(outfit)« longo, jonty. je viens pour fairchild. »
une phrase iconique, non ?
il connaît la procédure pour l’avoir appliquée pour son frère, pour charlie, pour les deux. lui, l’homme de la raison. il est épuisé. il est surtout trop épuisé pour être énervé pourtant c’est bien pour « une urgence familiale » qu’il a annulé son rendez-vous avec lis. car quoiqu’il arrive, charlie a la priorité. toujours. encore et toujours. il essaie de s’asseoir sur ce banc inconfortable en attendant. impossible. il se lève, pianote sur son téléphone que tout va bien à celle qui est sensée être celle qui partage sa nuit ce soir, sa soirée et ses pensées. il relève la tête quand la silhouette de charlie apparaît dans le hall du commissariat. « hey », lui dit-elle avec sa tête de chat potté. il laisse les bras tomber le long de son corps, le téléphone reprenant sa place dans l’une des poches de son hoodie. « j'suis désolée… je ne savais pas qui appeler. j'espère que tu n'étais pas trop occupé. » un discret soupir. la savoir seule a le don de l’emmerder royalement … savoir que son frère n’est pas foutu de prendre soin d’elle, de prendre soin de lui le rend encore plus paranoiaque concernant son avenir. « pas de souci », dit-il simplement en lui emboîtant le pas vers la sortie du commissariat, un dernier regard vers l’officier qui les surveille du coin de l’œil. « hep ! je te ramène », pas une question mais plutôt une affirmation et il pose une main sur son épaule pour lui désigner d’un signe de tête l’endroit où il est garé. la ramener où ? il n’en sait rien et n’en parle pas encore, c’est quand ils prennent place dans cette range rover garé près du commissariat, qu’il tourne la tête vers elle.

« tu dors chez gin ce soir ? ou est-ce que je dois te déposer chez ryle ? » sa gorge se serre en posant cette stupide question car son regard s’accroche à elle et il espère du fond du cœur qu’elle lui donne son adresse à lui. il laisse tomber sa tête sur l’appui tête, ne met pas encore le contact … il digère doucement la scène. la revoir. dans ce contexte.

(outfit)il n’a pas encore tourné la clef dans la serrure. il est juste installé derrière le volant et il se demande encore où est-ce qu’il peut ou même doit l’amener. aucune idée. il ne sait pas à quoi ressemble sa vie depuis qu’ils se sont « séparés », qu’ils ont décidé de prendre leur distance. encore une de leur brillante idée débile. « j’sais pas. » un sourcil se lève. elle ne sait pas. pas la meilleure des réponses pour le rassurer sur la manière dont elle mène sa vie ces derniers temps. « tu peux me déposer au connor's pub, j'me débrouillerai pour la suite. » il fait mine de laisser échapper un éclat de rire … ironique … mais en voyant qu’elle est sérieuse, il reprend aussitôt un air sérieux et secoue la tête. « charlie ! je viens de te sortir de cellule de dégrisement… il est hors de question que je te dépose au pub. » il a les sourcils froncés et tourne la clef dans la serrure.  « je te laisse à la maison ?… », qu’il demande, cette fois-ci une véritable question à laquelle il n’attend pas de réponse car il démarre le contact et il lui fait signe de s’attacher pour prendre la route. sans doute pas la meilleure des idées mais ils ont déjà fait cette scène un bon milliard de fois et cette fois-ci, il la laissera sans doute dormir sur le canapé … en tout bien tout honneur.

(outfit)« j'te rappelle que je bosse à cet endroit. » « ah parce que tu me crois suffisamment con pour croire que t’allais bosser ? » il réplique sans la regarder, concentré sur la route, un sourire presque amusé de la voir le prendre pour le roi des abrutis. « les flics m'attendaient. j'pense qu'ils essayaient de me coincer avec... » il tourne un bref instant la tête vers elle, se demandant avec quoi elle pensait être coincée. De la drogue ? vu son passé, ça ne le surprendrait pas … mais ça lui casserait les couilles de la voir se faire gaufrer pour trop longtemps. Pas envie. « théorie du complot ou tu penses vraiment qu’ils te cherchaient ? » « ils se sont loupés, les cons » il secoue la tête. « ne m'emmène pas chez toi. je n'ai plus rien à y faire et tu le sais. » « si tu me donnes une adresse convenable, raisonnable, je t’y emmène --- sinon, on va chez moi --- t’y as passé un paquet de nuits, c’est pas une de plus qui va te tuer --- si ? », il tourne la tête vers elle alors que la voiture s’arrête à un feu rouge. « si tu m’as appelé pour que je te fasse sortir --- il est hors de question que je te balance dans un endroit quelconque, charlie », sa main se pose une ou deux secondes sur sa cuisse avant de retrouver le volant.

