@Luther Kealoha

“Bon ok, je plaide coupable…”, tu plaisantes en levant les mains en l’air entre vous deux. Vous vous voyez plus souvent ces derniers temps, volontairement ou non, mais par chance, tu n’en es pas encore au stade du personnage de la série que tu évoques et à propos de laquelle Luther t’interroge. Tu hoches la tête tout en tempérant ta réponse. “Je l’ai pas totalement finie, mais je comprends la réaction de tes collègues. Moi aussi j’ai trouvé ça dérangeant. Surtout quand j’ai appris que c’était une histoire vraie, et que c’est tiré de la vie de l’acteur principal…”. Tu te rassures en espérant que la série soit romancée, au moins un minimum, même si au fond, tu ne serais pas plus étonnée que ça d’apprendre qu’il ne s’agit que de la vérité, au rythme où va le monde… Quoi qu’il en soit, une chose est sûre, tu ne regarderas pas deux fois la série que tu peines déjà à terminer.

Vos plats servis, tu emmènes Luther s’installer sur une des tables hautes encore disponibles. La halle commence petit à petit à se remplir et d’ici peu, les places risquent de devenir chères. Perchée sur ton tabouret, tu installes ton plateau de sorte que ton assiette vous soit accessible à tous les deux et après avoir retourné ses voeux de bon appétit à ton invité, tu te saisis d’une frite que tu portes à tes lèvres avec une petite grimace de bonheur. Dorées et croustillantes à souhait, exactement comme tu les aimes. “Alors, verdict?” tu demandes à Luther alors qu’il commence lui-même à goûter les plats. Tes associés et toi avez tenu à approuver toutes les cartes des stands avant l’ouverture, alors aucun des plats proposés ici ne t’es vraiment inconnu. Tu sais qu’ils sont bons et valent la peine d’être découverts. Toutefois, tu es impatiente de connaître l’avis de ton ex-petit-ami. Sans doute parce que tu accordes toujours beaucoup de valeur à ce qu’il pense, mais aussi parce qu’après t’avoir servi de cobaye pendant trois ans, sans compter sa propre curiosité culinaire, il est l’une des personnes les mieux placées pour juger de la qualité de ce qu’il est en train d’expérimenter. “Oh, tu veux quelque chose à boire? Il y a des fontaines d’eau plate et d’eau gazeuse, mais je peux demander à Harry de nous préparer quelque chose?” Tu proposes en scannant le QR code installé sur un coin de la table. Il te donne accès à l’intégralité des plats et boissons proposés à La Chimère, avec la possibilité de payer en ligne et surtout de ne retirer ta commande qu’une fois prête. “La carte des mocktails est assez fournie, vu que tu es on duty cet après-midi” tu glisses en lui tendant ton téléphone pour qu’il puisse faire son choix. De ton côté tu as opté pour une simple limonade artisanale, une valeur sûre. “D’ailleurs, en parlant de travail. Tu devrais proposer à tes collègues de venir prendre un pot un de ces jours! Je vous ferais une ristourne, pour service rendu à l’état”, tu glisses avec un petit rire et un clin d’oeil.

@Elliot Vance


Il hoche la tête, ses collègues avaient le même raisonnement concernant la série télé et cela ne le convainc guère de lui donner sa chance. Consacrer une ou deux soirées entières à une œuvre qui vous dérangera. Quelle idée. Il la suit vers des tables hautes et pose ses fesses sur un des tabourets sans effort. Après quelques bouchées de ceviche et de boeufs il hoche la tête quand elle lui demande verdict. Tout à son grignotage, il lève un pouce en l’air en attendant de déglutir et puis il abonde dans son sens. Il lui avoue que n’ayant jamais vraiment mangé péruvien il n’a pas de comparaison mais qu’il trouve ça très bon. Il ne s’attendait pas à ça pour le lomo saltado confie-t-il, mais ça n’en reste pas moins bon. Il agite sa fourchette de droite à gauche quand elle lui demande si il veut quelque chose à boire et après avoir avaler une bouchée, il répond “ Non, j’vais aller me chercher un verre d’eau. J’t’en rapporte un aussi ? ” propose-t-il. Il n’aime pas tant boire du sucré pendant les repas, il a l’impression que ça lui coupe l’appétit et qu’il finit par ne pas manger assez et avoir faim. Il lui faut une minute pour se mettre à exécution et puis quand il revient, leurs verres à la main il ajoute “ J’vais garder les cocktails pour un soir. Faut pas qu’j’épuise toutes les nouveautés dès la première quinzaine, t’imagine … ça fait quinze ans que j’suis dans le quartier et c’est la première fois que j’ai autant de choix qui ouvrent d’un coup. Ce serait bête de ne pas faire durer le plaisir. ”. Il a tant d’appétit qu’il finit par ralentir un peu la cadence de son grignotage, de peur de manger tout sans laisser la chance à Elliot d’en profiter également. Quand elle lui parle de son travail et de suggérer le food court à ses collègues, il rit et lui lance un petit regard par dessus ses lunettes, son sourcil qui se lève accompagné d’un sourire en coin. “ Ha c’est donc ça. Tu m’invites pour profiter de mon super réseau professionnel en fait. Je vois je vois, c’est très intéressé tout ça. ” la taquine-t-il. Il accompagne ses fausses accusations de son pied qui vient pousser et tapoter le mollet d’Elliot avec familiarité. Il arrête vite son manège cependant, mais plutôt que de ramener sa jambe sur son propre tabouret, il laisse sa chaussure s'arrimer sur les barreaux de celui de la jeune femme, leurs chevilles pas bien éloignés l’une de l’autre. “ Mais c’est une bonne idée, je le proposerai. Je pourrais aussi en parler au club d’escalade, pour la prochaine fois qu’on veut faire un événement, si on a besoin d’un catering ou d’une location de salle. ” suggère-t-il avant de lui demander si elle a quelqu’un qui coordonne l'événementiel ou les relations entreprises. Peut-être que cela fait partie de ses nouvelles responsabilités connexes.

@Luther Kealoha


Tu es ravie de voir que Luther se délecte des plats que vous avez choisi. Un sourire sur le visage, tu l’observes manger avec appétit tandis que tu picores la nourriture plus timidement. Comme d’habitude, peut-être encore plus maintenant que tu baignes dans cette ambiance de nourriture à chaque minute, tu n’as pas excessivement faim. C’est comme si l’odeur de tous les mets qui te montent au nez tout au long de la journée suffisait à te rassasier. La seule chose que tu consommes sans jamais te lasser, ce sont les boissons, et entre le bar central et le coffee shop, sans compter les fontaines à eau, tu prends soin d’être toujours bien hydratée. Abandonnant ta commande de limonade pour la remettre à plus tard, tu acquiesces quand Luther te propose d’aller vous chercher de l’eau. C’est tout aussi bien!
Tu profites de son absence passagère pour grignoter une nouvelle frite que tu accompagnes d’un peu de lomo saltado tout en scannant l’espace et les gens autour de vous du regard. Presque toutes les tables sont prises, il y a encore la queue partout et les assiettes se vident à bon train. C’est parfait. Tu remercies Luther pour l’eau qu’il vous rapporte, et tu hoches la tête avec un sourire quand il t’annonce préférer revenir pour les cocktails, histoire de faire durer le plaisir. “C’est vrai que là, tu as l’embarras du choix…”. Tu l’envierais presque d’avoir encore l’occasion de découvrir tout ce que cet endroit a à offrir, mais tu te consoles en te disant que les baux des stands n’étant que provisoires, tu auras très vite l’occasion de faire de nouvelles découvertes culinaires. Et puis, à l’instar du professeur de mathématiques, la carte des cocktails te réserve encore des surprises.

L’hilarité de Luther est contagieuse, et alors qu’il te reproche de vouloir profiter de son réseau, tu éclates de rire à ton tour tout en secouant la tête prête à te défendre, mais son geste affectueux sous la table te fais perdre ton latin et tu te contentes de te mordre la lèvre inférieure pour contenir à la fois ton rire et ton trouble passager qui perdure malgré tout quand tu sens sa chaussure s’installer sur le repose pied de ton tabouret. Les orteils recroquevillés dans tes doc martens, tu prends soin de ne pas trop  bouger pour ne pas risquer de le heurter par mégarde. Pas que tu n’ai pas envie de répondre à son geste par un autre du même acabit, mais comme tu ne sais pas s’il l’a fait consciemment, ou par réflexe -comme quand il a essuyé le sucre glace sur ta joue l’autre soir-,  tu préfères t’abstenir de le relancer pour ne pas rendre la situation trop étrange, et surtout, pour ne pas risquer de voir ton coeur s’emballer plus qu’il ne l’a déjà fait quand il a établit ce contact aussi inattendu qu’ inespéré. “Cool! L’avantage, c’est que tu as déjà le numéro de la personne la mieux placée pour organiser ça ET te faire un prix d’ami!”, tu plaisantes avant de lui confirmer que dans l’immédiat, c’est toi qui t’occupes de toute cette partie là aussi. Comme tu n’as pas à être derrière les fourneaux constamment, toi et tes associés avez convenu que ce rôle de gestionnaire te revienne. C’est toi qui gère l’administratif, la facturation, les entretiens d’embauche et tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la paperasse même si vous envisagez à terme d’embaucher quelqu’un pour le faire, une fois que l’affaire tournera suffisamment bien. “Ca pourrait être chouette, du team building autour d’un atelier de cuisine par exemple. Ca vous dépaysera pas trop d’avoir de la farine sur les mains plutôt que de la magnésie!”, tu confirmes en prenant une bouchée de ceviche que tu laisses fondre un instant sur ta langue pour en apprécier toute la saveur. “En parlant d’atelier cuisine, j’ai fais des coulants au chocolat ce matin pour tester un nouveau chocolat vegan. Tu te laisseras tenter par un dessert?”

@Elliot Vance


Quand elle lui confirme qu’elle est son interlocutrice privilégiée pour tout démarchage commercial, il sourit puis lui assure que c’est noté, il ne manquera pas de faire affaire avec elle. Sans s'en rendre compte il se retrouve à la couver d'un regard attendri pendant qu'elle lui explique qu'elle est chargée de l'administratif et de plein d'autres trucs dont il rate la moitié des informations, juste à se dire que ça lui va bien ce rôle d'entrepreneur. Que ça la rend peut-être même un peu attirante, parce qu'il a ce petit faible pour les femmes qui sont sûres d'elles, occupées, pleines d'entrain et de succès Luther. Certes, il a jamais eu besoin d'être particulièrement incité pour trouver Elliot attirante. Mais cette nouvelle facette de boss lui donne une nouvelle couleur qui lui va bien au teint se surprend-t-il à penser entre deux grignotage de frites.

Machinalement, comme pour souligner cette petite réflexion, son pied vient taquiner celui d’Elliot à nouveau et il lui serre un regard complice. C’est particulièrement agréable de la croiser sur l’heure du lunch. Comme avant, quand au début de leur relation ils volaient de temps en temps quelques minutes sur l’heure de midi pour partager une lunch box dans les salles de classe de Luther ou les parcs environnants les écoles où il prenait des postes au pied levé. Loin de ressentir un quelconque trouble, il continue à grignoter des frites alors que les assiettes de viande et de poisson sont définitivement vidées. En entendant parler de magnésie, il jette un coup d'œil à ses mains, par réflexe. Réflexe inutile car comme il n’a pas touché une prise depuis la veille, elles sont parfaitement propres avant d’hocher la tête pour approuver l'idée.

La perspective d'un fondant au chocolat, soit vegan ou non, le tente toujours, donc il a vite fait d'hocher la tête quand elle lui demande si il se laissera amadouer. Un coup d'œil à sa montre, il répond “ Avec plaisir. J'ai encore une vingtaine de minutes devant moi. ” il finit les dernières frites en quelques bouchées et puis tout en rassemblant les plateaux et les déchets ensemble demande “ C’est dans les cuisines en haut ? On s'arrête pour prendre un café à emporter en passant ? ”. Cinq minutes plus tard, alors qu'il grimpe les escaliers au côté d’Elliot, les mains encombrés de deux cups, il se surprend à lui jeter des regards de biais, à dévisager son profil et fixer sa nuque et la naissance de son cou avant de détourner le regard en fronçant les sourcils.

