après-demain, River et moi on va en profiter pour s'organiser une pyjama party. Je lui ai acheté le dernier Just Dance, tu savais toi que ta fille a plus de moves que toute la famille réunie ? C'est vraiment impressionnant.  » Il faut croire que si Heath et Raeve ont la musique dans la peau, River aussi.

Ta petite soeur sait qu’il sera inutile de mener une bataille sur tes propos au sujet des heures attribués. Ces dernières sont souvent ordonnés à l’avance et lorsqu’il y a un souci de dernière minute, tu t’arranges sur les disponibilités de chacun. Bien que ton regard hérité de ta figure maternelle continue de lire les lignes des nombreux messages reçus dans la boite mail de ton père, tu sens son regard. Il est lourd de non-dits et tu sais qu’elle va pas tarder à te dire le fond de sa pensée. Tu finis pas t’asseoir sur l’un des tabourets en cuir du comptoir tout en tapant déjà des messages en réponse. Le clavier de l’ordinateur n’est pas le même mais tu tapes avec la même agilité, le même instinct que sur les touches d’un piano. Et comme tu le songeais, Raeve ne tarde aucunement à faire valoir sa manière de pensée. Tu te redresses en soupirant avant de croiser vos regards si similaires, preuve de votre lien de parenté sans aucun doute. « Tu inverses les rôles, Rae. C’est à moi de m’inquiéter pour toi et pas le contraire. ». Lui dis-tu d’une voix plus légère et narquoise à la fois. « Si tu me disais plutôt pourquoi tu as quitté plus tôt le boulot l’autre soir ? ». C’est bas de ta part de changer de sujet, mais c’est une interrogation réelle qui te rend quelque peu curieux. Tu sais que ta frangine n’est pas très emballé à l’idée de bosser au bar, néanmoins tu sais qu’elle devait avoir une bonne raison ? « Je suis même pas surpris de ce que tu proposes mais Maman sait que tu vas t’occuper d’elle pendant deux soirées d’affilés ? Oh crois moi elle a le rythme mais aussi l’assiduité de la musique, elle t’a dit qu’elle voulait poursuivre ses cours de harpe ? ». Cela plus d’une année que ta puce joue de cet instrument, elle en avait vraiment envie et son choix s’est posé de manière intuitive sur la harpe. Tu n’es pas surpris qu’elle désire jouer d’un instrument, après tout Raeve et toi jouaient depuis toujours et sa mère était chanteuse d’opéra après tout.
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Il y a des refrains plus entêtants et des paroles plus percutantes que d'autres. « Et pourquoi ça ? » Raeve arque le sourcil à sa réflexion. « Ne me sors pas ton excuse de l'aîné. Je te l'ai déjà dit, ça ne fonctionne pas avec moi. Et puis, t'as seulement un an de plus alors calme toi. » Heath a toujours analysé les choses ainsi. Comme si l'ordre d'arrivée, cette année qui les sépare, déterminait les parts de responsabilités et degrés de priorité dans la balance. Elle l'entend, dans certains cas, c'est une réalité. À commencer par ce bar dans lequel ils se trouvent tous les deux en ce moment. « J'ai parfaitement le droit de m'inquiéter pour toi aussi. » Seulement, là-dessus, elle reste intransigeante. Il peut l'entendre de lui-même dans le ton de sa voix et surement qu'il roule des yeux à cela.
« Tu sais quoi ? Faisons un marché. Une réponse contre une autre. » Aussi simple que ça, s'il veut des réponses il n'a qu'à répondre aux siennes. « Je commence pour faire preuve de bonne foi. » Elle espère qu'il en fera autant, en respectant sa part du marché. Et soudain, elle est presque surprise par la facilité dont les mots qui suivent sortent de sa bouche. « Miles s'est pointé ici bourré et je l'ai ramené chez lui. » De but en blanc. C'est la vérité même si elle omet une grosse partie de ce qui s'est réellement passé en l'espace d'une soirée. Disons qu'avant de le ramener, il s'en est passé des choses. Mais ça, qui a véritablement besoin de le savoir ? Tout comme son frère, Raeve a toujours été assez discrète sur sa vie privée. Sans doute que pendant longtemps, ce n'était pas par choix et plus par nécessité, avec la célébrité. Pas que cela est changé quoi que ce soit sur la finalité malheureusement. « À mon tour ! Est-ce que tu vois quelqu'un ? » Elle sait que c'est intrusif. Elle sait aussi qu'il va probablement esquiver ou rester plus évasif que jamais. Pourquoi pas répondre à côté. Après tout, elle n'a pas précisé. Voir qui ? Un psy ? Quelqu'un-quelqu'un ? Au fond, l'un comme l'autre, ça lui va même si bien évidemment, elle avait plutôt la seconde option en tête avec sa question.
Elle est également un peu surprise à la mention de leur mère. « Ça veut dire quoi ça encore ? À croire qu'elle ne me fait pas confiance avec River ? » Elle se demande si c'est ainsi que sa mère l'a voit, ce qui ne l'étonnerait qu'à moitié. « Je m'arrangerai avec elle. » Puisque tout le monde se bouscule pour le privilège de garder la petite. « Et oui, elle m'en a parlé. » Une décision qui l'a d'ailleurs empli de fierté. « Pas très étonnant quand on connait ses parents. » Cette gamine est née d'un amour de la musique, c'est tout naturel qu'elle partage celui-ci. Parfois elle l'imagine plus âgée, des rêves pleins la tête et un avenir brillant. Même si elle savoure chaque jour de son enfance qu'elle aimerait en-capsuler ces souvenirs pour toujours, elle a aussi très hâte de voir ce qu'elle va devenir.

