Ce n’était pas souvent que tu avais le luxe de rentrer chez toi avant que le jour tombe. L’hiver avait pointé le bout de son nez à Brisbane et les jounrées avaient raccourci. Tu avais passé l’après-midi au tribunal à défendre un de tes clients et retourner au cabinet voulait dire faire un détour. Ce n’était pas comme si on t’y attendait de toute manière car Kasper devait déjà être rentré chez lui pour retrouver sa femme. Ton client semblait content de ton travail et avant de le laisser filer, tu validais un rendez-vous avec lui dans deux semaines quand vous auriez reçu le jugement. Tu ne te faisais pas beaucoup de soucis, c’était un divorce facile à traiter, à l’amiable pour la plupart des points. Seule la répartition des enfants avait posé problème mais vous étiez arrivés à un accord sans que vous ayez à siéger devant un tribunal complet. Le trajet vers chez toi fut rapide grâce au bus qui était direct. Une fois dans ton appartement, tu installais tes affaires de travail sur la table de la cuisine. Tu n’étais pas épuisée et il serait idiot de ne pas en profiter pour travailler un peu. Attrapant quelques amandes qui trainaient dans le placard, tu les glissais dans un bol avant de te plonger dans tes dossiers.

Tu ne savais pas très bien combien de temps cela faisait que tu étais dans ton travail quand la sonnerie retentit. Ton regard se posa instinctivement sur ton téléphone mais ce dernier n’avait pas sonné car aucun message n’était enregistré dessus. Tu n’attendais personne mais peut-être que l’un de tes voisins avait besoin de quelque chose pour son repas du soir. Tu allais donc ouvrir la porte, tout sourire, jusqu’à ce que ton regard se pose sur la personne en face de toi. Cela faisait des mois que tu n’avais pas vu son visage. Pas depuis qu’il avait disparu de ta vie aussi vite qu’il y était apparu. Un beau jour, tu t’étais réveillée et il n’était plus là. Aucun des messages que tu avais envoyés, des coups de téléphone que tu avais passés n’avaient changé quoi que ce soit. Tu as d’abord pensé qui lui était arrivé quelque chose alors tu avais mené l’enquête mais rien. Alors il avait bien fallu te faire une raison … Mais à aucun moment tu ne pensais que tu le reverrais, persuadée qu’il devait être à l’autre bout du monde. « Ce n’est pas vraiment ce que tu crois. En fait, je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. » Tu le regardes incrédule car tu as toujours du mal à le croire. Ta gorge est serrée tellement l’émotion est forte. Oui, c’est bel et bien lui, sur le pas de ta porte avec un bouquet de fleurs. Tu ne peux t’empêcher de te pincer légèrement pour vérifier que tu ne rêves pas. Non, tout ça est bien réel vu que ton bras commence déjà à rougir. « Je crois que j’avais juste envie de te voir ou de te parler. » Cette fois, tu laisses échapper un petit rire nerveux en secouant la tête. Il se fiche de toi non ? « Pourtant il y a six mois je n’avais pas l’air d’être assez intéressante pour mériter un coup de fil ou une explication. » Ne pus-tu t’empêcher de lui rétorquer. Tu n’étais pas quelqu’un de méchant, loin de là. Par contre, tu aimais la justice et Miles n’était pas juste. « Une relation ça marche dans les deux sens Miles. Tu peux pas te pointer avec un bouquet de fleurs quand t’as envie de parler et disparaître quand tu en as assez. » Ses paroles aujourd’hui comme son comportement hier ne pouvaient pas dire le contraire. Tu n’étais pas un kleenex et tes émotions devaient entrer dans la balance. « Qu’est-ce qui a changé ? » Tu lèves un sourcil parce que tu as besoin de savoir. Tu veux comprendre pourquoi, six mois trop tard, il se pointe sur le pas de ta porte comme une fleur, comme si tu allais lui ouvrir grand tes bras et ne pas lui poser de questions.

