@Hanaë Wilson & @Avery Söderberg

Elle n’a pas répondu. Au dernier sms, elle n’a pas répondu. Pourtant, elle passe son temps à regarder s’il la relance par message. Pour l’heure rien. Rien et cela la rend totalement folle. Pourquoi il ne la relance pas, pourquoi il s’en fiche ? Pourquoi ? Cette situation ne peut pas durer, ce n’est plus possible. Sa santé mentale en dépend, elle n’y arrive pas, plus. C’est une bêtise, c’est ce que lui dirait les médecins, c’est certain. Ne pas le brusquer ? C’est impossible à un moment. Rester à côté de lui, dans sa vie mais sans pouvoir reprendre le contrôle, sans pouvoir reprendre sa place. Ce n’est pas une vie, elle ne peut pas attendre qu’il se souvienne, elle n’y arrive plus, cela fait trop mal. Un mal de chien putain. Alors d’un coup, elle se décide, un coup de sang, une impulsivité dont elle ne maîtrise pas les conséquences, c’est certain. Sa veste enfilée, elle se positionne derrière son volant et elle prend la direction de l’appartement de Mason. Elle l’espère le trouver présent, elle espère qu’ils pourront parler, que les mots qu’elle trouvera pourront lui rappeler des souvenirs. Souvenirs qui sont totalement nécessaires pour leur avenir. En ont-ils un encore ? L’heure qui suit le dira sans doute. La peur au ventre, elle roule. La voilà nerveuse la journaliste, mais il faut qu’elle reprenne sa vie en main, c’est nécessaire.

Son portable vibre sur le siège passager, elle ne regarde pas tout de suite de qui il s’agit. La prudence au volant c’est son truc, elle tente de ne pas mourir bêtement. Le trajet se termine, elle se gare non loin de l’immeuble de Mason. Ses doigts s’emparent du téléphone et elle ne regarde toujours pas. Au pire, si c’est Mason, elle s’apprête à le voir dans quelques secondes, si ce n’est pas lui, il faudra que cela attende un peu. Elle a besoin de ce temps-là pour avancer, retrouver l’homme qu’elle aime. Alors elle frappe à la porte de l’appartement. Elle retape un coup, parce que cela met un peu de temps, il dort peut-être. Tant pis, cette conversation est primordiale. Seulement la personne qui ouvre ne ressemble nullement au photographe. Ce n’était pas dans ses projets et elle bug un moment. Elle regarde derrière la fille derrière lui, elle croit la reconnaître, pour l’avoir vu sur des stories de Mason. Son ex et soi-disant amie. Un rire nerveux s’échappe de ses lèvres... c’est ce qu’elle craignait, la pire des conjectures. « - Il ne perd pas temps... c’est fou... Enfin... » Elle s’impose à l’intérieur pour chercher Mason. Elle a besoin de vider son sac. « - Mason ? Sérieux, je croyais que vous n’étiez que des amis ? » Elle est jalouse, évidemment mais personne ne peut comprendre. Pas de réponse de Mason, elle va alors comprendre qu’elle est allée un peu vite en besogne la journaliste, elle n’a pas bien fait son enquête.

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So cœur se brise en mille morceaux. A l’instant où ses iris croisent celles d’une autre femme chez Mason... la douleur dans la poitrine se fait ressentir. Cela se transforme très – trop ? – vite en colère. Elle n’a pas l’intention de passer davantage pour une imbécile. Il faut qu’il s’explique Mason, il faut réellement qu’ils aient une discussion et sans cette fille qui semble toujours dans ses pattes. Seulement lorsqu’elle s’impose pour pénétrer dans l’appartement, elle ne voit pas Mason. Est-ce que cela la rend davantage en colère ? Possible. N’oublions pas qu’elle est bélier, signe du feu Avery, la patience c’est compliqué pour elle. Il semblerait qu’elle l’ait déjà été patiente. Il faut vraiment qu’elle puisse poser des mots sur tout ce qui se passe entre eux. Il a oublié leur relation mais pas elle, elle continue d’avancer avec des sentiments pendant que lui avance sans savoir ce qui s’est passé. Rapidement elle se retrouve confrontée à Hanaë, la fameuse ex. « - Et toi Hanaë, je présume, il est où Mason ? » Elle croise les bras sur sa poitrine, même si Lana semble contente de la voir, elle ne s’occupe pas réellement de la jeune chienne, son attention est focus de la femme qui la garde. Rapidement l’explication tombe. Parti. Sydney. Et évidemment, il ne lui a rien dit. Encore une fois, elle sent son cœur douloureux. Elle déglutit, pourquoi elle n’est pas au courant ? Mason a donc décidé de se barrer sans lui dire ? Elle encaisse, après tout, pour lui, il n’y a pas de couple, rien. Leur histoire n’a jamais existé. Avery se sent si bête, elle se frotte le visage, l’épuisement, l’angoisse... tout cela l’épuise, elle ne dort pas bien, ses migraines la talonne tellement. Et là, on peut rajouter l’humiliation en prime. « - Visiblement, il préfère en parler à son ex » Hanaë n’y est sans doute pour rien mais c’est elle qu’Avery a sous les yeux.