Tu connais bien ta soeur, tu n’es donc guère surpris par ses mots. Tu esquisses même un rictus discret mais trop furtif pour être vu - mise à part pour les observateurs peut être ? « Pourquoi tu t’en offusques alors ? Je veux dire c’est la logique des choses, l’ainé prend soin des cadets, la preuve tu réagis de la même manière avec notre petite cousine, mh ? ». Une faiblesse chez chacun des membres du clan Walker qui prend soin des uns et des autres surtout les plus jeunes. « C’est toujours un an de plus que toi. ». La taquines-tu un peu plus alors que ton sourire en quoi se manifeste à nouveau. Tu pianotes toujours sur le clavier de l’ordinateur pour répondre à certains messages tout en l’interrogeant sur la fameuse raison qui pousser Raeve à quitter le boulot plus tôt la veille. Pour autant elle forge l’équité en te proposant du donnant donnant : une réponse contre une autre. C’est équitable, quoi que peut être un trop intrusif à ton gout mais tu décides de jouer le jeu. « Oh trop aimable à toi ! ». Tu poses ton attention sur ta soeur, le menton posé au creux de ta paume. Tu l’entends répondre quelques secondes plus tard à ta question, les mots lui venant tout naturellement, un peu trop peut être ? Oui, Raeve ne te dit pas tout tu la connais assez pour le savoir. Bien, autant commencer par répondre à ton tour et sa question te fait ricaner. « J’ai une tête à voir quelqu’un Rae ? Franchement, ta question n’a servit à rien parce non je ne vois personne. ». Véracité qui dissimule le souvenir des paroles de Ruby la dernière que vous vous êtes vus. L’autre soir, vous buviez quelques verres chez toi, vous rigoliez ensemble lorsque ta meilleure amie t’a avoué ses sentiments à ton égard. Sur le coup de la surprise, tu n’as rien dit si ce n’est le silence en guise de toute interprétation. Elle a pris la fuite. Alors non, tu ne vois personne on ne peut guère le lire de cette manière surtout lorsque cette personne est votre camarade depuis toujours.

« Bien, dis moi la véritable raison de ton départ, ça cache autre chose, je te connais bien. ». assertion posée parce que tu sais que ta cadette cache la vérité derrière le fait d’avoir raccompagné Miles. Tu renseignes ta soeur sur le fait que normalement c’est votre mère qui garde River les deux prochains soirs où tu fais la fermeture. « Mais non, venant de ma part ce n’est ça. C’est juste qu’elle prévoit toujours des choses avec elle, donc dit lui rapidement que tu veux t’occuper de River, mh ? ». Ta mère était une grand mère poule, première petite fille avec qui elle aimait passé du temps. Ta poupée à de la chance d’être entouré de personnes qui l’aiment de ton coté du moins car du coté de la famille de Holly, les choses sont différentes. Tu es heureux d’entendre que River se confie à sa tante sur son envie de poursuivre son apprentissage de la musique. Tu ne veux pas qu’elle vive cette passion comme un poids par rapport au décès de sa mère.
@Raeve Walker

