@Josephine Phillips & @Eugenia Fairchild


OUTFIT
Le théâtre, elle n’y a pas mis les pieds depuis l’accident et pour l’instant, elle ne pense pas à cela, elle ne pense pas au fait que cela pourrait raviver des émotions qu’elle tente d’oublier. Pour l’heure, elle pense surtout à sa tenue. Elle essaye plusieurs robes mais toutes laissent entrevoir sa jambe, les cicatrices encore visibles et les changements de couleur de peau avec la nouveau qui a réapparu. Eugenia a un souci avec cela, elle ne parvient pas à montrer cela au grand jour, elle s’est créé un complexe dont elle n’arrive pas à se débarrasser. Alors pour l’heure, elle dit adieu aux robes. Si cela ne semble pas encore trop handicapant... c’est parce qu’on est en hiver en Australie et que même s’il n’est pas aussi rude qu’en Europe par exemple, elle peut se permettre de mettre un jean sans crever de chaud. Une fois que la tenue semble adoptée. Il faut qu’elle prenne une douche, se maquille... bref, elle veut avoir l’air vivante et pas encombrée de fatigue. Alors elle entreprend une douche qui traine, si bien qu’elle met de la buée partout dans la pièce d’eau. Et puis elle se maquille, ce qui en ce moment s’avère rare. Elle noircit le contour de ses yeux, un peu d’anti cernes pour avoir l’air en forme et pas pleines d’insomnies et un peu de parfum. Toujours le même, elle n’en supporte aucun autre sur sa peau.

Elle enfile la tenue choisie. Elle n’est pas incroyable, enfin, c’est une tenue à la Gin, elle aime être à l’aise. Un pantalon noir taille haute, une croc top en satin qui arrive juste au-dessus de son pantalon. Elle choisit des bottines avec un peu de talon, c’est un défit qu’elle se lance là, elle peine encore à marcher. Mais elle tente, le théâtre ce n’est pas le lieu où l’on marche le plus de toute façon. Lorsqu’elle reçoit le message de Jo’ pour lui dire qu’elle est en bas de l’immeuble, elle embrasse Nyx et enfile une veste pour la retrouver. Elle n’est pas aussi rapide qu’elle le désire, sa canne, sa jambe, tout ça n’a de cesse de la ralentir. Et voilà qu’elle a envie de pester. Bon sang, ce qu’elle manque de patience ces derniers temps. La réaction de Jo la fait doucement sourire. « - C’est parce que tu m’as trop vu en tenue d’hosto toi » Elle se penche pour embrasser la joue de ce petit bouton de lumière qui l’a bien aidé lors de sa convalescence. Cela semble toujours un peu étrange de se faire conduire, elle peine à croire que c’est ce qui lui arrive ce soir. « - Je dirais que ça va et toi ? » Elle lance un regard au chauffeur, en mode on peut parler ou c’est secret devant lui ? « - Je crois que je ne m’y ferais jamais, d’être conduite comme ça... » Enfin, cela a quelque chose de pratique, Gin n’a plus de voiture, elle ne sait surtout pas si elle sera un jour encore capable de reprendre le volant.

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OUTFIT -- Dans la voiture, Gin roule quelque peu des yeux sous les compliments de la jeune femme à ses côtés. Non, clairement, elle n’arrivera jamais à se faire à l’idée. Ok, prendre un taxi c’est quelque chose. Avoir un chauffeur, vraiment on est sur un autre level. Gin se dit qu’il y a tout de même des gens qui vivent dans des univers totalement différents, pas étonnant après que le monde aille aussi mal. Attention, ce n’est pas un reproche à Josephine mais avec tant de différences, comment peut-on tous s’entendre ? L’argent, la religion... les coutumes... beaucoup de choses séparent l’être humain et il faut être sacrément ouvert d’esprit pour tout tolérer. Pas sûr que l’humain ait cette capacité. Si Gin s’évertue à tout tolérer, elle sait très bien qu’un voisin qui fait trop de bruit quand elle veut sortir, elle ne tolère pas, à un moment donné, il faut être lucide, aussi. « - Mais bien sûr » Rit-elle avec l’idée de la blouse hideuse. « - J’ai même pas réussi à cacher mes cernes, une catastrophe » Mais tant pis, qui pour l’admirer quand tous les yeux seront rivés sur la scène. A l’arrière de la voiture, elle tend sa jambe toujours handicapée, l’attelle finalement dissimulé sous son pantalon large, maline ! Bon, sa canne la rattrape vite mais tant pis, elle aura juste l’être encore plus mystérieuse.

