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tw : fausse couche, alcool

Il n’avait pas spécialement envie de sortir ce soir. Il n’avait globalement pas envie de faire grand-chose en ce moment, Eliseo. Aimait profiter de ses soirées jdr avec ses amis, mais au-delà de ça, il avait surtout tendance à rester au boulot, parce que c’était plus simple ainsi. Se concentrer sur son boulot, ça lui évitait de penser au reste et c’était exactement ce dont il avait besoin en ce moment. Ne plus penser à Gisela, ne plus penser à Adrian, ne plus penser à cette fausse couche. Rester au boulot, ça le poussait également à s’éloigner de l’appartement, là où les pensées étaient les plus intrusives. Alors tant pis, il faisait des heures supplémentaires, échangeait ses services avec des collègues pour avoir les horaires lui permettant d’être chez lui quand tout le monde était au travail et au travail quand ses colocataires étaient à l’appartement. Échanges qui en principe arrangeaient pas mal ses pairs, alors tout le monde était gagnant dans cette histoire. Ça lui convenait pas mal comme ça pour l’instant, alors il allait sans doute continuer un moment, avant que son corps ne lui fasse comprendre qu’il fallait qu’il lève le pied. Pour l’instant, il tenait le coup, alors il pouvait parfaitement continuer ainsi.

Ce soir, il avait encore prévu de passer la nuit à l’hôpital à aider les femmes qui avaient besoin de lui. Au moins, il était utile et il ne passait pas son temps à broyer du noir, tout était parfait. Il avait pris quelques pauses, ici et là. Pas forcément une bonne idée parce que c’était dans ces moments-là qu'il avait tendance à regarder son portable. Pour une raison qu’il ignorait, Gisela lui avait écrit. Évoquant une soirée où il était censé aller. Pas envie, surtout si elle y était et de toute façon, il travaillait. Il répondit le plus calmement possible, parce que ce n’était pas le moment de se prendre la tête. Prêt à reprendre du service, après ce bref échange, il était tombé sur son supérieur qui semblait étonné de le voir encore ici. Il lui fit comprendre qu’il fallait qu’il sorte un peu de l’hôpital et l’avait invité à quitter les lieux. Ce qu’il fit, Eliseo, non sans avoir un peu insisté. D’après son supérieur, il allait devenir fou à passer trop de temps à l’hôpital et peut-être qu’il n’avait pas complètement tort. Il avait abdiqué, retournant aux vestiaires pour troquer sa blouse contre ses vêtements et puis il avait rejoint sa voiture. Là-bas, il vérifia a nouveau ses messages. Silvia aussi lui avait écrit pour lui demander ce qu’il faisait. Plusieurs messages, face auxquels il soupira avant de se résigner. Il ferait un saut à cette soirée avant de disparaître. Il n’avait pas envie d’y rester bien longtemps. Si on lui avait fait quitter l’hôpital, c’était pour qu’il se repose après tout, pas qu’il fasse la fête. Quoi que son supérieur lui avait dit qu’il devrait en profiter pour s’amuser ou se reposer. Il allait prétendre n’avoir entendu que la première option. Il n’était pas arrivé à la soirée depuis bien longtemps, avait tout juste récupéré une bière, qu’une voix l’interpella. « Hm ? » Il lâcha dans un premier temps en se retournant, avant de lever les yeux au ciel. Gisela, évidemment. Il fallait croire qu’elle avait décidé de l’emmerder ce soir. Il n’avait pas envie de lui parler, Elio. Il s’efforçait de l’éviter depuis des mois, alors même qu’ils vivaient ensemble, alors si elle n’avait pas compris le message, elle était vraiment idiote. « Moi non plus. Apparemment je bosse trop. » Il se contenta de répondre avant de hausser les épaules. Maintenant qu’elle avait eu sa réponse - à une question qu’elle n’avait pas vraiment posée - elle pouvait aller voir ailleurs s’il y était, ça l’arrangerait, Eliseo.

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Il aurait mieux fait de rentrer directement à l’appartement, Eliseo. On l’avait tanné pour qu’il vienne à cette fête, mais honnêtement, il n’en avait pas la moindre envie. Le simple fait de savoir que Gisela y était lui donnait envie de partir à toutes jambes. Il faisait ce qu’il pouvait pour la fuir ces derniers temps. Passant la plupart de ses soirées et ses nuits à l’hôpital, histoire d’avoir une bonne excuse pour dormir toute la journée et ainsi ne pas risquer de se retrouver face à face avec la brune. Il n’avait pas envie de lui parler, pas envie de la voir et il en avait bien le droit, après tout. Leur aventure leur avait fait du mal, la voir avec Adrian juste après, ça avait été pire, alors peu importait ce qu’il se passait entre ces deux là, tout ce qu’il voulait, c’était qu’on le laisse tranquille. Il n’avait pas envie de jouer les amis ni avec elle, ni avec lui et il aimerait qu’on respecte son choix. Vu les messages qu’elle lui avait envoyés ce soir, elle devait s’en foutre complètement de ce qu’il ressentait et ce qu’il voulait. Est-ce qu’il était surpris ? Dans le fond, pas vraiment. Il lui semblait bien qu’elle n’en avait jamais rien eu à faire de ce qu’il ressentait.