(outfit)« j'suis pas du genre à penser qu'on me persécute. je suis qu'un petit poisson, mais tu sais comme ils sont… » non, il ne sait pas car jonty essaie de suivre la loi, jonty est celui qui reste dans le droit chemin, qui évite les emmerdes générées en double par son cadet et sa petite-amie, charlie. il a envie de lui dire qu’ils ne sont pas du genre à oublier un visage et qu’ils l’ont peut-être dans le collimateur. qui sait ? il préfère se concentrer sur la route et laisser cette remarque sans la moindre réponse.

« le pub n'est pas un endroit quelconque. je n'ai pas envie de passer la nuit dans ton studio. je n'ai pas envie que tu me touches, non plus. » il tourne la tête une demi-seconde vers elle et soulève juste légèrement les doigts de son volant en guise d’excuse. il ne comprend pas. il ne sait pas lire entre les lignes, jonty. « pardon », marmonne-t-il pensant qu’elle fait mention de cette main qui était venue s’égarer, se poser une seconde sur sa cuisse, un putain de réflexe qu’il ne contrôlait toujours pas. apparemment. elle finit par lâcher une nouvelle destination : « chez marty » et si une once de jalousie traverse son esprit, il acquiesce d’un signe de tête. il connaît l’adresse. « ça marche » pas de question. pas de labyrinthes avec des phrases qui veulent dire le contraire. jonty ne sait plus jouer à ce jeu, alors il se contente de prendre la route de chez marty dans le plus grand silence, la mâchoire serrée, le cœur brisé.

« tu veux pas le prévenir avant de débouler chez lui ? s’assurer qu’il soit là ? je ne te laisse pas sur le trottoir, charlie. » il tourne la tête un instant vers elle. « il est clean au moins ce type ? », oups, la phrase sonne comme une critique à destination de marty. plus que de raison. injustement. la jalousie. il n’est plus son sauveur. il n’est plus son havre de paix.

(outfit)« tu t'prends pour mon père ? c'est pas parce qu'il est mort que j'ai besoin que quelqu'un le remplace. » « laisse tomber », il soupire et secoue la main un instant dans les airs pour lui faire comprendre qu’il n’a pas envie de se lancer dans un énième débat sans fin, sans fond. « j’ai le double de ses clés. » « très bien » il acquiesce et se ferme tout en gardant les mains serrées sur son volant. il est désormais incapable de tourner la tête, incapable d’observer les traits de son profil, incapable de respirer le même air … il étouffe car il doit se retenir, de tout, de lui dire ce qu’il pense et ressent, de faire ce qu’il aimerait pouvoir faire. « il est clean. j'le connais depuis presque toujours et il a une "copine" depuis plusieurs semaines. » « ok. pas besoin de t’étendre sur le sujet, je suis pas ton père, tu veux aller chez lui, je t’amène chez lui, point. » et, silencieux, il poursuit son chemin jusqu’à dans cette foutue rue qu’elle désigne d’un signe de tête.

les dents serrées, il sent même les muscles de sa mâchoire battre de manière un peu trop forte contre ses joues. il inspire profondément et soupire lourdement. et finalement, il prend la parole : « j’pensais pas que ce serait pire … mais c’est pire … cette manière que t’as de m’envoyer chier … m’appeler, pour m’envoyer chier … » il secoue la tête. « tu m’disais quoi la dernière fois ? ton havre de paix ? », sa langue claque, « je passe de l'havre de paix à quoi exactement ? rien ? plus rien du tout ? » il se gare, coupe le contact et soupire de nouveau.