@Luther Kealoha


Tu sens le pied de Luther venir heurter le tien, et tu réalises soudain à quel point tu es en train de t’étaler sur tes nouvelles fonctions. Instinctivement, tu rougis et tu t’excuses brièvement de monopoliser la parole, -quand tu es lancée sur un sujet qui te passionne, on ne t’arrête plus-, même si tu vois bien que ça ne dérange pas Luther et qu’il a l’air sincèrement content pour toi.

Un sourire aux lèvres, tu attrapes une frite que tu grignotes par petites bouchées jusqu’à ce que vos deux plateaux soient vides et que tu proposes au professeur de mathématiques de profiter d’un dessert à l’oeil. Ravie qu’il accepte, tu l’aides à débarrasser et tu confirmes d’un hochement de tête quand il te demande s’il vous faut monter à l’étage. “Excellente idée, un café!”. Tu optes pour un latté végétal rehaussé d’une touche de sirop à la noisette avant de prendre la direction de l’étage. Vous grimpez le même escalier en colimaçon réservé au personnel que vous avez emprunté à l’inauguration et tout à tes pensées, tu ne fais pas spécialement attention à Luther jusqu’à ce qu’un regard à la dérobée te fasse constater qu’il est en train de froncer les sourcils, visiblement dérangé par quelque chose. “Ca va, Lu’?” Tu l’interroge avec un haussement de sourcil accompagné d’un sourire tandis que vous atteignez le palier. Tandis qu’il te répond, tu te diriges vers les mêmes cuisines que la dernière fois. Comme il connaît déjà les lieux, tu l’invites simplement à s’installer sans t'embarrasser d’un nouveau tour du propriétaire et tu t'affaires près du four où tes pâtisseries sont restées maintenues au chaud à suffisamment basse température pour qu’elles finissent de cuire sans risquer de surchauffer, de sorte que le coeur soit toujours bien liquide. Tu en déposes deux sur des petites assiettes avant de te diriger vers le congélateur installé dans un coin de la pièce. “Tu veux une boule de glace avec?, tu demandes en te tenant devant les bacs de glace artisanale que tu as commandé au glacier ambulant du food court pour tes besoins personnels. Ou même deux si tu veux…” tu ajoutes en te tournant vers lui pour attendre sa réponse. Tu sors pour toi le bac de glace à la pistache que tu ne proposes pas à Luther, puisque tu n’as pas oublié qu’il n’est pas vraiment adepte de ce parfum, contrairement à toi, encore que ta préférée soit définitivement la menthe agrémentée de pépites de chocolat. Un classique. “Ca vient du glacier d’en bas. Il les fabrique lui-même avec des ingrédients frais. C’est super impressionnant. Rien à voir avec ce que je peux faire avec un ninja creamy”. Et pourtant, dieux sait que quand tu as reçu cet appareil pour faire les glaces, peu de temps après sa sortie, tu as passé tout un été à fabriquer toutes sortes de crèmes glacées au point de vous en rendre tous les deux malades, mais tu dois bien reconnaître que le savoir faire artisanal de James, qui s’est formé auprès d’un maître glacier en Italie est hors compétition. Tu prépares finalement les deux assiettes que tu agrémente d’une pointe de chantilly, -toujours plus de gourmandise-, avant de les déposer sur le plan de travail sous le nez de Luther. “Voilà, tu m’en diras des nouvelles…” Tu glisses avec un clin d’oeil complice.

@Elliot Vance

Il a la naïveté de s’être cru discret pourtant tout le monde sait qu’on lit sur le visage de Luther comme dans un livre ouvert. Lui le premier, en principe. Mais quand elle lui demande si ça va, le froncement de sourcil qu’il s’était adressé à lui-même se transforme en mine embarassé. Il lui jette un coup d'œil surpris et se sent rougir légèrement. “ Mh ? Oui, oui, non rien, t’inquiètes pas ” il cherche un mensonge plausible qui lui éviterait de faire part à son ex qu’il s’est attrapé à la reluquer et la seule idée qui lui vient en tête est de barbouiller qu’il vérifiait juste l’heure. Mais que ça va, on est large. Enfin, quinze minutes, mais ça nous laisse le temps de prendre le dessert, s'enfonce-t-il. Il finit par se taire en se fustigeant intérieurement. C’est bien dommage qu’il ait deux tasses de café dans les mains car il les aurait volontiers enfoncé au fond de ses poches en courbant les épaules. Mais faute de les avoir libres, il se contente de rester droit, l’air emprunté comme jamais et il se laisse ouvrir la porte du laboratoire culinaire d’Elliot. A son invitation, il assied une moitié de fesse sur un tabouret et dépose les deux cafés sur le comptoir.

Elle n’a pas à le prier pour qu’il accepte d’accompagner le fondant au chocolat d’une ou deux boules de glace. Il optera pour vanille car il tient la glace à la pistache en bien basse estime. Ça n'a pas de goût et est une couleur crasse argumente-t-il volontiers. Et ne le laissez pas partir sur la glace à la pistache industrielle, vous auriez le droit à un procès en règle pour les quinze prochaines minutes. “ Ha, si ça bat le ninja creami alors ” répète-t-il avec un sourire narquois, un poil insolent dans sa remarque. Comme s' il n’avait pas apprécié les bons services du robot glacier à l’époque. C’est son petit côté bobo-hipster qui prétend que le matérialisme culinaire, très peu pour lui. Qu’il a pas besoin de tous les électroménagers high tech pour être heureux, que son moulin à café et sa petite Bialetti valent bien largement une machine Nespresso. Qu’il ne troquerait sa cocotte en fonte pour aucun autocuiseur avec recettes intégrées. Que sa sœur a acheté un mini-cuiseur à oeuf l’autre jour et que pardonnez-le mais c’est quand même pas compliqué de faire bouillir de l’eau et de remonter son minuteur sur cinq minutes. Il y a bientôt deux ans maintenant, il a regardé le blender et la sorbetière se faire une place à côté du robot pâtissier sur leur plan de travail de la maison de New Farm. Et quand il était d’humeur à râler dans le vide, on a pu l’entendre marmoter dans sa barbe que ça prenait beaucoup de place tout ce bazar et que ça f’sait plein de fils quand il voulait aussi brancher le mixeur plongeur pour mouliner sa soupe-maison, qu’il manquait plus qu’un extracteur de jus pour qu’on l’achève. Mais au bout du compte, il a jamais refusé de servir de cobays pour tester les crèmes glacées d’Elliot.

Elle se tire un tabouret à ses côtés, mais un peu loin au goût de Luther. Il commence par goûter le fondant et la glace à la vanille. “ C’est très bon, les deux, très bons. ” répète-t-il, avant de l’interroger sur le chocolat vegan - qu’est-ce qui le rend spécial l’interroge-t-il d’abord, pourquoi est-ce qu’il ne serait pas vegan de base ? avant de lui demander s’il s’agit d’une recette pour son blog ou pour les cours de pâtisserie. Gourmand et toujours plus rapide à terminer son assiette qu’Elliot - c’est qu’il a faim lui, il fini son dessert le premier alors qu’elle a peine à entamer la moitié de sa boule de glace. Il boit une gorgée de café, puis de son talon il vient crocheter le tabouret d’Elliot qu’il tire à lui - manœuvre somme toute inutile car il aurait pu se contenter d’entendre le bras pour picorer dans son assiette. Leurs genoux s’entrechoquent doucement et il n’a qu’à lever à peine le coude pour prélever un peu de glace à la pistache sur l’assiette d’Elliot. Il retourne sa cuillère à l’envers et vient la lêcher en levant les yeux au ciel d’un air pensif. Il finit par dodeliner de la tête en admettant “ Nan j’avoue, même la pistache est bonne. ” C’est dire, il en prend même une seconde fois dans l’assiette de la jeune femme. Le temps s’étire encore un peu, il lui raconte qu’il est de dog duty ce weekend, il garde le chien de Callie en son absence, et peut-être même son fils si Tobias décide de faire faux bond à son père à la dernière minute, puis les assiettes totalement vides, il jette un nouveau coup d’oeil à l’horloge sur le mur et murmure “ Je vais devoir y aller … Tu as cinq dix minutes ? Tu veux faire la route avec moi ? ” propose-t-il en oubliant qu’il bruinait quand il est sorti du lycée quarante cinq minutes plus tôt.

@Luther Kealoha

Tu lui adresses un regard faussement réprobateur accompagné d’un sourire amusé qui casse tout l’effet recherché alors qu’il se moque de l’appareil ménager qui était censé révolutionner vos étés et te donner l’occasion de produire à domicile des crèmes glacées originales en un rien de temps. Tu as été très satisfaite du produit en lui-même, suffisamment performant pour subvenir à vos besoins personnels et te permettre d’expérimenter un peu dans le domaine. Toutefois tu dois bien admettre que depuis ton déménagement, il n’a pas quitté le carton dans lequel tu l’as rangé en quittant la maison de New Farm. Heureusement, il s’agit d’un cadeau de la marque, pour laquelle tu as produit du contenu en échange de la machine, et tu te sens du coup moins coupable de ne pas vraiment l’utiliser. Peut-être qu’il fera l’objet d’un giveaway un de ces jours, histoire qu’il puisse faire plaisir à l’un ou l’une de tes followers, plutôt que de pourrir dans l’ombre…Tu notes l’idée d’un prochain concours sur tes réseaux dans un coin de ta tête, tout en servant vos assiettes avec générosité.

Perchée sur un tabouret, à une distance que tu estimes raisonnable sans non plus prendre la peine de t’installer à l’autre extrémité, tu observes Luther savourer ton gâteau et la glace qui l’accompagne avec un sourire satisfait tout en portant toi aussi ta cuillère à tes lèvres. Pas que tu sois du genre à te lancer des fleurs, mais tu dois bien admettre qu’ils sont vraiment réussis, et la glace est loin de gâcher le dessert, bien au contraire. Tu interromps ta  propre dégustation pour lui expliquer la différence entre un chocolat vegan et un chocolat classique, laquelle repose principalement sur l’absence de produits d’origine animale dans la confection du premier. Pas de lait, pas de beurre… Tu t’attendais à ce qu’il soit de fait plus difficile à travailler, peut-être un peu plus versatile à la cuisson, mais il n’en est rien. Tes coulants sont toujours aussi réussis et tu as hâte de pouvoir faire profiter tes lecteurs de cette recette tout en mettant en avant les produits de la marque qui a fait en sorte de pouvoir satisfaire tous les palais en développant une gamme respectueuse des animaux et pouvant répondre aux exigences du plus grand nombre. Encore une fois, tu te perds dans tes explications au point d’en oublier de manger et tu retiens à peine une petite exclamation de surprise quand tu vacilles sur ton tabouret jusqu’à Luther qui en profite pour venir chiper un peu de ton dessert. Les lèvres légèrement entrouvertes, tu l’observes lécher sa cuillère et tu finis par sourire alors qu’il complimente la glace à la pistache. Tu ne sais pas dans quel univers parallèle tu as atterri pour que ton ex-petit ami en vienne à dire qu’il apprécie une glace parfum pistache, mais s’il y a bien une chose dont tu es certaine, c’est qu’il n’existe aucun multivers ou le petit jeu de jambes de Luther ne te fais pas totalement craquer. Alors pour toute réponse, tu te contentes de reporter ton attention sur ton assiette et porter une nouvelle fois ta cuillère à tes lèvres fendues d’un sourire avant de venir pousser son genoux avec le tien. Comme au bon vieux temps.