Un soupir d’agacement lorsqu’elle lui sort le couplet du « il n’y a plus rien entre nous » Cela fait rire Ava, d’un rire un peu froid et ironique. « - C’est marrant, je n’aurais pas dit ça, en te voyant dans son appartement pendant que je cherche à lui parler » Oui, elle est jalouse Avery parce qu’elle n’a même pas la chance de se défendre, de montrer qu’elle peut aussi exister, qu’elle a compté... et peut-être qu’elle comptera encore. Elle retient des larmes de frustration, elle ne parvient pas à cacher le flot de confusion sur son visage. Hanaë tente d’apaiser les choses, elle propose un verre... « - Parce que t’habite ici maintenant ? » Cela serait la meilleure. Quelques jurons suédois qui prouvent qu’elle est sur le point d’imploser... et puis elle répond : « - Un verre d’eau... s’il te plait » Elle tremble presque. Une inspiration pour se calmer. « - Je n’en peux plus de cette situation... si tu couches avec, je dois le savoir... s’il te plait ? » Pour savoir si elle s’accroche dans le vide... si elle doit lâcher prise et laisser partir l’homme qu’elle aime.

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Un moment qu’elle tanne Mason pour la rencontre ? Les sourcils de la journaliste s’arquent quelque peu. Évidemment qu’elle est étonnée, parce que la réciproque n’est pas du tout là. Avery envie bien trop la position d’Hanaë pour avoir eu envie de la rencontrer. Mason ne l’a pas oublié elle, elle peut être elle-même au grand jour à ses côtés et c’est sans doute ce qui la joue le plus en rogne. La colère et la frustration d’Avery ne se calme par immédiatement. Elle est toujours dans une position agressive vis-à-vis d’Hanaë, la pauvre qui ne doit strictement rien comprendre à tout ce qui se passe. Les mots de la suédoise sont francs et presque tranchants. Elle ne passe pas par quatre chemins. C’est une méthode à mettre en pratique avec Mason peut-être Ava ? Peu importe, il n’est pas là pour le moment. Il faut quelques instants pour qu’Avery parvienne à esquisser un sourire. Devant le naturel déconcertant d’Hanaë, elle ne peut s’empêcher de sourire. « - Je t’en prie, je suis sûre que Mason sera ravie » Elle la taquine. Évidemment et elle espère qu’elle ne franchira pas le pas du crachat. Dégoutant. « - Je te crois, c’est bon… » Et un soupir, lasse, fatiguée… le cœur toujours brisé.