(outfit)le moteur est coupé. la voiture est immobile, tout comme jon … et charlie, qui ne semble pas bouger. « c'est ce qu'il y a de mieux pour toi, jon. si tu veux avancer, si tu veux construire quelque chose, ce ne sera jamais avec moi. » les paupières demeurent fermées un peu trop longtemps face à cette phrase qui a l’effet d’un coup de couteau en plein cœur. construire quelque chose avec elle, une folie à laquelle il pense … parfois … souvent … tout le temps. « je n'suis pas la bonne personne pour ça, et tu le sais. » les paupières closes aident à se concentrer, à ne pas chialer comme un enfant alors il ouvre finalement les yeux et tourne la tête vers elle. « j'suis désolée, jon. je ne t'appellerai plus. » « peut-être que tu devrais m’appeler une fois que t’auras fait la paix avec toi-même, charlie --- quand t’arrêteras de te voir comme une erreur, quand tu seras prête à te voir comme moi je te vois --- », les épaules se soulèvent légèrement. Sa main se pose sur sa joue pour qu’elle tourne la tête dans sa direction et une fois chose faite, sa main ne quitte pas sa joue, non, ses doigts jouent même avec quelques mèches de ses cheveux. « tu penses ne pas être la bonne personne et moi, je me dis que t’es la seule que je veux --- alors, quand tu seras prête, quand tu seras décidée, t’auras qu’à m’appeler », il se pince les lèvres et elles semblent remuer presque pour contenir le reste de ses paroles. il finit par esquisser un sourire. « et en attendant, tu fais attention à toi, ok ? »

(outfit)«je ne serai jamais cette fille-là, et tu le sais. »
ses paroles résonnent encore dans son esprit quand il voit sa silhouette pousser la porte de l’immeuble de marty. elle n’est pas cette femme, celle avec qui il pourrait construire quelque chose, essayer d’être heureux. pourtant, il s’y accroche, à cette idée : l’idée de la rendre heureuse, de faire son bonheur … il s’y accroche comme une moule à son rocher, il s’y accroche fermement car ce serait quinze années de perdues ? ou parce qu’il n’a aucune autre envie, aucune autre idée de vie … sans elle. cigarette au coin de la lèvre, il remet le contact et prend le chemin du connor's pub. le truc, c’est qu’il la connaît depuis trop longtemps. il sait que ce genre de soirée, ce genre d’information et de conversation, ça ne se termine pas comme ça … dans l’appartement de son pote, à discuter de tout et de rien. il sait qu’elle a mentionné un endroit : le connor’s pub et il sait – en est même certain – que c’est là-bas qu’il la retrouvera.

en voiture, il a de l’avance.
il a le temps de se commander une pinte qu’on vient déposer sur le comptoir du bar, au bout du bar, là où il a sa place habituelle. il fait signe à un barman qu’il va juste pisser vite fait et qu’il n’a pas besoin de débarasser sa bière, il va la finir. quand il sort des toilettes, frottant ses mains mouillées – parce qu’il les a lavées, traumatisé après avoir vu un reportage en pleine nuit sur l’hygiène des clients de bar – sur son jean, il balaie les lieux du regard et l’aperçoit au comptoir. logique. Au passage, il s’empare de sa pinte et vient caler un coude à côté d’elle.
« tut tut tut », fait-il avec sa langue en secouant la tête de droite à gauche, un sourire amusé aux lèvres. il la connaît trop bien, trop bien pour se dire que c’est en vain.

(outfit)elle le fusille du regard. il sourit et lève même légèrement son verre pour en boire une gorgée de sa bière. « tu avais une petite soif, toi aussi ? » innocemment, il lève les épaules. juste une petite soif, c’est ça. « tu ne peux pas me lâcher la grappe, longo ? je pense qu'on s'est tout dit, non ? je n'ai pas besoin de toi ou de ta pitié. » il repose sa bière sur le comptoir, baisse la tête pour pouvoir la regarder, minuscule charlie. « ce serait trop simple --- » et les trucs compliqués, apparemment, c’est son truc si bien que charlie est l’élément le plus important de son existence, elle est le pilier de sa vie … un pilier bancal mais un pilier quand même. « et je n'ai jamais dit que j’étais venu pour te faire la morale ou même papoter --- je suis simplement venu boire un verre, ou deux --- j’en ai encore le droit, non ? », il lève un sourcil mais son sourire montre bien qu’il s’en amuse … la prendre à son propre piège a quelque chose d’amusant en fait. il saisit son verre et vient faire rencontrer le sien sans qu’elle ne veuille vraiment trinquer. un clin d’œil complice ou provocateur – au choix. « à la tienne fairchield », et il boit de nouveau une longue gorgée en s’installant plus confortablement contre le comptoir, sur le tabouret.