Tu l’écoutes avec intérêt te raconter ce qu’il a prévu pour son weekend et tu lui fais savoir que tes plans sont beaucoup moins excitants que les siens puisque tu es “de garde” à la Chimère. Tes associés et toi vous êtes entendus pour assurer un week-end de permanence chacun dans le mois, histoire que les autres puissent profiter de la fin de semaine avec leurs proches. Et comme tu n’as pas de vie de famille, contrairement aux autres, pas de mari, de femme ou d’enfant avec qui célébrer la fin de semaine, tu t’es proposée d’assurer le premier quart. Une situation qui ne t’ennuie pas vraiment puisque tu aimes vraiment passer du temps ici. Pour autant, quand Luther te propose de le raccompagner jusqu’à son lycée, tu n’hésites pas une seule seconde à dire oui. “Oui, avec plaisir!”. Tu déposes rapidement la vaisselle dans l’évier, avec l’idée de revenir la faire tout à l’heure et tu fais un crochet rapide par ton bureau pour prendre ton manteau et ton sac avant que vous ne preniez la route en direction de la sortie. Sur le chemin, tu réalises que la pluie fine qui tombait en fin de matinée s’est un peu intensifiée au vu du son que les gouttes de pluies produisent sur la partie verrière du toit et tu sors rapidement un parapluie rétractable de ton sac. Depuis la mésaventure qui t'a conduite à te réfugier chez Luther le mois dernier, tu mets un point d’honneur à toujours sortir avec. “Je crois qu’il ne sera pas de trop!”, tu souffles en l’ouvrant alors que vous franchissez les portes donnant sur l’extérieur. Tu confies le parapluie à Luther, parce que c’est plus logique qu’il soit le porteur, et tu glisses ton bras sous le sien pour rester proche de lui et que votre circonférence ne dépasse pas trop celle de votre abri de fortune même si ton épaule gauche et son épaule droite sont exposées malgré vous à l’orage. Une chance que le trajet ne soit pas très long puisque quelques minutes de marche rapide plus tard, vous atteignez les abords du lycée auquel tu n'as plus remis les pieds depuis la fameuse semaine du goût où tu étais intervenue auprès des élèves de ton ex-petit ami. "Pile à temps!" tu fais remarquer en consultant ton bracelet montre.

@Elliot Vance

Il l’a laissé discourir sur les tenants et aboutissants de la crème glacée végane avec un sourire attendri en constatant qu’elle était intarissable sur ce sujet qui la passionne visiblement. C’est à peine si le mouvement qu’il a initié pour la tirer vers lui interromps les explications, mais il remarque bien qu’elle pousse son genou du sien. Il répond du bout des doigts à la caresse, de sa main gauche posée sur son genoux il effleure celui d’Elliot pendant que la droite picore la glace à la pistache. Il ne sait pas trop ce qu’ils tricotent tous les deux, mais il assume qu’ils connaissent respectivement trop bien leurs habitudes pour savoir que ces contacts ne sont pas totalement innocents. Après tout, c’est ainsi qu’ils se comportaient en public, avec une familiarité évidente mais sans effusion. A se couver du regard en observant une distance polie jusqu’à ce que la porte de leurs appartements ne se referment derrière eux en leur offrant un peu d’intimité. Ce n’est plus l'œil public qui le maintient à distance réalise Luther mais c’est l’incertitude de pas trop savoir ce qu’il se passe, ni ce qu’il veut faire, ni pourquoi ni comment. Drôle de situation. Il a à nouveau ce sentiment de déjà vu quand ils sortent dans la rue et qu’Elliot le raccompagne. Elle n'a pas besoin de lui faire de dessin quand elle lui tend le parapluie, il sait que c’est son job de le porter, tout autant qu’il lève le coude très machinalement quand elle vient glisser son bras sous le sien. Devant l’école, il se penche et l’embrasse à nouveau sur la joue pour prendre congés, avant de la remercier pour le repas et de lui souhaiter un bon après-midi. Puis en remontant sa capuche sur la tête, il s’éloigne vers l’entrée de l’école et lui adresse un signe de la main.

dimanche 19 mai

Il vient de terminer une session de surf avec quelques potes, sortants de l’eau, et ils remontent la plage vers leurs affaires quand Luther aperçoit une silhouette bien connue sur le sable sec. Il prévient ses amis qu’il a aperçu du monde et qu’il les retrouve dans quelques minutes, puis il se dirige d’un bon pas vers Elliot, planche sous le bras. De sa main libre, il lui fait signe et réussit à attirer son attention sans trop de difficulté. En s’arrêtant à sa hauteur, il salue le groupe d'amis de son ex. Il les a déjà croisés, connaît assurément leur tête et même parfois leurs noms, mais sans plus. Il a bien pris quelques vagues avec eux par le passé, circonstances faisantes, mais ils n’ont jamais même essayé de s’immiscer vraiment dans leur routine de surf respective. Comme si c’était un peu leur activité personnelle qu’ils prenaient plaisir à partager en tête à tête à l’occasion, mais sans chercher à généraliser une pratique commune, chasse gardée sur les surf buddies.

Quelques pas les éloignent des oreilles indiscrètes et il la salue avec un sourire sincèrement ravi de la croiser dans le coin. Comme il se pose enfin après être sorti de l’eau, il plante sa planche dans le sable, à moitié en équilibre contre son épaule puis se défait machinalement de sa leash et ouvre la fermeture éclair de son wetsuit tout en jetant un coup d’oeil à celui d’Elliot et relève “ Tiens, c’est celui que je t’ai offert ? ”. Entre leur rupture et les températures plus que clémentes brisbaniennes qui leur permettent de se passer de combinaison de novembre à avril, il a l’impression que c’est la première fois qu’il la voit porter son cadeau d’anniversaire, un springsuit brodé à son nom, et il reluque son bon goût d’un œil à peine discret. “ Il te va bien ” commente-t-il avant de venir faire mine de retirer une poussière imaginaire sur la clavicule d’Elliot tout en commentant que c’était donc la bonne taille.

@Luther Kealoha

dimanche 19 mai


C’est un de tes dimanches de repos et même si tu aurais aimé lézarder au lit encore quelques heures, tu as décidé de répondre présente à l’invitation de tes amis, adeptes de surf, qui t’ont proposé un lift jusqu’à un spot où tu n’as que trop peu souvent l’occasion de te rendre, faute de moyen de transport. Tu as bien fait adapter ton vélo pour pouvoir transporter tes planches, mais il ne te permet pas vraiment d’atteindre les spots les plus éloignés de la ville.

La matinée est déjà bien avancée quand vous arrivez sur place et plusieurs groupes sont déjà dans l’eau. Heureusement, la plage est grande et il y a suffisamment de belles vagues pour régaler tout le monde. Tu trépignes d’impatience en descendant du vieux combi et tu t'empresses de récupérer ta planche et tes affaires pour rejoindre la plage en compagnie de tes amis. Les discussions vont bon train alors que vous déposez vos affaires dans le sable. Le temps n’est pas complètement idéal, un léger vent side shore joue dans tes cheveux et les pousse régulièrement dans ton visage alors que tu défait ton jean et ta veste pour révéler ton wetsuit sérigraphié. Le temps est encore suffisamment clément pour que tu n’envisages pas de repasser tout de suite à un fullsuit, et le cadeau de Luther est tellement confortable que tu ne te lasses pas de le porter. Luther que tu aperçois d’ailleurs venir à ta rencontre alors qu’il remonte la plage et que tu accueilles avec un sourire radieux, agréablement surprise de le croiser ici. Vous n’avez pas eu l’occasion de vous revoir depuis le déjeuner que vous avez partagé à la Chimère la semaine passée, et tu t’es fait violence pour ne pas le bombarder de dizaines de messages. Tu ne sais pas encore très bien dans quoi vous vous embarquez, mais tu sais reconnaître le côté flirty de ton ex-petit ami quand il se présente devant toi. Et justement, le voilà. Avec un sourire mordu, tu hoches la tête quand il fait remarquer que tu portes son cadeau d’anniversaire - “hmm, hmm”-,  et tu te sens légèrement rougir alors qu’il te complimente tout en saisissant la première excuse venue pour établir un contact. “Je trouve aussi oui, on dirait bien que tu peux te vanter de bien me connaître…” tu glisses en relevant vers lui un regard amusé avant de lui faire savoir, à voix légèrement plus basse pour être certaine qu’il soit le seul à l’entendre, qu’il n’est pas mal non plus dans son genre… Avec ses cheveux mouillés et sa combinaison qui épouse ses formes comme une seconde peau, il est même plus que juste pas mal, mais tu te gardes bien de flatter son égo, tout comme tu te retiens de venir essuyer du bout des doigts les gouttes qui ruissellent de ses cheveux et viennent glisser sur son torse laissé à nu par son wetsuit entrouvert. “Alors, elles sont bonnes ou on arrive trop tard?”, tu demandes finalement en indiquant l’eau d’un petit geste du menton, histoire de détourner ta propre attention de son corps d'Apollon.

@Elliot Vance

Pour un peu il minauderait pour réclamer davantage de compliments quand elle lui glisse qu'il est pas mal non plus dans son genre. Loin de baisser les yeux avec modestie, il soutient son regard et répond “ Oui ? Hé bien merci. ” avec un ton égal mais un sourire malicieux. Il se comporte comme si il avait l'habitude de se faire complimenter tous les quatre matins et c'est vrai qu'il n'a jamais trop besoin de se faire rassurer. Il a de la confiance en soi à revendre Luther, inutile de rajouter de l'huile sur le feu. Il y a bien plein de monde dont il se fiche foutrement de l'avis. Mais Elliot n'est pas dans cette catégorie là, donc il prend les compliments flatteurs sans cracher dessus, parce que c'est agréable de se faire complimenter par les gens qui compte.

Il suit son mouvement de regard vers l'océan et hoche la tête quand elle demande si elles sont bonnes. Sa hanche vient s'appuyer contre sa planche et ses jambes s'entrecroisent pendant qu'il répond “ Oui, pas mal. Pas les meilleurs, mais c'est une bonne matinée. Vous venez d'arriver, mh ?” Demande-t-il en jetant un œil à la bande d'amis qui finit de s'installer. Au début de leur fréquentation, ils ont vite compris avec Elliot qu'ils n'avaient pas tout à fait les mêmes horaires de glisse, Luther privilègiant les levers de soleils très matinaux - il peut s'y rendre lui même dans son propre véhicule, ça aide ! Ils ont davantage pris l'habitude de se croiser quand Luther sortait de l'eau et qu’Elliot y entrait. Mais ils ont réussi à s'entendre sur quelques sessions partagées en fin de journée, un horaire qui respecte les grasses matinées d'Elliot et comble le goût de Luther pour des vagues relativement peu peuplées. “ Le vent s'est levé un peu après notre arrivée, mais c'est pas bien grave” commente-t-il en haussant les épaules. Elle a déjà dû s'en rendre compte avec la brise qui ramène ses cheveux sans arrêt sur son visage. Comme ses mèches à lui sont lourdes d’humidité, il n'a pas ce problème pour l'instan. Il écarte une ou deux mèches folles qui barre le visage d’Elliro, puis il finit par maintenir sa planche en équilibre contre son épaule et son menton pendant qu'il se défait de son élastique à cheveux, un beau scrunchie dans les tons verts orangés, aux motifs automnaux. Une fois le chouchou passé à son poignet il attrape celui d’Elliot et l’y fait glisser en expliquant qu'elle en aurait plus besoin que lui maintenant. Avec un petite sourire narquois, il ajoute qu'il s'appelle Reviens et que son deuxième prénom c'est même Rapidement. Plus rapidement que le hoodie vert qu'elle a “oublié” de lui rendre pendant de long mois, si c'est pas trop demandé. Zut alors, ils vont devoir se revoir pour qu'elle lui rende un accessoire à cheveux ? La vie est mal faite définitivement.

@Luther Kealoha


Seul le fait que vous soyez en public, et que tu aies plus de quinze ans t’empêche de balancer tes épaules de gauche à droite en te mordant la lèvre inférieure timidement, comme une ado enamourée, les joues rosies par la seule présence de son crush ultime. Malgré tout, tu sais que tu vas avoir droit à ton lot de questions quand Luther sera parti, parce que tes amis savent que vous n’êtes officiellement plus ensemble. Pourtant vous êtes là, les pieds dans le sable, à flirter sans vergogne.