Elle prend des nouvelles de Jo pendant le trajet, le temps de traverser la ville. C’est une façon de détourner l’attention, de cette manière, elle ne projette pas ce qui va se passer dans la soirée, elle se focusse sur le présent, l’extrême présent. Et la jolie blonde lui répond et attise toute sa curiosité. « - Oh, voyez-vous cela, il faut que je te tire les vers du nez pour avoir des informations ? Je suis en plein suspense dans mon feuilleton Martin/Archibald/Josephine – à côté, les Kardarshian, c’est de la nioniotte. » Elle se tourne davantage vers sa cadette. « - Bon, on a encore dix bonnes minutes de route, je te préviens, je ne suis pas une fille patiente, accouche ! » Gin hésite à rebondir sur le fait d’être conduites... le fait de conduire ... pourtant une vague de colère contre elle-même s’empare de sa langue. « - Effectivement ça évite de tuer ses parents, avantage certain » Ce n’est pourtant pas contre Josephine. D’ailleurs, elle se rend compte qu’elle peut paraître dure, ce n’est pas l’attention désirée. « - Excuse-moi, je dis n’importe quoi » Elle lui offre un petit sourire. « - Allez raconte-moi ses vacances » L’encourage-t-elle, parce qu’il faut changer les idées de cette fille déprimée à tout prix.

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OUTFIT --
Elle regrette quelque peu les mots qu’elle prononce. Elle ne cherche pas à blesser Joséphine ou la brusquer. C’est sorti tout seul et il est bien connu que Gin ne possède pas de filtre. Et ce soir, il y a cette douce pression dans son estomac qu’elle tente de faire taire mais impossible. C’est bien là. Qu’est-ce qui la dérange à ce point ? Ce n’est pas Joséphine n’y rien, c’est plutôt ce que représente la soirée. Le théâtre, le retour dans ce milieu qu’elle a littéralement mis de côté. Il rappelle sans cesse l’accident et elle fait un blocage. Peut-être que cette soirée lui permettra de renouer avec son art de prédilection. Elle n’en est pas sûre. Elle n’a pas répondu à Jo concernant les douleurs de sa jambe, parce que le déni semble plus facile à assumer. Elle soupire un peu. « - Non, ne t’excuse pas, j’ai été brusque pardon » Elle s’en veut. Il faut relancer le dialogue avant que le silence ne devienne de plomb. Elle évoque les vacances de la jeune femme, il faut qu’elle lui raconte.

Et apparemment, elle n’est pas partie avec son petit ami, Archibald, si la mémoire n’est pas trop mauvaise. L’accident ne lui a pas retiré de souvenirs. La suite des mots de la petite blonde laisse Eugenia sans voix. Son regard fixe le vide devant elle, le dos du siège du véhicule qui leur fait traverser la ville. Donc ça commence fort, pas de vacances avec son petit ami, parce qu’un autre garçon le lui a demandé, ledit petit ami a pété le nœud à... l’amant ? c’est comme ça qu’elle doit voir Marty ? Elle le connait, il fréquente sa sœur aussi. Et après tout ce remue-ménage – un nez cassé quand même – elle a couché avec Marty, donc elle a perdu sa précieuse virginité. « - Tu me vendrais les droits pour une série netflix ? » Elle la taquine, évidemment. « - J’ai l’impression qu’il était tant que tu parles de Martin à Archibald... tu oscilles entre les deux depuis qu’on s’est rencontré limite. Mais si tu t’es – oh bon sang je vais vraiment dire ça – offerte à Marty, c’est que c’est lui qui compte, non ? » Pour Gin, cela semble être une évidence. « - Tu sais ce que tu veux ? » Elle tourne la tête vers sa jeune amie. On ne peut pas dire que la vidéaste soit de bon conseil en matière d’amour, elle n’a jamais réellement eu de relation sérieuse ou du moins la dernière remonte beaucoup trop.