Avery s’installe sur le canapé, il est vrai qu’avec un peu de recul, l’eau c’est sans doute trop soft pour la situation actuelle. Un geste du bras résigné, l’alcool ne lui fera sans doute pas de mal. « - Vas-y, fais-toi plaisir » Sans être certaine que jouer les bonnes copines avec l’ex de celui censé être son copain est une bonne chose. Il faut avouer qu’elle n’est plus certaine de savoir ce qui est bien ou mal. La bière est acceptée, elle trempe prudemment ses lèvres dedans en écoutant la jeune femme. Perspicace. Voilà ce qu’elle pense d’elle, Avery. La jeune femme se frotte le visage, elle ne sait même pas par quoi commencer, comment l’expliquer. Surtout, elle n’a pas envie que cela revienne aux oreilles de Mason. Un soupir. Il lu faut boire plusieurs gorgées de bières pour se lancer. « - On n’est pas que des amis, du moins on n’était pas que des amis… » Les lèvres se pincent. « - Il a oublié avec son amnésie et… les médecins m’ont dit de ne pas le brusquer… il s’est arrêté au fait qu’on ne s’entendait pas… vraiment… j’ai beau essayé de faire renaître ce qui s’est passé au Brésil… ça ne fonctionne pas et… et j’ai l’impression que je vais le perdre et que je ne peux rien faire pour ça… » Elle n’a pas envie de pleurer devant une inconnue, alors elle ravale les larmes qui tentent de couler, elle finit bien trop vite sa bière. « - C’est ubuesque comme situation… ça me rend folle… »

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Elle n’avait pas prévu de parler à Hanaë. Elle n’est pas la bonne cible, pas la bonne personne pour se confier. Il est vrai qu’elle n’avait absolument pas envisager ce cas de figure. Il est totalement improbable en même temps. D’ailleurs Avery ne digère pas vraiment que Mason ne l’ait pas prévenu de son départ, elle ne vit pas très bien ce silence, mais ce n’est pas elle qui l’a instauré après tout ? Enfin tout cela pour dire que cette conversation n’était clairement pas prévue, pas noté dans ses projets. Et pourtant Ava balance tout, dans un soulagement qu’elle ne maîtrise pas. C’est fou ce que cela fait du bien de mettre des mots sur une situation qu’elle subit. Certes certains de ses amis sont au courant mais là, elle se retrouve face à la meilleure amie de celui qu’elle aime... on progresse peut-être ? Le but étant de visé Mason le prochain coup.

Elle ne s’attend pas à un geste d’affection de la part d’Hanaë. Elle se retrouve un peu décontenancée mais accélère le câlin. Elle n’a pas l’habitude d’en faire à des personnes qu’elle a rencontrées il y a dix minutes à peine, c’est tout un concept mais pourquoi pas. Hanaë finit par miser sur la vérité, aussi complexe soit-elle à assimiler pour Mason. Un hochement de tête de la part de la journaliste, un peu près du même avis qu’elle, elle est consciente que Mason risque de s’en vouloir mais il n’y est pour rien, Avery n’a pas de colère contre lui d’avoir été oubliée. Elle sait que ce n’est pas de son fait mais comment le photographe va réagir ? C’est autre chose. Pourtant oui, la vérité semble impossible à retenir, Avery ne parvient plus à être à ses côtés sans qu’il ne comprenne les comportements qu’elle peut avoir, l’impression de devoir lui mentir perpétuellement... Cela devient trop pénible. Elle inspire longuement, puis elle expire, une tentative de cohérence cardiaque infructueuse tant son état de stress est grand. Ses yeux se perdent sur les mains d’Hanaë qui semblent pleine de compassion. Elle s’en veut d’avoir été jalouse de cette fille qui semble être une réelle amie pour Mason. Pourtant la peur de celui qu’elle tombe retombe sous son charme ne part pas pour le moment. Le problème ne vient pas d’elle, mais bien du fait que Mason pourrait juste vouloir retenter quelque chose avec elle, puisque pour lui l’histoire avec Avery n’existe pas...bref Ava se fait des nœuds au cerveau – et nous aussi.

Elle déglutit, tente un sourire. « - Je sais qu’il faut que je lui parle, c’était ce que j’étais venue faire... » Un pauvre rire triste, l’ironique de la chose. « - Je ne savais pas qu’il était parti... et maintenant je vais devoir attendre qu’il se repointe... » Elle se frotte un peu les tempes, tente de calmer les émotions débordantes. « - Je suis désolée de t’être tombée dessus... Je... ce n’est pas dans mes habitudes d’être jalouse ou quoi... seulement la situation est tellement ubuesque que je ne maîtrise rien... T’as l’air de tenir à lui... d’être une super amie ! » Et elle est sincère la suédoise, elle le pense, Hanaë respire la douceur et la bienveillance, on ne croise plus assez de belle personne comme elle.