Tu hoches la tête quand il demande si toi et le reste de ta petite troupe venez d’arriver. Même s’il n’est pas très -trop- tard, vous êtes quand même bien moins matinaux que le prof de mathématiques et son groupe d’amis. Sûrement parce que vous n’avez pas encore atteint l’âge où se lever tard devient presque impossible, et se coucher tôt, un besoin vital. Tu sais que ça ne tardera plus à te rattraper, mais en attendant, tu profites de tes grasses matinées et des longues nuits sans sommeil. “Cool, on va pouvoir quand même en profiter un peu alors…!”, tu souffles avec un sourire satisfait qui s’étire un peu plus quand Luther, après t’avoir aidé à te débarrasser de tes cheveux indisciplinés, vient saisir ta main pour y glisser son chouchou. “Oh, je vois…” tu commentes avec un haussement de sourcils alors qu’il te précise qu’il s’appelle reviens, rapidement. Pas besoin d’un dessin pour comprendre où il veut en venir, et cette invitation des plus explicites à vous revoir très vite te satisfait pleinement. Tu ne sais pas pour lui, ni même où tout cela va vous mener en définitive -advienne que pourra-, mais tu as de ton côté le sentiment d’avoir été séparée de lui bien trop longtemps. Il te manque, et tu es prête à passer à ses côtés tous les instants qu’il voudra bien t’accorder.

La conversation se poursuit, plus casual, pendant quelques minutes où tu joues du bout des doigts avec le scrunchie en satin qui orne ton poignet jusqu’à ce que tes amis, enfin prêts, t’interpellent pour te demander si tu comptes toujours te joindre à eux. Tu confirmes d’un signe de tête, et un doigt levé dans leur direction, leur demande de t’accorder juste un instant avant de reporter ton attention vers Luther. “On dirait bien que je vais devoir y aller…” Tu souffles un peu déçue, mais tout de même reconnaissante d’avoir eu l’occasion de passer un peu de temps, même trop court, avec lui. “On se voit bientôt alors…” Tu ajoutes en levant ton poignet pour montrer l’élastique qu’il t’a confié. Après un au-revoir un peu maladroit, -une accolade rapide-, parce que tu ne sais pas encore quelles sont les limites, tu commences à reculer à contrecœur pour aller ramasser ta planche avant de t’arrêter à quelques pas pour faire demi-tour et revenir en trottinant vers ton ex-petit ami. Comme il a déjà commencé lui aussi à s’éloigner, tu l’interpelle : Lu’! et tu profites de l’arrêt qu’il marque et de ton élan pour, une fois arrivée à sa hauteur, te hisser sur la pointe des pieds et déposer un rapide baiser au coin de ses lèvres. Tu ne lui laisses pas vraiment le temps de réagir avant de t’éloigner à nouveau pour récupérer ta planche et te diriger vers la rive tout en lui lançant: “T’auras qu’à me le rendre la prochaine fois toi aussi, d’accord?”.

@Elliot Vance

Il hoche la tête une première fois quand elle affirme qu’ils vont encore pouvoir profiter des vagues avec ses amis. Oui, assurément, il en est convaincu. Puis il acquiesce à nouveau avec un sourire quand elle ajoute qu’ils se revoient bientôt en désignant élastique à cheveux à son poignet. L’accolade maladroite est vite expédiée et il s’éloigne avec son barda sous le bras sans demander son reste. En entendant son nom derrière lui, il s’arrête et a à peine le temps de se retourner que ce baiser au coin des lèvres est tout aussi vite réglé, c’est à peine si il réussit à entendre ce qu’elle lui lance en s’éloignant vers la mer. Il a bien entendu, mais il a compris l’essentiel et l’a regardé se lancer dans les vagues avec un sourire amusé avant d’aller retrouver ses amis. Le retour en pick-up se fera dans un silence pensif pour sa part, concentré au volant alors que ses covoitureurs alimentent une conversation dont il ne retiendra pas grand-chose. De nature pas beaucoup plus curieuse ou intrusive que lui, personne ne lui pose de questions sur Elliot et il est tout seul à se les formuler dans la tête et à se faire des réponses-débats tout aussi silencieuses et solitaires.

jeudi 30 mai

Les dix jours suivants qui s’écoulent sont marqués par bien des questionnements. S'ils ne le tiennent pas non plus éveillé la nuit, ils occupent suffisamment ses pensées pour le rendre parfois un peu distrait, voir même sec avec son entourage faute de réussir à s’apporter des réponses satisfaisantes. Discret et tête de mule qu’il est, il n’en parle à personne et certainement pas à ceux de son entourage qui pourtant pourraient l’éclairer d’un avis raisonné. C’est qu’il craint un peu les réactions et le jugement de ses proches s’il leur laissait entendre que le vent souffle sur les braises et que le feu est peut-être en train de redémarrer avec son ex. Les mises en garde, les sourcils qui se lèvent et les regards sceptiques qui disent ah bon, un break et un coup foireux, ça t’as pas suffit ? Tu cherches pas un peu les ennuis toi ?, merci bien. Comme il sent que ça demanderait beaucoup trop d’investissement et d’argumentation pour un truc dont il ne connaît pas les tenants et les aboutissants à ce jour, il a gardé religieusement le silence.

Silence qu’il n’applique pas à ses dm instagram avec Elliot. Tout est bon de la part de l’un ou de l’autre pour envoyer des messages privés qui ne servent pas à grand-chose. Un selfie de Luther qui passe devant le food court pour aller au travail. Quelques messages pour se souhaiter une bonne journée. Commentaires polis sur la météo. Textos qui s’éternisent tard le soir. Pensées matinales. Lien vers un article élogieux sur un des stands culinaires. Photos diverses et variées de Pumpkin. Tout est bon pour prétendre à échanger quelques mots. Et puis un jour, une des soirées de Luther se libère par hasard et en lui faisant part de la nouvelle, ils trouvent une excuse un peu idiote pour se voir. Regarder Star Wars V, parce qu’après avoir vu le IV c’est dommage d’en rester là. Il n'essaie même pas de prétendre avoir vraiment aimé le premier film et mourir d’envie de voir la suite. Il lui a donc ouvert la porte vers 20h en lui rendant son baiser comme promis, mais lui l’a placé haut sur sa joue. Il avait déjà préparé à manger - enfin vite fait, des fajitas. Ils ont mangé ça sur le canapé pendant que le film démarrait. C’est un peu le même cirque qu’un mois plus tôt, il n’a toujours pas investi dans une télévision - il ne le fera probablement jamais - donc on regarde le space opera sur un écran ridicule d’ordinateur portable mais avec un son de grande qualité car l’ordi est appairé aux enceintes de la platine vinyle. Ça n'a pas de sens.

Toutefois cette fois-ci, quand ils ont fini de manger et qu’ils ont déposé leurs vaisselles dans l’évier, en reprenant leur place sur le canapé, personne n’a cherché à se cloîtrer à l’extrémité du canapé. Ils sont restés sagement l’un à côté de l’autre au milieu, assis bien face à l’écran. L’excuse est toute trouvée, on y voit quand même mieux. A la cent dixième minute du film, quand Darth Vader sort son cliffhanger éventé par quarante années d’exploitation cinématographique, Luther s’étonne. Mais si c’est dans le deuxième film qu’on apprend que c’est son père, il se passe quoi dans le troisième ?! Et c’est ainsi qu’ils en sont venus à enchaîner avec le Retour du Jedi, Luther proposant que vu l’heure à laquelle le film finira, elle pourra rester dormir si elle a la flemme de rentrer chez elle. Ils se sont davantage blottis l’un contre l’autre - on ne se mentira pas, il n’a rien retenu de l’intrigue, plus occupé à passer un bras autour des épaules d’Elliot qu’à comprendre ce que trafficotait Palpatine à l'écran. Le film fini, en s'avançant sur le bord du canapé pour rabattre son écran d’ordinateur, il brise le silence en lui demandant sans vraiment la regarder si elle veut rester dormir ou non.

@Luther Kealoha


Ce mois de mai te semble avoir passé à une vitesse folle. Il touche déjà à sa fin et tu as l’impression étrange qu’il s’est passé dans ta vie plus de choses en quatre semaines qu’au cours des quatre premiers mois de l’année. Entre l’ouverture de La Chimère, et tes rencontres aussi régulières que déconcertantes avec Luther, tu te sens à la fois épuisée, et pleine d’une énergie nouvelle. C’est d’ailleurs un peu comme ça que tu t’es sentie ce soir quand ton ex a bouleversé tes plans pour la soirée -rentrer tôt, prendre une douche, diner et comater devant la dernière ro-com à la mode dans ton canapé où tu aurais sûrement fini par faire ta nuit-, en te proposant de venir dîner avec lui pour regarder la suite de ta saga intergalactique favorite. La fatigue a laissé place à l’excitation, puis au doute.

Vous ne vous êtes pas revus depuis la plage, mais vous avez continué de maintenir un contact régulier, même parfois pour ne rien dire, et tu es contente de voir que votre relation s’est vraiment améliorée ces dernières semaines, même si, comme tu l’as récemment confié à Rose, tu ne sais toujours pas vraiment sur quel pied danser dans toute cette histoire. Tu es ravie d’avoir à nouveau l’attention de Luther, et même un peu de son affection, mais tu ne peux t’empêcher de te poser des questions. Beaucoup de questions. Est-ce que vous êtes en bonne voie pour vous remettre ensemble, comme le suggère toujours de façon très peu discrète ta meilleure amie? Est-ce qu’il s’agit de profiter du fait que vous soyez tous les deux célibataires pour flirter gentiment jusqu’à ce qu’un l’un ou l’autre de vous deux tourne à nouveau la page? Est-ce que tu es sûre de bien interpréter les signaux? Beaucoup trop de questions. Des questions qui tournent et retournent dans ton esprit alors que Luke, Leia et Han sauvent la galaxie des plans machiavéliques de l’infâme empereur Palpatine tout en réhabilitant la mémoire d’Anakin Skywalker. Des questions auxquelles tu peine à trouver des réponses, surtout avec le bras puissant de Luther passé autour de tes épaules et ta tête posée sur le haut de son torse où sa respiration calme et les battements réguliers de son coeur résonnent plus fort à ton oreille que le son haute qualité des deux films que vous avez enchaîné. Tu n’es d'ailleurs pas totalement certaine de ne pas avoir manqué certaines scènes, notamment sur le deuxième film que tu trouves avoir passé vraiment très vite. Il est probable que tu te sois brièvement endormie à un moment ou à un autre, mais Luther ne semble pas l’avoir remarqué. Ou peut-être a-t-il simplement la politesse de ne pas le faire remarquer…? Quoi qu’il en soit, tu t’étires légèrement lorsque le générique de fin démarre et que ton professeur de mathématiques préféré se redresse pour fermer l’ordinateur et tu marques une pause lorsqu’il réitère sa proposition et te demande finalement si tu souhaites rester dormir. Un simple regard vers ta montre connectée -accrochée sur le même poignet que le scrunchie de Luther que tu as porté là tous les jours depuis votre rencontre à la plage-, t’informe que vous êtes déjà demain depuis trente-sept minutes, autrement dit pas si tard. Tu pourrais très bien reprendre ton vélo et parcourir les quelques kilomètres qui te séparent de ton propre lit, mais tu n’arrives pas à t’y résoudre et tu finis par hocher la tête avec un sourire. “Je veux bien oui…, tu souffles avant de tout de même lui glisser une porte de sortie: Tu n’as pas à te lever trop tôt demain?”. Tu attends son aval pour rester avant de te redresser à ton tour pour venir t’installer sur le bord du canapé, à proximité de lui, les mains glissées entre tes genoux. Maintenant que le film est terminé et que l’ambiance n’est plus aussi propices aux câlins, tu ne sais pas exactement comment il convient de te comporter. Après tout, il t’as rendu ton baiser sur la joue, en tout bien tout honneur, et même s’il s’est montré avenant, détendu et taquin pendant le repas et la séance de ciné improvisée, tu ne veux pas risquer de le brusquer, ou fonder de trop grands espoirs. C’est aussi pour cette raison que tu finis par lui demander s’il range toujours ses oreillers et ses couvertures en surplus au même endroit, histoire de lui faire savoir que tu es d’accord pour dormir sur le canapé, si c’est ce qu’il souhaite. Pas que tu n’aies pas envie de dormir dans ses bras, bien au contraire, mais tu as peur de mal interpréter ses intentions et tu ne penses pas être en mesure de survivre à son rejet au cas où tu te serais tout bonnement fait des films…