@Miles Croft

Une fois que Miles avait disparu de ta vie, l’idée qu’il puisse y revenir ne t’avait pas traversé l’esprit. Au contraire même, tu étais persuadée ne jamais le revoir. Tu t’étais creusée la tête pour comprendre ce que tu avais fait, comprendre cette disparition soudaine qui ne rimait à rien. Il avait fallu du temps pour que tu prennes réellement cette relation au sérieux. Elle n’avait pas commencé sur les bases les plus saines mais tu avais fini par te convaincre que cela pouvait marcher, que Miles et toi vous vous complétiez. Lui la lune, toi le soleil. Tu n’avais encore qu’effleuré la complexité de l’homme qui partageait ta vie. L’idée de le découvrir un peu plus tous les jours et d’apprendre à l’aimer te remplissait de joie. Mais voilà, tu n’en avais pas eu le temps ou la possibilité. Le pire dans cette disparition avait été l’absence de mot de départ, de bribe d’explications. La peur avait d’abord pris le dessus, la peur qu’il lui soit arrivée quelque chose et puis la colère. Elle grondait cette colère en toi car il n’avait été qu’une personne de plus sur la liste de celles qui confirmaient que tu ne valais pas la peine de rester plus que quelques mois, voire quelques semaines. « Arrête, ce n’est pas... » Non, tu n’avais pas envie de t’arrêter, tu en avais assez que l’on t’utilise quand on en avait envie, quand cela arrangeait. C’était épuisant de se sentir comme un mouchoir que l’on use jusqu’à la corde avant de le jeter sans un regard en arrière. Alors peut-être que les intentions de Miles étaient bonnes mais il fallait qu’il comprenne que ses actions avaient des conséquences bien réelles sur son entourage. « Ce qui a changé ? Rien, pour être honnête, rien n’a changé, Maggie. » Tes sourcils se haussent face à son air désinvolte. Si rien n’a changé, que fait-il donc là ? Le bouquet de fleurs dans ses mains semblent aller à l’encontre de ses paroles. La question que tu aurais voulu lui poser était de savoir ce qu’il attendait de cette entrevue. Peut-être pourras-tu la poser plus tard ? « Pourquoi maintenant ? J’en sais rien. Et je ne suis même plus sûr que c’était une bonne idée... C’est juste moi. Je suis comme ça, tout se passe bien et je disparais, parce que c’est trop beau pour être vrai. Parce que je vois toujours les conséquences et je n’arrête jamais de penser au pire, tu sais, au jour ou tout va finir par se casser la gueule. » Ne comprenait-il pas que c’était justement son comportement qui faisait que tout se cassait la figure ? Que s’il se laissait porter, il y avait une chance que les choses se passent bien ? A ce moment précis, tu réalises à quel point, malgré les semaines passées ensemble, il vous restait beaucoup de choses à découvrir l’un de l’autre. Tout comme tu ne connaissais pas ses blessures, il ne connaissait pas les tiennes et ne pouvait donc pas comprendre pourquoi son comportement avait été à ce point un coup de poignard dans le coeur. Soupirant à ton tour, tu passais une main dans tes cheveux. Pourquoi fallait-il toujours que les choses soient si compliquées ? « Tu as raison. C’est égoïste de ma part de venir ici ce soir, comme s’il ne s’était rien passé. En réalité je ne veux pas juste parler, je suis venu  te présenter mes excuses pour être parti comme ça. Pour ce que ça vaut... » Ses excuses arrivaient six mois trop tard mais elles avaient au moins le mérite d’exister. Il y avait quelque chose d’irréel dans cette situation pour toi parce que tu n’arrivais pas à comprendre ce que Miles gagnerait de ces excuses, ce qu’il pouvait bien attendre de toi. Il ne t’avait pas échappé que vous étiez encore sur le pallier et tu savais que les murs avaient des oreilles. Tu fermais rapidement les yeux avant de prendre une inspiration et de te décaler : « Vas-y, rentre. Cette conversation ne peut pas continuer sur le pallier. » Préféras-tu préciser pour ne pas qu’il pense qu’il était sorti d’affaires. Tu lui fis signe de s’installer dans le salon qui n’avait pas beaucoup changé depuis six mois avant d’apporter deux verres d’eau. Une fois que tu es assise en face de lui, tu lui dis : « Merci pour tex excuses mais elles arrivent six mois trop tard. » Dans les paroles de Miles, tu avais bien compris que ses décisions semblaient n’être prises que par rapport à la souffrance qu’il voulait s’épargner. Mais ne se faisait-il pas plus souffrir ainsi ? « Est-ce que l’idée t’a traversé l’esprit à un moment donné que les choses auraient pu bien se passer ? » Tu n’avais pas besoin de l’entendre formuler une réponse, elle était écrite sur son visage. La réponse était bien entendu non. « Quand tu as disparu, j’ai eu peur. J’étais persuadée qu’il t’était arrivé quelque chose. J’ai passé des heures à appeler les hôpitaux, les commissariats pour savoir si tu étais quelque part. Et puis après plusieurs jours sans réponse, j’ai abandonné. » Tu bus une gorgée de ton eau pour faire disparaître la boule qui s’était créée dans ta gorge. « C’est juste épuisant de ne jamais être assez bien pour que quelqu’un veuille rester. » Dis-tu presque dans un murmure. Même le soleil avait sa part d’obscurité, le monde n’était jamais tout blanc ou tout noir.