A peine avait-il mis les pieds dans cette soirée, que c’était elle qui lui tombait dessus. Clairement, le message des derniers mois n’était pas passé. Est-ce qu’il avait manqué de clarté ? Il n’en avait pas l’impression. Non, c’était juste Gisela qui faisait ce qu’elle voulait en ignorant ce que lui, il voulait. Encore une fois, pas de quoi être vraiment surpris, venant d’elle. Il regrettait clairement d’être venu, Eliseo. Il aurait mieux fait d’aller dormir, au moins, personne ne serait venu l’emmerder comme ça. Certainement pas Gisela. Elle était clairement la dernière personne qu’il avait envie de voir en ce moment. Il détestait qu’elle vienne vers lui et qu’elle prétende s’intéresser à sa vie. Qu’est-ce que ça pouvait lui faire, qui lui avait dit quoi ? Ce n’était clairement pas ses oignons, qu’elle aille faire chier quelqu’un d’autre. « Le pape. » Il répondit simplement, parce que ça ne la regardait pas et qu’il n’avait pas envie de passer quinze plombes à discuter de sa vie avec elle, comme si de rien n’était. Ils n’étaient plus rien tous les deux. Dans le fond, elle avait été assez claire sur le sujet la dernière fois : ils n’avaient jamais rien été. Alors il n’avait rien à lui dire, Eliseo. De toute façon, vu son état, elle ne se souviendrait probablement même pas de cette conversation le lendemain matin. L'alcool était bon, qu’elle précisa. Sans blague, c’était assez évident qu’elle l’avait apprécié. Pas son problème, elle faisait ce qu’elle voulait, mais ferait mieux d’aller le faire plus loin, quelque part où lui, il n’était pas. « Tu m’étonnes. » Il se contenta de lâcher, dans un soupir. Pourquoi est-ce qu’elle lui tenait la grappe comme ça ? Si c’était juste pour l’agacer, c’était une réussite. « Tu devrais en laisser un peu aux autres. » Il ajouta, en espérant qu’elle ne prenne pas ça comme une inquiétude de sa part, comme s’il se souciait d’elle. Ce n’était pas le cas. Il s’en fichait de ce qu’elle faisait, mais même si son sort ne l’intéressait pas, il ne lui souhaitait pas de finir en coma éthylique ou d’avoir un accident à cause de l’alcool. Il avait tendance à la détester depuis leur rupture - si on pouvait appeler ça comme ça - mais ça ne voulait pas dire qu’il lui souhaitait tout le malheur du monde. Il n’était pas comme ça Eliseo.

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Il avait appris à éviter Gisela et Adrian. C’était mieux pour lui et il y avait un moment où c’était nécessaire de faire ce qu’il y avait de mieux pour lui. Il ne pouvait pas passer son temps à se confronter à des situations qui lui faisaient du mal. Alors il les évitait autant qu’il le pouvait. Il avait eu connaissance des problèmes de Gisela, y avait beaucoup réfléchi, parce que techniquement, il n’avait jamais su qui était le père de l’enfant qu’elle portait. Mais là aussi, il avait dû se faire violence pour chasser tout ça de son esprit et considérer que c’était une histoire qui ne concernait que Gisela et Adrian. Il ne devait pas s’en mêler et n’avait pas envie de le faire. De toute façon, sa discussion avec Gisela suite à la découverte de sa grossesse lui avait bien fait comprendre qu’il devait rester loin de tout ça. Avec ce qu’il savait, peut-être qu’il passait pour une personne égoïste et sans coeur, mais tant pis, il en était arrivé à un point où il estimait avoir assez souffert et avoir besoin de se couper de tout ça pour ne pas souffrir davantage. Il avait déjà assez donné, Eliseo, maintenant, il estimait avoir le droit d’être laissé en dehors de tout ça.