@Elliot Vance

Il rit en l’entendant demander si il ne doit pas se lever trop tôt demain matin. On va pas se mentir, comme il le lui affirme une seconde plus tard “ Hé bien, j’ne me suis pas vraiment découvert une passion grasse matinée sur les six derniers mois. ”, il ajoute qu’il commence ses cours à 8h30 demain matin. Il quittera donc l’appartement entre 7h50 et 8h à son habitude, debout un peu avant 6h00 pour sa petite morning routine de semaine. Une heure d’escalade dans la salle en face de chez lui, de retour à 7h à l’appartement pour prendre une douche et un petit déjeuner copieux avant de plier bagage vers le lycée. Il promet “ J’mets pas de réveil, ça te réveillera pas promis. ”. C’est vrai qu’il est tellement réglé comme du papier à musique qu’il se réveille naturellement tous les matins entre 5h48 et 5h52, elle le sait bien pour avoir partagée sa vie pendant trois ans. Les weekends et les vacances, il se réveille à la même heure mais il se laisse traîner au lit si il y a quelqu’un avec lui. La grasse matinée se termine jamais plus tard que 8h30. Alors certes, ce n’est pas sa qualité la plus plébiscitée, mais ses copines ne se sont jamais plaintes que le petit déj soit prêt et le café fumant à leur lever. Il propose même la fonction réveil matin si on lui dit à l’avance à quelle heure venir les réveiller. Lulu-tout-en-un.

Quand elle lui demande s’il garde la literie en extra toujours au même endroit, il lui jette un œil surpris et répond “ Oh oui, dans le coffre du bureau. ” Il a choisi de ne pas utiliser sa pièce supplémentaire en chambre d’amis à proprement parler et ses sofas ne se sont jamais dépliés. Alors quand il reçoit pour la nuit, il sort un sommier pliant de sa remise au sous-sol et les draps couette et oreillers d’un coffre en bois dans l’appartement pour installer les invités dans son bureau. Il hésite, se décale légèrement sur le canapé pour se tourner plus franchement vers elle et ajoute “ Tu veux que j’aille te chercher le sommier ? tu seras pas confort sur le canapé, il se déplie pas et enfin, si tu veux pas, je peux descendre à la remise. ” Si tu veux pas quoi, c’est un peu idiot ce non-dit, mais il n’ose pas trop formuler sa proposition à voix haute. Il sait que descendre à la remise et installer le matelas pour une nuit leur prendra plus de temps et d’effort que Elliot n’en a besoin pour rentrer à la maison en vélo en réalité. Viens dormir dans mon lit est une suggestion qui flotte entre eux, il finit par murmurer un timide “ Ca m’dérange pas tu sais. ” Pour être tout à fait honnête il sait pas plus qu’elle dans quoi il s’embarque, il a juste relativement sommeil après deux films qui ne l’ont pas vraiment transcendés - mais les regarder avec Elliot c’était ok. Il pourrait presque prétendre qu’il veut juste aller à la praticité et au confort pour tout le monde, il ne s’agit jamais que de dormir, non ? Il est tard, ils sont fatigués, il a bien vu qu’elle s’était un peu assoupie contre lui, c’était pas désagréable au demeurant. Il sait que c’est pas totalement innocent comme proposition, mais son lit est bien assez grand pour deux pourrait-il assurer à qui veut bien l’entendre, et puis il a peut-être un peu envie de passer la nuit contre Elliot aussi, si vraiment il doit être totalement transparent. Ça ne lui déplairait pas plus que ça, un mois et demi qu’il dort seul, c’est long. Il aime partager son lit Luther. Elliot, pas Elliot. Bon d’accord, Elliot quand même, soyons honnête. “ Tu pourrais juste ” il faut un signe de la tête vers le mur à l’opposé du salon, celui derrière lequel se trouve sa chambre avant d’ajouter “ Si tu veux, sinon je descend c’est pas un problème, j’te prêterai un sweat dans tous les cas et puis, enfin, dis moi, tout me convient. Si tu veux rentrer aussi, pas de soucis.” finit-il par déclarer en se levant. Il époussette des poussières imaginaires sur son jean, puis contourne la table basse et s’éloigne vers le centre de la grande pièce principale.

@Luther Kealoha


Tu ris parce que ta question est stupide. Tu sais pertinemment que Luther n’est pas du genre lève-tard, contrairement à toi qui aime lézarder au lit aussi longtemps que la bienséance, et ton emploi du temps bien rempli te le permettent. Heureusement, cette différence dans vos rythmes de vie personnels n’a jamais posé le moindre problème. Tu as appris à te lever tôt quand c’était nécessaire, et lui à profiter de quelques heures supplémentaires passées sous les draps à vous murmurer des mots doux.

Tu secoues la tête quand il promet de ne pas te réveiller et tu te veut rassurante. Il n’a pas à s’inquiéter, ou à changer quoi que ce soit à sa routine pour toi, tu seras prête à partir en même temps que lui s’il le faut. De toute façon, tu n’es plus aussi libre de tes horaires qu’avant désormais, et vous pourrez en profiter pour faire le chemin ensemble, le lycée n’étant qu’à quelques pâtés de maison de La Chimère. Un réveil matinal n’est donc pas un problème. Reste seulement à régler la question de l’endroit où tu vas dormir. Le sujet semble plus difficile à aborder et tu choisis de proposer la solution qui t'apparaît comme étant la plus raisonnable: le sofa. C’est l’endroit, en dehors de la chambre de Luther, qui te paraît le plus approprié pour passer une nuit sans l’obliger à retourner tout l’appartement pour t’installer un lit de fortune dans son bureau. Pourtant, à en croire la surprise que tu lis sur son visage, il semble qu’il ne soit pas vraiment du même avis. “Non, non. Ne t’embête pas à descendre. Ca serait beaucoup de bazar pour une seule nuit…”, tu souffles avant de relever les yeux vers le professeur de mathématiques quand il te glisses que ça ne le dérange pas avant de confirmer son invitation à dormir avec lui d’un signe de tête en direction de sa chambre.Tu ne t’es donc pas fourvoyée… Un sourire mi-amusé, mi-satisfait naît sur tes lèvres alors qu’il t’indique toutes les options qui s’offrent à toi, et tu finis par secouer la tête à nouveau alors qu’il s’éloigne, visiblement aussi gêné que toi. “Impossible de partir maintenant que tu m’as proposé de me prêter un sweat… Tu sais à quel point je les aime!”, tu plaisantes en te levant pour le rejoindre et l’enlacer en passant tes bras autour de sa taille. La joue posée sur son dos, tu fermes brièvement les yeux pour savourer son contact et respirer son odeur familière. Tu sens une petite boule se former dans ta gorge alors que tu réalises pleinement à quel point il t’a manqué. Tu le savais déjà, mais tu le ressens encore plus profondément en cet instant précis. “Viens, allons nous coucher…”, tu souffles en déposant un baiser entre ses omoplates avant de venir entrelacer tes doigts avec les siens pour l’emmener avec toi vers sa chambre. Tu ne sais pas si tu parviendras à trouver le sommeil en te glissant avec lui sous les draps, mais tu es prête à sacrifier ta nuit, si c’est pour la passer au creux des bras de Luther. “Est-ce que j’ai droit de choisir mon sweat, ou…?” Tu le questionne en chemin en te retournant vers lui pour marcher à reculons. Tu sais pertinemment lequel tu choisiras s’il t’en laisse l’occasion. Le vert sapin que tu as malencontreusement oublié de lui rendre pendant plusieurs mois et que même l’hideux double plaid à manches qu’il t’as offert n’a pas su remplacer dans ton coeur. Un sweat que tu as d’ailleurs bien l’intention de lui chaparder à nouveau s’il t’en laisse l’occasion.

@Elliot Vance

Il ne peut qu’approuver que ca serait beaucoup de bazar que de sortir le sommier, le matelas et tout ce qui va avec pour une courte nuit de cinq six heures. Et comme il n’a pas décemment envie de la laisser dormir sur un canapé fixe, il ne voit pas d’autres solutions de lui proposer son lit. C’est fou comme la vie est mal faite. Un petit sourire le gagne quand elle glisse ses bras entoure de lui et qu’elle enlace son dos, il pose un main sur les siennes et les serre doucement tandis qu’elle plaisante sur sa passion-sweat. “ Oh, si ce n’est que ça, j’t’les prête tous ” répond-t-il dans un murmure. Il devrait se méfier de cette affirmation car il a passé les deux premières années de leur relation à voir son stock disparaître méticuleusement. Le baiser pudique qu’elle dépose contre son dos et le regard qu’ils échangent une minute plus tard quand elle le tire vers sa propre chambre lui fait réaliser qu’ils ont probablement le même ressenti de manque et la même attente. Ce qui est une bonne nouvelle il le reconnaît, même s'il sait que cela ne leur épargnera pas quelques petites discussions de mises au point potentiellement houleuses. Il s’arrête dans l’encadrement de la porte et s’y adosse pour la regarder évoluer dans cette pièce où, jusqu'à quelques semaines encore, il ne pensait plus la croiser. Se diriger avec un naturel confondant vers sa penderie et en ouvrir les portes pour plonger dans ses corbeilles de sweat après qu'il lui en ai donné l'aval. Le dressing est aussi rangé que le reste de l’appartement mais il sait que ça ne risque pas de résister bien longtemps à Elliot. Il précise avec un rire depuis le seuil, avec une petite idée bien précise de ce qu’elle compte choisir “ Oui, tu peux. Mais celui que tu cherches est au sale, donc il faudra en prendre un autre. ” avant d’hausser les épaules “ Prends ce que tu veux, j’reviens dans une minute. ” C’est les quelques minutes qu’il lui faut pour se brosser les dents et défaire son bun puis ranger son scrunchie avec les autres. Il arrange vite fait ses cheveux en passant les doigts dedans, se dévisageant dans le miroir en se demandant putain tu fais quoi Luther, on est sûr de nous là ?. Il doit bien avouer que non. Et qu'il ne sait pas trop ce qu’il fabrique, mais bon, faute d’illumination il revient sur ces pas.

S’ensuit un manège laborieux où il ouvre toutes les portes de sa penderie et tire plusieurs corbeilles à lui avant d’inspecter quelques étagères en hauteur. Il a l’habitude de dormir en caleçon, mais il garde toujours un pyjama - flanelle en tartan écossais - pour les occasions qui requiert un minimum de décence et de politesse. Quand vous dormez au milieu du salon d’amis ou que vous avez des invités à la maison par exemple. Quand vous invitez votre ex à dormir avec vous, mais que ni l’un ni l’autre n’a trop osé discuter du degré d’innocence de la manœuvre. Faire preuve de bonne foi et ne pas imposer sa peau nue contre la sienne. Mais le foutu pyjama est introuvable et il râle dans sa barbe en le cherchant. Il l’a probablement oublié quelque part et il finit par abandonner sa recherche après avoir inspecté le mur de penderie. Il se plie au moins à sortir un t-shirt en coton confortable et à grommeler des excuses embarrassées à Elliot qu’il découvre déjà glissée sous les draps depuis belle lurette, elle doit le trouver un peu ridicule avec son cirque pour un pyjama se dit-il en éteignant la lumière à son tour.