@Miles Croft

Pourquoi revenir te présenter des excuses maintenant ? Il y avait quelque chose dans la démarche de Miles que tu ne comprenais pas. Ton esprit d’avocate ne pouvait pas se satisfaire de cette explication parce que des excuses d’accord mais pour quoi ensuite ? Il s’était donné tant de mal à disparaître alors pourquoi réapparaître maintenant ? Les questions étaient nombreuses et tu ne savais pas si tu allais avoir des réponses. La seule chose dont tu étais certaine c’était que cette conversation ne pouvait pas continuer sur le pallier. Tes voisins étaient beaucoup trop curieux et voir un homme avec des fleurs sur le pas de ta porte ne ferait qu’attiser les rumeurs. Il était donc inévitable de faire entrer Miles qui comprit bien vite que c’était plus par nécessité qu’autre chose. « Je suis tellement désolé. Je n’ai jamais voulu te faire de mal ou provoquer l’inquiétude… » Cette fois, tu retins un rire nerveux. Etait-il sérieux ? Il pensait vraiment qu’il n’allait pas t’inquiéter en disparaissant sans laisser de trace ? Mais il y avait quelque chose dans le ton de sa voix qui t’empêcha de lui sauter à la gorge. Il semblait étonnamment sincère … Tes yeux ne le quittaient pas et soudain, tu posais sur lui un autre regard. Se pouvait-il qu’il soit à ce point obnubilé par ce qu’il ressentait lui pour ne pas se préoccuper de ce que ressentent les autres ? « Est-ce que tu as pensé ne serait-ce qu’une fois à ce que je pourrais ressentir face à cette disparition ? » La question n’était pas méchante, simplement curieuse car tu avais besoin de vérifier ton intuition. La réponse te fera certainement mal mais au moins, tu auras la réponse. Ce n’était pas ton genre de te défiler devant les vérités qui font mal. Une fois tous les deux installés face à face, Miles prend la parole, de manière plus ou moins cohérente mais surtout maladroite : « Maggie, ça n’a rien à voir avec toi... Enfin, si, bien sûr que si. Mais pas de la manière dont tu l’imagines. » Tu te contentes de lever un sourcil. Oh gosh … Il était vraiment en train de te faire le coup du c’est pas toi, c’est moi. « Tu es quelqu’un de bien – tu es même une personne géniale. Et tu dois me croire quand je te dis que tu n’as rien à te reprocher. J’ai passé d’excellents moments avec toi et je le pense, quand je te dis que ici, ces quelques mois, j’ai réussi à oublier tout le reste. Tu ne dois pas te remettre en question. » Tu secoues la tête car ce n’est pas ainsi que cela fonctionne. Peut-être qu’il pense que tu ne dois pas te remettre en question mais c’est trop tard, tu l’as déjà fait et tu continueras à le faire parce que tu ne peux pas t’empêcher de penser qu’il y a forcément quelque chose que tu as fait qui a mené à cette situation. Cependant, tu as envie de le croire, terriblement envie quand il te dit que ses moments avec toi lui ont permis d’oublier tout le reste. Toutefois, ce reste dont tu ne connaissais rien avait fini par gagner. « Tu connais le syndrome de l’imposteur ? C’était ça. C’était moi, d’une certaine manière… Tout était si bien, mais… Peu importe combien je voulais que ça marche, j’ai préféré fuir, de la plus horrible manière qui soit, j’en conviens. Et pour ça, je ne serai jamais assez désolé mais… Je voulais seulement mettre les choses au point. Parce que tout ça, toi, moi, ça a compté. » C’était déjà un soulagement de savoir que votre histoire avait compté. Tu ne t’étais pas posée la question jusqu’ici pour lui mais elle avait compté pour toi. « Tu sais que j’étais amoureuse