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Pourquoi elle s'offusque ? Parce qu'elle ne mérite pas leurs inquiétudes quand elle cherche trop les problèmes. Elle assume. Elle n'a pas besoin de leurs regards préoccupés, cela ne fait qu'appuyer sur sa culpabilité. « C'est pas pareil ça c'est de la solidarité féminine. » Disons qu'il a moitié raison puisqu'elle n'est pas prête à lui accorder plus. « Gné-gné-gné. » Qu'elle ajoute le ton moqueur. « Un an de plus ou vingt ans de moins ? Difficile à dire ! » Elle lève un peu les épaules en guise d'argument mais partage le blâme dans ces gamineries aussi et puis, ça la fait plus rire qu'autre chose. À vrai dire, ça lui avait manqué. Ce genre de moment à deux, même entre deux feux. Parfois, même s'ils se voient tous les jours, ils ont l'air si loin l'un de l'autre. Si noyés dans leurs responsabilités ou dans son cas, les à-côtés.
Elle l'observe de nouveau quand il répond et que sa réponse n'est pas satisfaisante, ni suffisante. « T'as une tête de.. » Elle ne termine pas sa phrase 1) elle n'en a pas envie 2) ne le pense même pas. « Et pourtant ! » Le sourire est grand. La taquinerie si facile et légère. Ils n'en sont pas à leur premier rodéo. La fraternité n'a rien d'évident et les disputes font partie du jeu. Elle tuerait pour lui dans tous les cas et rien ne changera ça. « Hm. » Elle n'est pas convaincue par ce qu'il dit mais sait qu'il ne sert à rien de creuser davantage. « Tu ne me le dirais même pas si c'était le cas, c'est ça ? » Peut-être qu'elle en a peur, qu'il la garde écartée de tout ça. Alors qu'elle est la première à le faire sans trop savoir pourquoi. Peut-être par peur du jugement, pas de sa personne mais de ses choix. Peut-être parce qu'elle préfère le déni aussi. Et qu'à partir du moment où il le sait, c'est fini pour celui-ci. « C'est ce qui est arrivé, je l'ai ramené c'est la vérité. Qu'est-ce que je te cache si tu me connais si bien que ça ? Vas-y, dis-moi. » Elle croise des bras par réflexe et opte pour une posture détendue. C'est peut-être plus facile s'il le devine même si elle pourrait toujours le nier, ça serait plus compliqué. Il y a une différence entre ne pas lui dire tout et démentir.
Elle souffle un peu et sort son téléphone de sa poche pour pianoter quelques mots à destination de leur mère. « Je vais lui envoyer un message de suite pour la prévenir comme ça c'est fait. » qu'elle spécifie en pianotant le reste du message qu'elle finit par envoyer. « Voilà ! » Elle doit désormais organiser une pyjama party pour demain soir !

Le nombre de fois où ta soeur et ta cousine ce sont ligués contre toi, tu ne les comptes même plus. Argument de féminité ou pas, elles sont les mêmes et c’est un attrait chez les femmes de la famille Walker. Tu imagines déjà ta petite poupée d’ici quelques années. Les réactions successives de ta frangine t’arrache un rictus parfaitement moqueur dont tu ne caches aucunement. Rare est de te voir sourire spontanément en dehors des instants passés avec River, pour autant l’authenticité des choses est véridique. « Si tu le dis, si tu le dis. ». Plaisantes-tu tout en ricanant sur la tonalité amusante du jeu. La conversation prend la direction de la sphère privée, le fameux sujet de voir quelqu’un. Ton père te charrie avec ça, il pense bien faire mais il s’y prend mal. Tu ne lui en veux pas, il ne songe pas à mal juste à ce que tu vives pleinement ta vie. Tu arques un sourcil dans l’attente d’une hypothétique réponse de la part de Raeve qui ne finit pas sa phrase.  Tu soupires silencieusement terminant la rédaction d’un message. La cadette se veut taquine, poursuivait l’air du jeu mais tu te contentes de secouer la tête de gauche à droite, reportant ton regard sérieux sur celui clair de ta frangine. « Il ne se passe rien Rae, tu es mieux à même de le savoir pourtant. ». Timbre empreint de vérité car elle sait. Elle sait que depuis la mort de Molly tu vis d’une manière qui n’appartient qu’à toi.  Les souvenirs pour seuls lots de consolations d’une relation brulée par les deux bouts.

Tu hausses les épaules, mince sourire étirant tes lippes au passage. On dirait que tu as attiser l’ire de la fille Walker. Exactement la même réaction à chaque fois que l’une de tes réflexions fait mouche. Bras croisés contre elle telle une armure pour mieux dissimuler la réalité et se voiler la face ? Vous êtes deux alors dans ce cas tu imagines ? « Tu ne me dis pas TOUTE la vérité là est la nuance. Je te connais, et je suis plutôt doué pour lire entre tes lignes mais bon si tu ne veux pas en discuter il suffit de le dire tu sais ? ». Tu délaisses l’écran de l’ordinateur pour te rapprocher de ta soeur, appuyant amusement son bras. « Pas besoin de montre les muscles mangouste ! ». Un brin taquin, toujours lorsqu’il s’agit de ta cadette. Elle a beau avoir une année de moins que toi, tu veilles sur elle depuis toujours cela n’est guère près de changer. Lorsque tu mentionnes votre mère sur le fait qu’elle est censé garder river les deux prochains soirs, Raeve s’empresse d’arranger les choses à sa sauce. « Et tu penses que ça va être aussi simple avec elle ? ». Votre mère est douce, un amour même mais elle a son caractère à elle également. Est ce que l’on dit pas telle mère, telle fille après tout ?
@Raeve Walker