Il reste d’abord sagement allongé sur le dos, à pas oser bouger d’un orteil, pleinement conscient du corps couché à ses côtés et de la respiration d’Elliot. Il se demande si elle dort ou si elle fixe le vide dans la nuit comme lui. Puis dans un moment déterminé il se dit qu’il doit dormir, il se tourne sur le côté et se roule en chien de fusil. Il sent vite le léger froissement du matelas quand Pumpkin grimpe dans le lit et roule en boule contre le torse de son maître. Luther se recule légèrement pour laisser de la place au chaton, et son dos accote celui d’Elliot, sa jambe glisse le long de la sienne, jusqu’à ce que leur pieds se rencontrent et qu’il glisse le sien sous sa cheville.

@Luther Kealoha

Un petit sourire satisfait ne te quitte plus alors que tu farfouilles dans la penderie de Luther jusqu’à ce qu’il t’annonce que le sweat que tu cherches, ton préféré, est actuellement dans le panier de linge sale. Avec une moue un peu déçue, tu finis quand même par trouver ton bonheur parmi les piles de sweaters soigneusement pliés: un autre hoodie Carhartt couleur prune. Tu profites que Luther se soit rendu à la salle de bain pour retirer et plier soigneusement ton jean et ton tee-shirt que tu poses sur la chaise qui trône toujours dans le même coin de la pièce. Tu hésites un instant quant à retirer ou non ton soutien-gorge, et tu finis par opter pour l’option sans, histoire de ne pas être gênée par l’armature pendant ton sommeil et éviter de te lever demain matin avec la marque des baleines imprimées dans ta chair. Tu le plies à son tour avant de le glisser sous la pile où il rejoint tes chaussettes, et tu fais rapidement passer le pull de Luther par-dessus ta tête. Comme tous les vêtements du professeur de mathématiques, il est au moins deux à trois fois trop grand pour toi, et tu es forcée de retrousser légèrement les manches alors que le bas du vêtement te couvre aisément jusqu’à mi-cuisses. Comme l’autre soir, quand il t’as prêté sa veste chez Charlotte, tu te surprends à lever le tissus jusqu’à ton nez pour le respirer. Il sent plus la lessive que l’odeur de Luther à proprement parler, mais tu n’hésites pas à inspirer profondément et à soupirer de bonheur avant de te diriger vers le lit tout en relevant tes cheveux dans un messy-bun à l’aide du scrunchie que tu ne lui as pas encore rendu et que tu fais passer de ton poignet à tes cheveux d’un geste maîtrisé.

Tu te tiens près du lit quand Luther reparaît. Un coin de la couette entre les mains, tu observes son petit manège devant sa penderie avec un petit sourire amusé tandis que tu t’installes sous les draps, du côté que tu as toujours occupé jusqu’ici lorsque vous dormiez ensemble. Tes bras passés autour de tes genoux par-dessus la couverture, tu secoues la tête amusée quand il s’excuse après avoir finalement enfilé un tee-shirt. Alors qu’il s’installe finalement, tu t’allonges toi aussi, d’abord sur le dos, relativement raide et inconfortable, mais tu te tourne rapidement vers l’extérieur du matelas pour trouver une position plus propice au sommeil même si, trop consciente de la présence de Luther à tes côtés, tu doutes que Morphée ait le moindre pouvoir sur toi cette nuit. Les yeux fixés sur un point invisible sur le mur face à toi, plongé dans l’obscurité, tu mâchonne ta lèvre inférieure tout en te demandant si tu as vraiment bien fait d’accepter de passer la nuit ici. Pourtant, quand le dos de Luther vient rencontrer le tien et sa jambe caresser la tienne, tu ne parviens pas à t’empêcher de sourire dans le vide, heureuse de ce petit contact. De la tranche du pied, tu caresses son pied affectueusement pendant quelques minutes avant de finalement te décider à te retourner pour venir l’enlacer comme vous le faisiez avant. Un bras replié sous ton oreiller, les jambes ramenées vers les siennes,  tu glisses ton autre bras autour de son ventre et tu viens enfouir ton nez dans son cou où tu déposes un baiser chaste. “Bonne nuit, Lu’...”, Tu lui murmures avant de fermer les yeux, te laissant bercer par la respiration de ton ex(ex?) petit-ami et le ronronnement régulier de Pumpkin.

La nuit a beau être courte, tu te sens parfaitement reposée quand tu ouvres les yeux au petit matin. Tu ignores quelle heure il est, et il te faut quelques secondes pour sortir de ta torpeur matinale et te souvenir que tu n’es pas chez toi, pas dans ton lit. Pas toute seule…. Vous avez un peu remué dans la nuit, et cette fois vous vous faites face, et  c’est le bras de Luther qui t’enlace et sa chaleur qui t’enveloppe. Un nouveau sourire étire tes lèvres alors que tu l’observe discrètement dormir dans la lumière timide qui filtre à travers ses persiennes. Tu te fais violence pour ne pas le réveiller d’un baiser sur les lèvres et à la place, alors qu’il remue légèrement dans son sommeil, tu te contente de déposer un baiser sur le haut de son torse et de resserrer l’étreinte de tes propres bras autour de lui. “Bonjour…”, tu souffles contre sa peau, pas certaine qu’il t’entende, ni-même d’avoir envie qu’il t’entende. Tu aimes simplement l’idée d’avoir une nouvelle fois l’occasion de le saluer de la sorte, d'être la dernière voix qu'il ait entendue en se couchant, et la première qu'il entende au réveil. Pour la première fois depuis des mois et des mois, tu te sens à ta place.

@Elliot Vance

Il répond aux caresses de ses pieds par un soupir contenté. Deux courtes inspirations suivies d’une plus longue expiration qui interrompt le rythme régulier de leur respiration. Puis il lève le coude quand elle vient l'enlacer avant de refermer son bras sur celui qu’elle a glissé autour de sa taille. Il ne lui faut pas deux secondes pour mêler ses doigts à ceux d’Elliot en répondant à son bonne nuit par un grommellement qui indique qu’il est déjà en train de s’endormir. Il a juste le temps de tirer le bras d’Elliot à lui et de le remonter légèrement sur son torse, assentiment silencieux. Il a le sommeil facile et lourd, encore plus quand il est une heure du matin et qu’il est bercé par la respiration et la chaleur de quelqu’un d’autre. Donc il n’a pas conscience du remue-ménage dans son lit alors qu’ils se retournent, pas plus qu’il ne se réveille quand elle embrasse son torse.

C’est seulement le déclin progressif de l’obscurité qui le tire de là, un peu fatigué par leur couché tardif. Il perçoit d’abord un changement de luminosité avant de réaliser qu’il y a une source de chaleur bien plus forte qu’un chaton, et que ce corps est fermement arrimé à lui. Il lui faut quelques minutes pour qu'une idée claire et limpide de la vieille lui revienne, mais il a un petit doute sur sa véracité. Est-ce qu’il n'est pas dans un rêve semi-éveillé où il prend ses désirs pour la réalité, est-ce qu'en se levant il va réaliser que c'est une plus ou moins inconnue - il ne sait trop qui, mais pas elle. En même temps, il doit aussi reconnaître que son cœur d’artichaud est resté fort hermétique ces dernières semaines, pas de crushs intempestifs, donc il ne voit pas trop qui il aurait pu accueillir dans son lit. Il ouvre un oeil et baisse le nez, d’abord curieux puis circonspect quand il réalise que c'est bien Elliot, comme s' il s’attendait à ce qu’elle disparaisse sous ses yeux. Mais non elle reste là et il cligne quelques fois des yeux alors qu'elle le dévisage.

Il vient de la surprendre à le regarder dormir, c’est évident et ça le fait sourire, un sourire légèrement désabusé. Pour tout salut il murmure du bout des lèvres “ Ça s'arrange pas cette manie awkward de regarder les gens dormir, hein ?”. Il extirpe sa main de sous la couette et écarte quelques mèches de cheveux qui se sont échappées du chignon désordonné de la belle dans la nuit avant de continuer “ Bon. T'es bien là alors … ”. Se laissant basculer sur le dos, en l'entraînant dans la manœuvre. Son bras gauche retombe par dessus la couette, tandis que le droit remonte sous les draps pour enlacer Elliot. Il confie “ J’étais pas bien sûr d’avoir pris mes désirs pour la réalité … mais bon … ”. Ils échangent un regard et il souffle “ J’t’ai vraiment proposé de rester hier soir ” le regard incrédule de sa propre audace. Il doit bien reconnaître qu’il fait souvent preuve d’un peu trop d’assurance et qu’il n’a pas vraiment de problème de confiance. Mais il trouve que suggérer à une ex, avec qui les choses deviennent un poil ambigu mais aussi sans doute un peu tabou, de passer la nuit sans savoir où ils veulent en venir, même pour lui ça manque pas d’air. “ J’suis content que tu sois restée. C'est bon de t’avoir dans le coin. ” ajoute-t-il tout en flattant le dos d’Elliot de sa main .

Il s’adosse légèrement à sa tête de lit et la couette glisse sur eux, il finit même par la repousser et jeter un œil à Elliot. Il soulève légèrement le col du sweat-shirt qu’elle a emprunté en soulevant un sourcil et commente “ Violet ? ” car il n’est pas vraiment familier du nuancier des couleurs qui le qualifierait davantage de couleur prune. Il relache le tissu plutôt rapidement, mais son coup d'œil lui a tout de même appris qu’il y a une bobette là-dessous. Alors, certes, c’est pas vraiment un scoop connaissant Elliot, et ça l’est encore moins vu les circonstances. Mais c’est quand même quelque chose qu’il retient, parce que dans la vie il faut avoir de la place pour les informations dont vous ne ferez rien. Voilà. Il finit par pincer les lèvres et jeter un œil à travers les persiennes. Vu les rayons de lumières qui se dessinent sur le parquet et atteignent presque le montant du lit, il en conclut qu’il devrait déjà être debout, sur le point de quitter l’appartement vers la salle de sport et il se parle à lui même en pinçant les lèvres “ Bon. J’drvais déjà être debout moi … ” et comme pour confirmer cette affirmation, il y a Pumpkin qui pointe le bout de son museau pour réclamer sa dose de croquette matinale.

@Luther Kealoha


Tu ris alors qu’il te reproche gentiment de l’avoir regardé dormir et tu secoues la tête. Tu ne te lassera jamais de l’observer quand il dort. Tu aimes le voir comme ça, détendu, paisible, tu oserais presque dire vulnérable, s’il n’était pas si imposant. Ton rire se perd dans ta gorge quand Luther vient repousser les cheveux sur ton visage et tu souris en entendant ses paroles. “Je suis bien là…”, tu souffle en te blottissant contre lui alors qu’il s’installe plus confortablement. Il semble presque surpris que tu sois là, et quelque part, tu le comprends. Il y a quelques semaines à peine, si quelqu’un t’avais dit que tu finirais à nouveau dans les bras du professeur de mathématiques, tu aurais sûrement réfuté férocement cette idée. C’est d’ailleurs ce que tu as fait auprès de Rose quand elle a émis -à plusieurs reprises-, l’idée que Luther était peut-être toujours un peu piqué. Et pourtant, te voilà. L’espace d’un instant, tu as presque peur qu’il finisse par te dire qu’il regrette de t’avoir invitée à rester, que c’était une mauvaise idée et que tu devrais probablement rentrer chez toi. Heureusement, ça n’est pas le cas et alors que tu réalises que tu retenais ton souffle depuis quelques secondes déjà, tu laisses échapper un soupir de contentement. “C’est bon d’être là aussi…”, tu confirmes en laissant tes doigts jouer sur son torse à travers son tee-shirt tout en savourant sa caresse dans ton dos. Tu pourrais rester là des heures durant, à seulement écouter son coeur battre sous ton oreille.  