de toi n’est-ce pas ? » Brutale honnêteté, il fallait que cela sorte. Le passé était nécessaire, tu avais dû faire le deuil de cet amour avorté, jamais avoué qui avait vécu en toi mais n’avait jamais pu s’exprimer. « Je ne suis pas certaine de comprendre pourquoi la fuite était si nécessaire mais je réalise aujourd’hui à quel point nous étions attachés à des versions superficielles de nous-mêmes. » Tu baisses les yeux et bois une gorgée d’eau pour essayer de faire passer la boule qui s’est logée dans ta gorge. Aujourd’hui, tu peux prendre du recul, tu peux te permettre de regarder tout cela d’un regard plus extérieur. « J’ignore quels sont les démons qui t’habitent, ceux qui ont gagné la bataille et toi, tu ignores ceux qui me rongent, ceux qui m’obligent à me remettre en question, encore et toujours. » Dur constat mais il était nécessaire de remettre certaines réalités sur la table. Vous les aviez niés dans votre bulle où tout était rose, où tout allait bien. Pourtant, ce ne sont pas le genre de choses qui peuvent rester cachées bien longtemps. « Qu’est-ce que tu attends de moi Miles ? » Lui demandas-tu en plantant ton regard dans le sien. Si c’était que tu le pardonnes, voilà quelque chose que tu pouvais faire mais tu doutais qu’il était réapparu simplement pour cette raison.

@Miles Croft

Il y a une chose dont tu es certaine dans cet échange, c’est que Miles ne ment pas. La vérité n’est pas toujours simple à entendre, tu en avais fait les frais avec tes parents et ta famille mais au moins cela évite les désillusions. Son regard qui se détourne veut tout dire. Non, Miles n’avait pensé qu’à lui en partant, tu n’avais pas fait partie des considérations. Cela te peinait beaucoup mais au moins, il ne se cherchait pas d’excuses. Tant mieux, tu préférais ça à une hypocrisie. Et parce que Miles se rende compte du fait que son abandon n’avait pas été sans conséquences, tu lui dis de but en blanc que tu avais été amoureuse de lui. Tu ne l’avais jamais dit lorsque vous étiez ensemble, tu n’en avais pas eu le temps. Tu commençais à peine à réaliser que tu étais tombée amoureuse quand il avait disparu mais bien sûr, il était déjà trop tard. « Oui, je m’en suis douté. » Ton coeur et ta gorge se serrent à ses paroles. Donc il savait … C’est comme si l’on te plantait un couteau dans le coeur pour la deuxième fois. Ton amour n’avait pas été suffisant, ce n’était pas seulement toi, c’était aussi cet amour qui avait été piétiné. « Ça m’a fait peur, Maggie. » Il l’a presque murmuré et pourtant tu l’as bien entendu. C’est une manière de te dire que c’est de sa faute, que tu ne dois pas te sentir responsable. Mais cela ne fait que mettre en lumière le fait qu’il y avait des choses que vous ignoriez l’un sur l’autre. Des zones d’ombres de votre passé dont vous n’étiez pas fiers et que vous n’aviez pas abordé lors de vos quelques mois de relation, bien trop focalisés sur l’idée de plaire. Peut-être qu’il faut que tu te fasses une raison. Il a eu peur et il est parti, c’est aussi simple que ça. Fuir plutôt que d’affronter un futur qui aurait pu être ensoleillé pour une fois. Tu préfères ne rien répondre et lui dire ce que tu avais mis du temps à comprendre. Que tu ne le connaissais pas aussi bien que tu le pensais et inversement. Tes mots semblèrent frapper en plein coeur ton interlocuteur qui prit plusieurs secondes à te répondre. Un silence qui te laissa le temps de poser une dernière question, celle qui te brûlait la gorge depuis qu’il t’avait présenté ses