(outfit)« ouais, t'as tout les droits. et si tu n'es pas là pour m'emmerder, tu ne m'en voudras pas si je décide de passer la soirée loin de toi, alors ? »
« absolument pas … » il articule un peu trop sa réponse pour qu’elle soit vraiment honnête mais il prend une gorgée de sa bière pour la laisser filer. faire sa vie. détruire sa vie, en fait. son regard la suit et il ne peut que sourire, amusé, et secoue la tête en la voyant se mêler à ceux qui jouent au billard. il l’observe les premières minutes, hésitant à enrouler ses bras autour de sa taille, la balancer sur son épaule et l’emmener loin d’ici, dans un autre monde, dans une autre ville, loin de tout ce bordel … juste elle et lui, ils n’avaient besoin de rien d’autre pour être heureux. il en était convaincu. mais au fur et à mesure, il détourne son regard et se met à faire la conversation avec une autre personne, elle aussi seule dans le bar. un type. ils échangent quelques banalités. il se reprend une bière – pour la forme - et jette un coup d’œil à son téléphone. pas de message. dommage. il aurait aimé avoir un signe du destin, de la vie, qu’il devrait prendre ses jambes à son cou au lieu de rester ici. les éclats de rire de charlie attirent parfois son attention et il tourne la tête pour regarder par-dessus son épaule, il lève même un sourcil quand il croise son regard et qu’il la voit … s’amuser … une petite jalousie brûle au fond de ses entrailles. il aimerait qu’elle puisse rire avec lui … il aimerait être à la place de tous ces autres … au lieu d’avoir le cul vissé sur ce tabouret. mais il doit détourner le regard pour finalement le poser sur un duo qui vient se poser à côté de lui. deux jeunes femmes et à en juger par leurs regards pétillants et l’haleine, elles ont déjà pris quelques (trop) shots de tequila … apparemment elles sont lourdes et cherchent surtout cette piqure d’adrénaline. de l’adrénaline, il en a un peu trop, jon … alors il se retourne sur son tabouret pour tourner le dos au comptoir et regarder la pièce, le coin billard. les demoiselles toujours en train d’expliquer une anecdote à laquelle il ne prête pas attention, il se demande s’il ne devrait pas se lever … traverser la pièce et … lui dire ce qu’il ressent. une bonne fois pour toute. c’est elle. ça a toujours été elle. c’est elle qu’il veut. c’est elle qu’il aime. qu’il aime ? bien sûr qu’il l’aime. il noie cette pensée, cet aveu à lui-même avec une rasade de bière.

(outfit)est-ce qu’il parviendrait un jour à s’en sortir ? a tirer un trait sur cet amour jamais vécu, cette histoire d’amour jamais vraiment commencé mais un milliard de fois terminé ? un regard dans le miroir au-dessus du lavabo alors qu’il se lave les mains, il sursaute presque en la voyant dans son dos. putain ! elle est donc capable de le surprendre. « une dernière fois, jon » il se tourne vers elle. « une dernière fois et je disparais de ta vie. » n’a-t-elle pas compris que ce n’est pas ce qu’il veut. il ne veut pas de dernière fois. il ne veut plus de dernière fois. un pas vers elle. « j'ai envie que tu me touches. j'ai envie de t'appartenir. j'ai envie que tu sois constamment à mes côtés, jon. » son cœur semble se soulever dans sa poitrine. il ne bat ni plus vite ni plus fort … il a la même sensation que celle des montagnes russes lorsque vous lâchez prise, lorsque vous ne contrôlez plus rien et tomber dans le vide. il ne la quitte pas du regard. impossible. « je ne suis pas celle qu'il te faut, même si j'ai envie de tout ça... juste une dernière fois… » il inspire et il est déjà bien trop proche d’elle. elle est celle qu’il veut, celle dont il a besoin, elle est l’autre partie de lui-même. elle est celle qui le comble. elle est celle qui le rendrait heureux, satisfait, épanoui, elle est celle dont il rêve … en secret. bordel, il a envie de pouvoir le lui hurler. « bordel charlie --- », souffle-t-il en secouant la tête, rien que de l’entendre lui balancer ce genre de phrases l’excite … car c’est tout ce dont il fantasme, il rêve … une folle fantaisie. il rompt les derniers mètres les séparant pour l’embrasser, se foutant royalement du lieu où il se trouve, se foutant royalement des conséquences. ce baiser est vital. ce baiser est primordial. sa main se pose sur sa joue, se perd dans ses cheveux qu’il tient entre ses doigts alors qu’il la tient prisonnière entre lui et le mur. il l’embrasse avec cette peur au ventre que ce soit pour la dernière fois, … ou avec la peur passée de ne plus jamais pouvoir goûter à ses lèvres. le baiser passionné, brûlant dévore son âme toute entière. il se presse contre elle pour souffler au creux de son oreille : « si c’est la dernière fois, laisse-nous faire ça bien --- mieux », pas que la faire gémir dans les toilettes d’un pub le gênerait … l’expérience et l’histoire du duo le prouvaient, mais il fallait que ce soit une dernière fois, une vraie dernière fois. ses lèvres quittent son oreille pour pouvoir la regarder, sa main ayant lâché ses cheveux pour caresser sa joue, son index suivant la courbe de ses lèvres. « si c’est la dernière fois, je veux t’avoir toute la nuit --- rien qu’à moi --- », la posséder pour une nuit, vivre le rêve, toute une nuit. « laisse-moi cette nuit --- », ses lèvres remplacent son doigt pour venir déposer un baiser sur la commissure de ses lèvres.