Tes yeux suivent du regard ton index qui dessine des arabesques imaginaires sur son ventre et tu relèves la tête vers Luther alors qu’il soulève son sweat, surpris de ton choix de coloris. “Prune!”, tu le corriges avec un petit rire amusé avant de lui expliquer brièvement que, plus que la couleur, c’est surtout le modèle que tu as choisi, le même que le vert que tu as mis si longtemps à lui rendre, et qui, s’il t’en laisse l’occasion, risque vite de disparaître à nouveau une fois qu’il aura fait un tour à la machine même si, soyons honnête, tu préfèrerais le récupérer après que Luther l’ai lui même un peu porté, histoire d’avoir toujours un peu de lui avec toi. Juste au cas où il te manquerait comme il t’as cruellement manqué au cours des derniers mois. Avec cette pensée en tête, tu déposes un baiser sur son torse en y réinstallant ta joue et tu laisses échapper un soupir d’aise qui se transforme en gémissement de protestation quand Luther fait remarquer qu’il devrait déjà être levé. “Oh non… Encore cinq minutes…!” Tu le supplies en te hissant sur tes avant bras pour venir t’écraser de tout ton poids plume en travers de son ventre. “Pumpkin, aide-moi chaton!”. Tu tends la main vers la boule de poils qui vient de se hisser sur le lit, et il s’approche prudemment pour venir renifler la pulpe de tes doigts avant de venir y frotter son museau en ronronnant. Tu sais bien qu’il ne s’agit pas vraiment d’une preuve d’amour, seulement d’une tactique pour te pousser à venir lui donner à manger parce que ohmondieuilestbeaucouptropmignonbébééé, mais tu tombes complètement dans le panneau. Il faut dire ce qui est, il est beaucoup trop mignon. Tu profites de sa docilité pour lui gratouiller les oreilles et le dessous du menton avant de te retourner vers Luther, remontant sur son torse jusqu’à être allongée sur lui, ton regard suppliant dans le sien dans une version plus féminine mais pas moins mignonne du célèbre félin à chapeau. “Reste encore un peu, s’il te plait…”. Tu sais que tu lui as dit hier de ne pas se soucier de toi ce matin, et de procéder à sa routine comme si tu n’étais pas là, mais aujourd’hui est un autre jour…

@Elliot Vance

Les explications de couleur et de modèle de sweat sont accompagnés d’un hochement de tête faussement inspiré de Luther qui répond “ D’accord Elliot ” avec un sourire amusé. C’est drôle de constater qu’elle réfléchit plus au sweat qu’elle va lui emprunter que lui ne considère ces choix de vêtements pour la journée. En entendant parler du fameux sweat vert, il rigole un peu plus franchement et lui rétorque qu’il a compris et qu’il va faire une lessive, c’est dûment noté. Il faut avouer qu’il a pas l’air hyper déterminé à sortir de son lit quand il constate que l’heure tourne - doucement mais sûrement. C’est par pur principe qu’il baisse le nez sur Elliot et qu’il la taquine quand elle vient le barrer de son corps en réclamant cinq minutes supplémentaires “ T’essaie de me retenir là ? je dois prétendre que je suis incapable de bouger c’est ça ? ” demande-t-il en pouffant, avant de protester en l’entendant appeler Pumpkin chaton, c’est elle chaton ici, pas la boule de poil. Il finit même par lui dire “ Méfie-toi, il veut juste t’attirer hors de lit pour que tu remplisses sa gamelle. ” en tapotant le dos d’Elliot qui lui barre l’estomac. Malgré tout, il gratifie son animal de compagnie de quelques flatteries également. A eux deux, ils le dorlotent suffisamment pour qu’il se retourne de tout son long sur flanc en ronronnant bruyamment.

Il se laisse glisser sur le matelas en même temps qu’elle s’allonge de tout son long sur lui. Sweat et t-shirt s’accrochent dans la manœuvre et remontent sur leurs ventres. Il sent leurs hanches et leurs bassins s’effleurer peau contre peau et ça réveille une nuée de papillons dans le creux de son estomac. Prétextant qu’elle l’a clouée sur place un peu plus efficacement que sa première tentative, il souffle qu’il va rester cinq minutes de plus, bien parce que c’est elle. Ils restent là sagement enlacés pendant une ou deux minutes, leurs jambes entremêlées, à s’effleurer les plantes de pied. Puis il finit par se soustraire à son poids et glisser sur le côté pour lui faire face, il descend dans le lit de vingt centimètres, la couette remontée jusqu’aux épaules. C’est pas la position la plus confortable plus lui, avec le bout des orteils qui pend légèrement dans le vide, mais au moins il lui fait face et ça lui facilite drôlement la tâche quand il commence à lui embrasser le bout du nez, puis la joue suivie d’un premier baiser chaste sur les lèvres. Suivi d’un second et d’un troisième tout aussi rapides et discrets, avant qu’ils ne commencent à échanger des embrassades un peu plus avides. C’est quand un rayon de soleil vient imprimer sa marque sur ses paupières fermées qu’il finit par s’éloigner et par jeter un œil par-dessus son épaule. A l’ombre des persiennes qui zèbre complètement son lit, il comprend qu’il doit se lever maintenant. Il l’embrasse une dernière fois sur le nez et sur les lèvres avant d’affirmer haut et fort qu’il se lève. Assis sur le bord du matelas, il cherche du bout des pieds ses tongs tout en lui disant “ J’anticipe un peu mais ”, il se retourne et d’un petit sourire coupable il ajoute qu’ils doivent acheter des capotes parce qu’il a oublié de le faire après avoir dépanné Ruth. Et que sans pression ça serait quand même con d’arriver à court dans le feu de l’action. Il finit par se lever et farfouiller dans sa penderie pour y prélever sa tenue du jour tout en lui disant qu’elle peut rester au lit si elle veut, elle n'a même pas besoin de se lever quand il sera sorti de la douche au fond. Il suffit qu’elle ferme la porte derrière elle en partant comme d’habitude ajoute-t-il en hésitant légèrement sur le d’habitude. Ca fait bien deux ans et demi qu’elle n’a pas eu à faire ça.

@Luther Kealoha


Tu lui jettes un petit regard réprobateur en biais alors qu'il se moque de l'attention que tu prête au choix des sweats que tu lui emprunte -sans intention de les lui rendre-, mais ton expression est vite remplacée par un sourire satisfait en entendant parler de ses projets de lessive. Le plus tôt sera le mieux, mais, no pressure, tu précises avec un petit rire amusé.

Ta mission suivante consiste à essayer de le faire rester au lit avec toi le plus longtemps possible, et tu donnes de ta personne pour parvenir à tes fins. Même s'il se moque, ce à quoi tu réponds par une langue tirée très mature pour ton âge, force est de constater que ça marche puisqu'il ne tente rien pour se défaire de ton corps étalé en travers du sien et se fait doublement avoir par l'arrivée de Pumpkin qui malgré l'appel de son estomac, se laisse tenter par quelques câlins. "Oh, je sais bien, mais j'aime bien me mentir à moi-même...", tu pouffes en haussant les épaules alors que Luther souligne que si le félin se laisse si facilement amadouer par tes caresses, c'est seulement pour t'attirer jusqu'à la cuisine. Tu ne relèves pas le fait que le surnom chaton te sois réservé, mais intérieurement, tu te délectes de l'entendre à nouveau dans la bouche du professeur de mathématiques. Tant pis pour Pumpkin.

Installée sur Luther, tu prends une petite inspiration de surprise quand vos hanches mises à nu, ou presque, se rencontrent et qu'une petite flamme se met à danser dans ton bas ventre, mettant tout ton corps et tes sens en alerte maximale -Hello, 000?-. Pourtant, tu te contente de chahuter tendrement ses pieds avec les tiens tout en reprenant la valse lente de tes doigts sur la partie tendre de sa chair entre ses épaules et ses clavicules en prenant toujours soin de ne pas outrepasser la barrière de son vêtement, ou si peu, jusqu'à ce qu'il te fasse basculer sur le matelas et que ses lèvres viennent trouver ton visage. Un baiser sur le nez qui te provoque un léger sourire et fait accélérer ton coeur par anticipation. Un second sur la joue qui te fait sourire de plus belle, parce que tu connais la suite de son petit manège et qu'il ne te déçois pas en venant déposer un baiser sur tes lèvres, puis un autre, et encore un autre jusqu'à ce que votre passion l'un pour l'autre ne vous pousse à donner une fougue supplémentaires aux baisers suivants. Les bras enroulés autour de son cou, ta silhouette collée à la sienne, tu réponds à ses baisers avec une envie évidente et tu te surprends plusieurs fois à soupirer contre sa bouche, du seul plaisir de le sentir contre toi à nouveau. D'être à lui, -rien qu'à lui, et même si l'envie de le faire tienne te traverse l'esprit à plusieurs reprises, tu ne cède pas à la tentation. Tu savoures ces retrouvailles sans oser trop en demander, sans même le souhaiter. Tu veux prendre ton temps, regagner sa confiance, son amour. Et pas seulement en le ravissant sur l'oreiller.

Déçue de le voir s'éloigner, tu protestes à nouveau alors qu'il t'embrasse une dernière fois, déterminé cette fois à se lever comme il aurait déjà dû le faire depuis longtemps. Te laissant retomber sur le dos, tu pousses un soupir résigné bien vite remplacé par un rire amusé lorsqu'il t'annonce qu'il va vous falloir investir dans une boîte de préservatifs avant d'envisager une nouvelle étreinte. "J'ajouterais ça sur ma liste de courses. Capotes: check.", tu plaisantes en te redressant à ton tour dans le lit tandis qu'il prend ses affaires. Tu es flattée qu'il te propose de rester après son départ, comme au bon vieux temps, mais tu secoues la tête. C'est gentil de sa part, mais comme tu le lui expliques, tu as de nouvelles responsabilités toi aussi, et même si tu n'aurais pas dit non au fait de traîner au lit toute la journée, l'idée de le faire sans lui fait perdre beaucoup de son intérêt à la pratique, et tu dois de toute façon passer par la Chimère ce matin, pour passer quelques commandes. "Non, puisque l'option douche à deux est exclue jusqu'à nouvel ordre, je vais te préparer le petit déjeuner pendant que tu prends ta douche si tu veux. Oeufs sur le plat, ou brouillés?", tu demandes en repoussant la couverture pour t'extirper du lit et parcourir les quelques pas qui vous séparent pour lui réclamer un nouveau baiser avant de te mettre aux fourneaux.

@Elliot Vance

Il prend au pif une paire de pantalon dans sa penderie et une chemise en lin vieux rose qui pend sur un cintre. L’ensemble n'est pas particulièrement accordé, mais il fera tout à fait l'affaire pour un vendredi au lycée. Il se retourne à moitié en entendant parler de douche à deux et la taquine “ Bah si c'est que ça on peut aussi juste être sage hein, pas besoin de se plaquer contre le carrelage" rigole-t-il avant d'ajouter  " mais bon tu sais tu rates rien ma douche n'a pas d'option jet massant or whatever ” en fronçant le nez avec malice. Oeufs au plat pour lui, merci, répond-t-il tout en lui accordant le baiser dûment réclamé. Avec des toasts, et si elle veut bien lancer une cafetière, et faire chauffer de l'eau pour le thé aussi. Ça mange beaucoup un Luther. Ils ont pas le temps de faire grand chose de plus que le chat saute en souplesse du lit et vient réclamer son du, alors il glisse ses pieds sous ceux d'Elliot, referme les bras autour d'elle et en entamant une marche du pingouin, il lui indique “ Faut lui donner à manger, une cup, croquettes sous l'évier, tu veux bien t'en charger ? Et puis vérifier la fontaine à eau aussi mais je pense qu'elle est encore pleine. ”. Ils rigolent comme des ados en avançant n'importe comment jusqu'au couloir puis il finit par la relâcher en passant devant la salle de bain.

