Un bref instant où son regard se porte au loin, perdu face à la vue majestueuse qui se porte à elle où son cœur semble plus léger bien loin de ses pensées qui grandissent en elle. Le calme fait face à la tempête qui rage dans son myocarde esquinté par les quelques nuits bien trop agitée. Elle ne sait pas depuis combien de temps elle est assise les jambes qu’elle a ramené vers elle, recroquevillée dans cette couverture avec pour seul apaisement cette tasse de café encore bien chaude comme le démontrait la fumée qui s’y échappe. Elle l’a vu partir en coup de vent songeant sûrement qu’elle dormait avant que son regard se porte contre la fenêtre et y voit sa carrure disparaître face à une nuit bien trop émotionnelle. Elle ne savait pas vraiment ce qui s’était passé, mais elle se doutait que la conversation avait dû être forte en émotion, la raison pour laquelle elle avait tant tenue à emmener Derya dans ce petit coin de paradis où les souvenirs s’étaient remplis soudainement. Elle n’aimait pas ressassé le passé, elle n’aimait pas la tristesse qui pouvait la parcourir quand souvent elle se voulait forte sans songer à ce qui pouvait la blesser dans son fort intérieur, mais être ici était loin d’être aussi évident qu’elle l’avait cru, ici elle avait le sentiment d’un retour en arrière plus que fatale. Soupire qu’elle relâche brièvement sans trop savoir l’heure qu’il pouvait être, mais face au frisson qu’elle ressent remettant son gilet épais contre elle, elle se doute qu’il était très tôt. Elle ne dormait que très peu en ce moment tiraillé par les songes du passé auquel elle n’avait pas hésité à se plonger corps et âme dans ce qu’elle savait mieux faire dans ces moments-là. Travailler, une acharné quand elle le désirait, mais qui lui permettait de ne pas penser à tous ces moments difficiles où très souvent face à la solitude, elle se retrouvait à revivre avec pincement ses moments perdue où il lui était difficile de faire semblant. Alma y perdait presque pied. La tasse qu’elle tient entre ses mains soufflant un instant avant d’y boire une gorgée, les yeux qui se ferment quand elle aime ce moment de la journée, l’odeur du café ne met pas longtemps à venir s’installer contre ses narines, le regard qui glisse encore et toujours face au même spectacle. Le levé du soleil, le vent a beau souffler, la brise qui caresse son visage lui donne le sentiment d’une force intérieure à laquelle elle en avait besoin. Venir ici avait été sa première idée et cela malgré une certaine hésitation auquel elle le sait Derya finira par se rendre compte que ce lieu lui est plus que familière qu’il n’y parait, mais échappatoire donc l’une et l’autre avait besoin, Alma n’avait pas mis longtemps pour faire taire ses réticentes avant de se retrouver loin de Brisbane face à cette végétation qui lui portait à croire que le monde en devenait presque magique. Petite déjà, elle croyait y voir un monde à part, elle se souvient encore de ces moments où sa mère l’avait amené ici en compagnie de Derya, meilleure amie depuis toujours, sœur choisi où dès leur rencontre, voisine qui était venue à sa rencontre, elles en étaient devenues insépérable. Alma le sait, sans Derya, sa vie aurait été vide de sens quand elle lui apportait ce qu’elle regrettait amèrement avoir perdue, cette famille décimé par cet accident qui ne cessait en ce moment de lui revenir. Mal de tête qui retenti à cette pensée où était-ce les quelques verres solitaire qu’elle avait bu tentant difficilement de se concentrer sur le travail en vain. Elle savait que Derya n’allait pas bien, elle n’était pas elle non plus le genre à montrer ce qu’elle ressentait sauf ici loin de tou où ils n’y avait qu’elles, pas d’artifice, pas de faux-semblant quand chacune avait été toujours présente dans les bons comme les mauvais où les jugements n’avaient jamais eu sa place. Elle l’admettait, elle s’inquiétait pour sa meilleure amie surtout lorsqu’il s’agissait d’amour et de cet homme loin de lui être oublié, elles les avaient entendus avant de le voir partir sans savoir si c’était une bonne ou mauvaise chose. Elle ne voulait pas la réveiller se doutant que face à leur discussion, Derya avait eu besoin de repos, mais la curiosité était là et ne cessait de cogiter avec l’envie de savoir ce qui se passait.

Légèrement, Alma relève la tête entendant un bruit où elle sourit, la discrétion de sa meilleure amie en était légendaire assez pour la voir, les pas nonchalant, elle aussi enveloppé dans cette couverture, les cheveux en pagaille avant de sentir ce câlin contre elle et de la voir se poser en face d’elle, le silence qui la gagne quelques secondes amusé de voir son état. « Tiens je crois que tu en as besoin plus que moi, si tu voyais ta tête... » se retenant de rire, la tasse qu’elle offre à sa meilleure amie qui les yeux à peine ouvert semble sourire en sentant la bonne odeur qu’elle ne met pas longtemps à accepter. Alma secoue la tête, elle semblait allée mieux et cela la réconfortait de la savoir ainsi. « Je ne te demande pas si tu as bien dormi vu comment tu as ronfler... » elle s’amuse quand elle a l’impression que ça fait longtemps qu’elles n’ont pas profité d’un moment ensemble à se taquiner. « Et vu ton état, j’ai le droit d’avoir quelques infos croustillante ? » finalement Alma se lève quelques secondes le temps de laisser Derya émergé récupérant le café et les quelques pancakes qu’elle avait fait se doutant de la gourmandise de sa meilleure amie qui n’avait pas mangé depuis un moment. « T’en auras si j’ai des infos, c’est donnant donnant mon rayon de soleil » elle s’assoit face à elle voyant le regard de sa meilleure amie pour abdiquer et lui offrir les quelques douceurs attendant avec impatience quand elle le sait qu’elle joue avec ses nerfs elle incapable de patienter. « Alors tu comptes me dire ce qui ce passe, est-ce que je dois le tuer ou pas ? D'ailleurs pourquoi il est parti si tôt ? Me dites pas que vous vous êtes disputés à moins que vous soyez ensemble ? Tu comptes me répondre dans mille ans et n'y pense même pas, je ne survivrais pas à une seconde plus ! » impossible de s'arrêter quand toute les questions finissent par sortir en même temps avant d'observer Derya, elle ne peut s’empêcher d'éclater de rire se doutant de sa folie où elle attend plus que jamais les réponses à ses questions, car Alma a besoin de savoir, de comprendre ce qui se passait dans la vie de sa meilleure amie surtout quand il s’agissait de ce pilote qu’elle sait elle n’avait jamais pu oublier. Mélange d'inquiétude et une autre ou elle admettait parfois l'envier quand elle aurait surement rêvé de ressentir un tel sentiment pour quelqu’un, mais pour l’heure, elle voulait avoir des infos croustillantes qui lui permettait dans la foulée d’oublier ses propres pensées auxquels elle ne voulait y songer.