(outfit) «moi qui comptait inviter les types avec qui je jouais au billard. »
« ups, désolé », réplique-t-il sur un ton faussement désolé.
«je suis à toi, jonty. ici, ailleurs et pour cette nuit. »
un sourire gourmand contre ses lèvres qu’elle capture de nouveau, s’évertuant à garder ce feu de la passion toujours aussi brûlant. oh oui, il brûle ce feu.
« chez toi ? »
« chez moi », réplique-t-il en acquiesçant d’un signe de tête.
et le géant se fait tirer vers l’extérieur du pub, tiré par la main qu’il serre sous la sienne. dans un autre monde, ils se promèneraient comme ça … main dans la main. partout. tout le temps.
« oh, est-ce qu'on peut s'arrêter manger ? un drive ? je crève la dalle. » il la stoppe dans sa course en tirant légèrement sur sa main pour l’attirer vers lui. ses doigts liés aux siens, une main posée sur sa hanche, il baisse la tête pour pouvoir la regarder et lui offrir un sourire amusé.
« tout ce que tu voudras --- tant qu’on évite les trucs trop gras --- je compte bien profiter de toi et ne pas te voir vautré dans mon lit comme une larve en me disant que t’as trop mangé », un éclat de rire --- c’est fou mais l’anecdote existe. ils avaient déjà passé une soirée comme ça, vautrés dans un canapé, les mains posées sur le ventre, en se plaignant du fait qu’ils avaient trop mangé. une anecdote … une vieille anecdote. une petite tape sur ses fesses et il la libère pour grimper dans sa voiture. en route !
« pizza ! burgers ? », il met le contact et les voilà en route … en route vers la dernière nuit.

(outfit) « Tu es au courant qu'on est pas obligé de coucher ensemble ? » il lève un sourcil, affichant un air inquiet – est-ce qu’elle a un problème de santé mental ? « on peut simplement manger, parler, pourquoi pas boire un verre ou deux et dormir. » « on pourrait mais avoue que ce serait vraiment dommage », dit-il tout en affichant un sourire angélique.

« Rien de trop gras, tu as dis ? Burgers. » il acquiesce et la voiture démarre. Un geste anodin. Une banalité pour celui qui avait été le chauffeur personnel d’une star sportive il y a quelques semaines et pourtant, pour la personne à ses côtés, ce geste était fou. Il tourne la tête vers elle quand elle prend la parole. « Tu sais que tu es le seul qui arrive à me faire monter en voiture depuis... » non, il ne savait pas. « Enfin, y'a eu Marty, une fois, quand tu as quitté l'hôtel l'autre fois. Mais... Je suis terrifiée à l'idée de monter dans une voiture, tu sais. Et pourtant, je n'étais pas là. » « ce n’est pas parce que tu n’étais pas là », soit dans la voiture, « que cet accident ne t’ait pas toi aussi touché --- c’est normal d’avoir peur. ce serait presque fou si tu me disais ne pas en avoir peur, ne pas y penser --- », son bras se pose instinctivement sur sa cuisse qu’il caresse doucement, « ce genre d’accident, c’est un putain de drame qui te tombe dessus, sorti de nulle part, les connards parlent de statistiques, disent que ça ne t’arrivera sans doute plus jamais --- mais on s’en branle des statistiques quand ça nous a touché --- t’as le droit d’avoir peur, charlie, mais faut juste veiller à ce que cette peur ne prenne pas trop de place, ne demeure pas trop longtemps la colocataire de tes pensées »