Il lance la machine comme promis, puis se glisse sous la douche et en ressort rapidement, propre comme un sous neuf. Après avoir essuyé du plat de la main la buée sur le miroir, il coiffe ses cheveux d'un chouchou en crochet d’un rose un peu plus foncée que sa chemise. Il décide d’abandonner son routinier man bun pour la journée et tire juste quelques mèches en arrière pour dégager son front, puis chausse sa paire de lunettes. Une seconde il a envie d'aller faire une blague à Elliot en débarquant dans son plus simple appareil pour la chahuter un peu. Se glisser dans son dos en lui couvrant les yeux pour lui rappeler son air effarouché ce matin de juillet où elle est entrée dans la salle de bain sans crier gare. Mais finalement il enfile ses vêtements et sort bien sagement de là. Un fumet de toasts, d'oeuf et de bacon flotte dans le couloir, mais il passe d'abord dans son bureau pour rassembler son attaché case et s'assurer qu'il a bien ses copies à l'intérieur avant de la rejoindre dans la cuisine. Il pose ses affaires au pied du comptoir de la cuisine “ Tu as trouvé le bacon ” remarque-t-il, puis il vient se glisser dans son dos en l'enlaçant, la plaquant contre son torse et lui picorant le cou tout en la remerciant pour le petit déjeuner. Il fait 15000 choses à la fois, à lui dégager la nuque sur son épaule droite, tout en prenant le manche de la poêle, sa main qui se pose sur la sienne, pour faire glisser les oeufs sur les toasts puis croquer dedans tout aussi vite avec appétit. Il perce le jaune dans sa bouchée, qui vient allègrement couler sur ses mains avant de finir sa course sur le poignet d’Elliot. “ Oups. Pardon. ” marmonne-t-il entre deux bouchées. Il a pas tôt fait de lever le poignet à ses lèvres et venir lécher le jaune d'oeuf encore coulant. Et puis aussi pressé que d'habitude dans tout ce qu'il fait, il relâche son étreinte et regarde autour de lui “ Tu t'es sorti une tasse, chaton ?” En regardant si elle s'est déjà servie un café, prêt à sortir deux tasses si besoin. Il ouvre les placards et se sort un bol pour son müesli ainsi qu'une petite assiette pour son pamplemousse. Pour Luther, le petit déjeuner est un repas à part entière. Donc il pose ses fesses sur le tabouret et commence à couper méticuleusement son fruit en deux avant d'y planter sa cuillère. Sa main libre cherche dans le vide celle d’Elliot pour l'attirer à lui, comme si maintenant qu'ils ont franchi le pas, il avait du mal à rester loin d'elle.

@Luther Kealoha

Tu secoues la tête en riant alors que Luther fait remarquer que vous pourriez tout à fait prendre une douche ensemble, à condition de rester sage. “Non, ça c’est trop m’en demander Lu’...”, tu lui assures. Il ne peut pas décemment te proposer de vous retrouver nus comme des vers dans un espace confiné, propice aux câlins et espérer que tu restes sagement là à lui frotter le dos. Impossible. Parfaitement impossible. Après lui avoir jeté un petit coup d’oeil amusé à l’évocation des jets massants et autres joyeusetés que toute douche à l’italienne digne de ce nom se devrait de posséder, tu note mentalement sa commande. “Ça sera tout, Monseigneur?”, tu demandes avec petit rire taquin qui résonne à nouveau dans la pièce alors qu’il glisse des pieds sous les tiens pour te transporter maladroitement jusqu’au couloir tout en te faisant les bonnes recommandations s’agissant du régime alimentaire de Pumpkin. “Une cup, sous l’évier. Checker l’eau. Compris!”, tu affirmes en riant, comblée par la simplicité avec laquelle vous commencez à retrouver vos petites habitudes et votre complicité. C’est fluide, naturel. Meant to be.

Pendant que Luther prend sa douche, après avoir pris soin de nourrir Pumpkin à qui tu as glissé deux ou trois croquettes supplémentaires -tous les coups sont bons pour acheter l’amour du petit félidé-, tu t'affaires derrière les fourneaux en chantonnant dans ta tête. Tu n’as pas la voix la plus mélodieuse du monde, et tu doute de réussir un jour le casting de The voice Australia. Alors par précaution, tu laisses toujours la petite voix dans ta tête, plus mélodieuse, chantonner à ta place. C’est plus sympa pour les voisins, et ça te garde l’esprit occupé quand tu cuisines. Suffisamment pour que les minutes défilent sans que tu y fasses trop attention et que ton hôte réapparaisse avant même d’avoir eu réellement le temps de te manquer. Ou presque. “Et le sirop d’érable!”, tu ajoutes en suçant la pulpe de ton pouce alors qu’il se glisse dans ton dos, attiré par l’odeur du bacon croustillant qui grésille sur la poêle, généreusement arrosé de sirop. C’est un mélange que tu n’as découvert que récemment, en allant bruncher avec ta soeur dans une brasserie branchée du centre ville, et tu te demandes depuis, comment tu as fait pour vivre presque trente-trois ans sans ça. Pourtant, ces dizaines d’années te semblent dérisoires comparé aux longs mois que tu as passés sans Luther dont tu savoures la présence à tes côtés. Tu te retiens de fermer les yeux alors qu’il dévore ton cou de petits baisers et très vite, tu ne sais plus où donner de la tête alors qu’il prend le service du petit déjeuner en main. “Easy, greedy!”, tu ris alors qu’il fait couler du jaune d’oeuf tiède sur son poignet dans son empressement. Tu perds toutefois l’envie de rire quand sa langue vient jouer sur ta peau pour la débarrasser du liquide épais. Les lèvres entrouvertes, tu prends une courte inspiration en le regardant faire, que tu relâches longuement après qu’il se soit éloigné. C’est le retour du fameux Luther Effect auquel tu es décidément toujours aussi sensible. Perturbée, tu l’observes se mouvoir dans la cuisine, les pupilles dilatées sous l’effet de l’endorphine qui se répand dans ton organisme chaque fois que tu poses les yeux sur lui. Tu ne sors de ta transe passagère que quand il te demande si tu t’es sorti une tasse. “Oh, euh oui!, tu lances en soulevant le mug que tu as gardé à proximité sur le plan de travail pour le siroter pendant la cuisson du reste des plats. D’ailleurs, j’ai fini le lait d’amande qui était dans ton frigo, je passerais t’en racheter.”, tu ajoutes en venant prendre sa main qui te cherche pour venir te coller contre lui pendant qu’il dévore son petit déjeuner avec appétit. Debout contre son flanc, tu glisses tes doigts dans sa nuque pour venir caresser distraitement du bout des doigts la naissance de ses cheveux alors que ton autre main, refermée sur ta tasse, fait des allers-retours entre tes lèvres et le comptoir. Tu ne sais pas comment les autres se figurent le bonheur, mais pour toi, ça y ressemble drôlement. “Hey, Hon’...”, tu souffles à son oreille pour attirer son attention. “Tu m’as manqué…” Tu ajoutes dans un murmure avant de déposer un baiser sur sa tempe.

@Elliot Vance

Il hausse les épaules quand elle parle de racheter du lait d’amande et entre deux morceaux de pamplemousse, il assure “ T’occupes pas, j’ferais des courses ce weekend de toute façon. ”. Il va bien trouver une demi-heure pour passer à l’épicerie dans son planning surchargé. Parce qu’il est retourné à ses vilaines habitudes Luther, ses weekends se remplissent trois semaines d’avance de plans, de sorties et de to-do-list diverses et variées. Pour lui trouver une soirée de libre, il faut qu’elle ait été planifiée à l'extérieur et annulée par la pluie. Même quand il est à la maison, il est occupé à changer ses meubles, corriger ses copies, repeindre le mur de l’entrée ou préparer son potager pour l’hiver. Il n’a pas réalisé mais fréquenter une mère de famille divorcée avait entre autres avantages qu’elle avait un emploi du temps aussi chargé que le sien par le planning de ses enfants. En septembre octobre il s’est probablement juste surchargé de trucs à faire pour pas trop réfléchir et puis sa manie est revenue naturellement et il s’est laissé faire parce qu’au fond il aime se sentir occupé. Pour l’heure il n’y pense pas trop, il réfléchit même pas à quand il va avoir un peu de temps libre pour revoir Elliot. Il se contente de l’attirer contre lui alors qu’il dévore son pamplemousse entre deux bouchées de bacon au sirop d’érable et de gorgées de café au lait largement édulcoré de sucre. Il chatouille sa hanche à travers le tissu molletoné pendant qu’elle lui caresse la nuque et puis il penche la tête pour chercher le contact avec ses doigts, sa joue qui vient s’appuyer contre le dos de la main d’Elliot. Son surnom lui fait lever légèrement le nez. Honey. Ça faisait longtemps. Août au moins. Sa bouche s’ouvre dans un petit oh soufflé du bout des lèvres quand elle lui confie son manque. Il lui rend son baiser sur la tempe, en tendant le cou il arrive tout juste à atteindre la mâchoire d’Elliot. Il a conscience que ce genre de confidence se retourne habituellement par un moi aussi, mais il n’est pas sûr à 100% que ce soit tout à fait honnête donc il préfère se taire. C’est qu’Elliot l’a tantôt rendu furieux ou malheureux les premières semaines de septembre, il s’est aussi senti secoué d’un léger sentiment d’injustice quand il repensait aux cachotteries. Puis ses sentiments se sont apaisés en même temps qu’il rencontrait d’autres personnes et pris dans l’effervescence des nouvelles rencontres il n’a pas vraiment eu l’occasion de ressentir un manque d’elle. Il a vécu d’autres choses, des approches différentes qu’il ne regrette pas, et il n’aurait probablement pas parié sur ces retrouvailles. Pas plus qu’il ne les aurait décrété impossible. Ce sont des choses qui arrivent, un concours de circonstance placé sous de bons auspices. C’est ainsi qu’il irait décrire cette résurgence de sentiment et d’attirance pour Elliot depuis qu’ils se sont croisés mi avril. Même s’il n’associe pas vraiment cela à un manque, il est lui aussi heureux de la retrouver et il s’en sort avec un “ J’suis content de te retrouver aussi.” faute de se sentir honnête en répondant qu’elle lui a manqué également. Il accompagne sa déclaration de son bras qui resserre son étreinte autour des cuisses de la brune. Sa main libre triture l’ourlet du sweat avant de venir caresser la peau d’Elliot, son pouce qui imprime une légère traînée blanche sur ses hanches. Il boit une gorgée de café avant de lui demander si elle veut manger quelque chose quand même avant d’aller s’habiller. Il sait bien qu’elle a un appétit de moineau mais il lui sacrifiera volontiers quelques quartiers de pamplemousse ou quelques bouchées de toast si elle ne veut pas partir le ventre vide - uniquement rempli de café. Sacrilège. Ensuite en la remerciant pour le petit déj à nouveau, il l’enjoint d’aller se préparer car l’heure tourne et que s'il a pu annuler sa séance de sport il ne peut pas retarder leur départ pour le travail en revanche.

En attendant qu’elle s’habille, il finit le déjeuner et range la cuisine, se prépare une lunchbox avant de consulter quelques courriels. Puis ils quittent l’appartement de concert. Il jette un coup d’oeil à la porte voisine quand ils sont sur le palier, plutôt content d’en quitter les marches avant que Callie, son fils ou son chéri ne montrent le bout de leur nez. Sur la route, il garde une distance toute polie, conscient qu’il peut croiser des connaissances et du voisinage dans le coin. Il lui avoue qu'il n'a pas beaucoup de temps libre dans la semaine à venir, mais qu’il va s’en libérer pour les suivantes. Ou du moins lui réserver le temps qu’il a encore de libre. Un peu honteusement, parce qu’il a l’impression de lui proposer de passer le soir comme si c’était un vulgaire plan cul, il lui dit qu’il a un pot de prévu avec ses collègues ce vendredi soir et que son samedi est réquisitionné par la famille, mais qu’elle peut passer le voir quand il rentre le soir si elle veut. Il lui promet son dimanche matin, il annulera sa sortie de surf avec ses potes si elle le passe avec lui. Et puis finalement, il finit par l’embrasser sur la joue à quelques mètres du lycée avant que leur route ne se sépare.

et c’est fini pour moi, juste à temps pour les vacances