excuses. Qu’est-ce qu’il attendait de toi exactement ? « Je ne pense pas que c’était superficiel, Margaret. Je pense au contraire que c’était réel, et même trop pour moi. Que quelqu’un ne m’avait pas vu comme ça depuis longtemps. » Tes yeux se froncent mais ne le quittent pas alors que lui ne semble pas capable de soutenir ton regard. L’avais-tu réellement vu ? Tu l’avais pensé mais tu avais fini par te dire que non, pas vraiment. Tu ne l’avais pas cru capable de t’abandonner sans un mot, du jour au lendemain et pourtant. « Et peut-être que je me plantais, mais j’avais l’impression de vraiment te voir aussi, tu sais ? » Tu ne peux le nier. Oui, cela dit bien un certain nombre de choses sur toi. Tu l’avais laissé entrer dans ta vie petit à petit mais sans barrière non plus. Il avait pu presque tout voir. « Tu as raison. Je ne sais peut-être pas grand-chose de tes démons, et toi des miens. Mais je savais beaucoup de choses de tes rêves et de tes habitudes. Des films que tu affectionnes tant, de tes manies, de tes goûts. Et je pense que ça en dit autant sur toi que tout le reste, si ce n’est plus. Et pour répondre à ta question, je n’attends rien, Maggie. Parce que tu ne me dois rien du tout. C’est peut-être idiot mais, j’espérais un peu naïvement qu’on puisse être amis… Mais s’il est trop tard pour ça, alors accepte au moins mes excuses, même si elles ne valent sans doute pas grand-chose à tes yeux. » Tu fermes les yeux et tu pousses un soupir. Tu appuies ton dos contre le dossier du fauteuil sur lequel tu es assises et tu respires. Au moins, cela clarifie les choses, il est venu chercher une amitié. Est-ce qu’une partie de toi aurait aimé qu’il cherche à te récupérer ? La réponse était non même si ton égo aurait été ravi. Garder Miles dans ta vie, le laisser devenir cet ami qu’il semblait vouloir être c’était conserver le rappel que tu étais mieux dans le rôle de la bonne amie que dans celui de la petite amie. Quand tu réouvres les yeux, ton regard croise enfin celui de Miles alors tu prends ton courage à deux mains pour lui dire : « J’accepte tes explications et tes excuses même si je ne suis pas certaine de totalement les comprendre. » Tu préfères être honnête, cela ne sert à rien de dissimuler ce que tu penses réellement. « Tu me connais mieux que la plupart des gens de mon entourage, je ne peux pas le nier. Cependant, il te manque des clés de lecture. Comme le fait que mes parents nous ont abandonnés, moi et mes frères et soeurs dès qu’ils l’ont pu. Il semblerait que nous soyons condamnés à être abandonnés. » Jamais assez pour rester. Ce n’était pas que toi. Aucun de tes frères et soeurs n’avait une vie stable avec des personnes qui n’étaient jamais parties. Quand tu y pensais cela te déprimait plus qu’autre chose. La grande question désormais était de savoir si tu pouvais lui redonner ta confiance, ne serait-ce que pour construire une amitié. Même si tu aimais le nier auprès de certains de tes proches, Miles était une personne importante pour toi, pour la personne que tu étais devenue. « Je ne peux rien te promettre mais on peut essayer si tu veux. » Dis-tu avant de voir son regard étonné et d’ajouter : « D’être amis. » Tu laissais ces mots raisonner autour de vous. Cela te semblait encore une réalité bien lointaine mais qu’est-ce que cela te coûterait d’essayer ? « Cela va me demander du temps pour que je puisse te faire confiance, j’espère que tu n’es pas pressé. » Il ne pouvait pas attendre plus de toi, tu ne serais pas capable de plus.

@Miles Croft