; too old and tired for this shit
feat. @nova perkins / tw : —

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Certains soirs, Solana s’en veut d’avoir emménagé dans un quartier de Brisbane où les bruits résonnent jusqu’aux petites heures du matin. Surtout lorsqu’elle arrive à entendre la musique qui s’émane des nombreux bars du coin, encore plus lorsqu’elle entend les éclats de rire de tous ses jeunes qui profitent de leurs vies tandis qu’elle, elle reste cloitrée à la maison, à tourner en rond et d’autres soirs, ces quelques brides de vies qu’elle peut apercevoir à travers sa fenêtre lui donne un sourire. Lui donne l’impression d’avoir le droit de rajeunir de quelques années et profiter de la vie, une nouvelle fois, à son tour. Le doux rappel d’une autre époque, celle où, elle aussi, sortait avec ses potes de l’université pour une soirée de débauche, la promesse d’un mal de tête et d’une gueule de bois, au petit matin (ou l’après-midi, selon le réveil).

À trente-cinq ans, elle ne se rappelle plus la dernière fois où elle est sortie jusqu’aux petites heures, Solana qui, aujourd’hui, a une routine qu’elle suit religieusement. Souvent au lit bien avant les douze coups de minuit et si ce soir, elle a envie de prétendre ne pas avoir trente-cinq pour une fois dans sa vie, Solana ne fait rien du tout. Elle ne prend pas le temps de sortir son téléphone afin de proposer à qui que ce soit de la rejoindre dans un bar afin de prendre un verre ou plusieurs. Elle n’a pas besoin de sortir pour consommer de l’alcool, ayant tout ce dont elle a besoin ici-même dans son appartement puis la simple idée de se retrouver en compagnie de gens ne lui donne aucunement envie de sortir de chez elle. Sa semaine s’est achevée sur une mauvaise note et elle n’a pas d’humeur pour côtoyer de nouvelles têtes. Pourtant, cela ne l’empêche pas de regarder à travers ses fenêtres et d’admirer les gens entrant, sortant des bars qui sont disponibles dans le quartier et au bout de cinq minutes, elle tourne, finalement, les talons, ce petit sourire aux lèvres, heureuse pour elle et ce sentiment de nostalgie dans le cœur. Une autre fois, peut-être, aura-t-elle la capacité mentale de prétendre pour une soirée comme celle-ci. Une soirée où elle n’est pas dans son logement, toute seule et ce soir, elle ne ressent pas la solitude autant qu’elle peut la ressentir certaines fois. Son cœur est plus léger alors que ses pas se dirigent jusqu’à son canapé, où elle s’installe avant de sortir son téléphone, cherchant un seul prénom. Nova. Malgré l’heure, Solana décide tout de même de lui envoyer un message, l’invitant à aller manger demain matin.

Parce que si certaines personnes vivent le soir.
Solana, elle, elle vit maintenant le jour.

Comme tous les matins, elle se réveille au son de son alarme.
Comme tous les matins, elle débute sa routine matinale.
Ses pas se dirigent finalement vers la sortie de l’immeuble juste avant midi, la température indiquant plus ou moins le changement de saison et pourtant, Solana trouve le moyen d’avoir une paire de lunettes sur le bout du nez. Elle arrive au restaurant grec rapidement, trouve une table lui convenant rapidement aussi, il ne reste plus qu’à patienter, en profite pour regarder le menu, son regard faisant un aller-retour entre ce dernier et la porte. Au bout de quelques aller-retour, Sol aperçoit Nova. « Heyyyy toi! Comment tu vas? » Demande Solana en offrant un sourire à son amie, Nova, se levant de sa chaise. Nova rayonne, comme elle rayonne toujours aux prunelles de Solana et Solana, une bonne majorité du temps, a un sourire permanent lorsqu’elle se retrouve en la compagnie de son amie. Une amitié qui date des années universitaires. Comme quoi, même avec leurs horaires chargées, elles arrivent toujours à trouver un peu de temps pour se voir. « Tu sais ce que j’ai réalisé hier soir? Que je suis devenue trop vieille et trop fatiguée pour les soirées à l’extérieur après une journée de travail. » Autant en rire qu’en pleurer, à ce qu’on dit.