Il était celui qui s’était retrouvé seul dans son coin du jour au lendemain. Pire, il avait dû rester là, à regarder Adrian et Gisela, reprendre le cours de leur histoire, impuissant, peu importait ce qu’il ressentait pour Gisela. Il avait eu l’impression de n’être qu’un outil pour elle, un jouet pour se divertir quand elle en avait eu besoin, avant d’être jeté à la poubelle dès qu’elle avait mieux sous la main. C’était blessant, vraiment. Alors il n’avait plus envie d’être confronté à la brune ou à son petit-ami (ou peu importait ce qu’il était pour elle à présent). Alors il aurait clairement mieux fait de ne pas venir à cette soirée, parce que, pour une raison qu’il ignorait - quoi que l’alcool expliquait bien des choses - Gisela avait décidé de lui tenir la jambe. Elle ne voulait pas juste lui foutre la paix ? C’était incroyable quand même, de le jeter comme elle l’avait fait, pour venir l’emmerder après, alors qu’il faisait de son mieux pour l’éviter. Est-ce qu’elle ne l’avait pas compris, Gisela ? Il avait pourtant l’impression de ne pas faire dans la subtilité, ni ce soir, ni au quotidien. « Tant mieux. » Il se contenta de répondre suite  à la remarque de la brune. Face à son manque de paroles, peut-être qu’elle allait comprendre le message et se résoudre à aller voir ailleurs. Mais il fallait croire qu’elle était déterminée à l’emmerder. « Ouais, je regrette pas du tout. » Il lâcha, avec une certaine ironie. Est-ce que ce n’était pas clair là ? S’il regrettait, c’était parce qu’elle ne le lâchait pas. Parce qu’une soirée pour lui, c’était censé être sympa, un moment où on s’amusait. Ce n’était pas ce qu’il ressentait en ce moment. En principe, y avait mieux que de se retrouver avec son ex pour s’amuser. Le principe des ex, après tout, c’était qu’on avait pas envie de les voir. Il avait juste envie de rentrer maintenant, Eliseo, parce que clairement, cette soirée, de son point de vue était nulle et de toute façon ruinée par cette entrevue avec Gisela. Il n’en fallait pas plus pour réveiller sa frustration et l’empêcher de profiter du reste. Il maintenait qu’il aurait été plus utile à l’hôpital, si on l’avait laissé rester, ou qu’il se serait plus facilement détendu tout seul dans sa chambre à l’appartement. S’il avait su qu’il ne resterait pas au boulot, il aurait appelé Juni, au moins, il aurait passé une vraie bonne soirée comme ça. « Va falloir trouver quelqu’un d’autre à emmerder, je vais pas rester. » Non, il allait prendre sa voiture, rentrer à l’appartement et s’enfermer dans sa chambre pour ne pas avoir à supporter plus longtemps la présence de Gisela.

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Il ne savait pas ce qu’elle lui voulait Gisela. Il faisait de son mieux pour l’éviter depuis un moment, depuis assez longtemps pour que ce soit évident. Elle devait bien l’avoir compris du coup. Il avait l’impression que c’était le cas, parce qu’en principe, elle n’insistait pas. De toute façon, elle avait retrouvé son petit ami, du coup elle avait des choses à gérer de son côté et ça l’arrangeait bien, Eliseo. Il ne se mêlait pas de ce qu’il pouvait se passer entre la brune et son compagnon, il s’en moquait complètement, mais il avait tendance à penser qu’elle ferait mieux de gérer sa vie de couple, plutôt que de venir s’intéresser à lui. Elle l’avait si bien fait dès le début, l’abandonnant à son triste sort pour retrouver les bras de celui qu’elle aimait, alors y avait pas de raison pour qu’elle commence maintenant à s’intéresser à lui. Ce soir pourtant, elle avait commencé par lui envoyer des messages et comme un débile il lui avait répondu. Il aurait mieux fait de l’ignorer ou même de bloquer son numéro pour s’assurer qu’il n’ait plus de nouvelles d’elle. Il n’avait pas envie de lui parler, il n’avait pas envie d’avoir le moindre contact avec elle, mais ce soir, elle en avait décidé autrement, et lui, il fallait croire qu’il était condamné à être toujours soumis à ses caprices.

S’il était venu à cette soirée, ce n’était pas pour la voir elle. C’était pour Silvia. Il avait naïvement cru qu’il y avait assez de monde pour qu’il n’ait même pas à croiser Gisela, mais il fallait croire que lorsqu’elle était décidée à faire chier quelqu’un, elle avait un véritable radar, à tel point qu’elle lui était tombé dessus en un rien de temps et qu’elle n’avait pas l’air décidée à lui lâcher la grappe. Ce n’était pas faute de se montrer parfaitement désagréable avec elle. Mais il fallait croire que l’alcool qu’elle avait ingurgité l’empêchait de s’en rendre compte. Elle avait clairement trop bu du coup. Il n’était pas son père, alors il n’allait pas lui faire la morale là-dessus. Non, tout ce qu’il voulait lui, c’est qu’elle lui foute la paix. Ce qu’elle avait du mal à comprendre, mais à force d’insister, il fallait croire que le message commençait peu à peu à rentrer. « Tu voulais pas quoi ? » Il demanda, sans vraiment attendre de réponse. Elle ne voulait pas quoi ? Le faire chier ? Bah dans ce cas là, il ne fallait peut-être pas venir vers lui. « C’est ça, cool. » Il lâcha, n’attendant qu’une chose : qu’elle mette ses plans à exécution et disparaisse. Mais elle était toujours là et de toute évidence, l’alcool ne lui réussissait pas. Il lâcha un soupir. Sérieusement pourquoi est-ce qu’il fallait que ça lui arrive à lui ? Il détestait son supérieur de lui avoir dit de quitter l’hôpital, il détestait Silvia pour l’avoir convaincu de venir et par dessus tout, il détestait Gisela pour le coincer encore dans une situation dont il ne voulait pas. Il était où son abruti de petit copain à ce moment précis où elle avait besoin de lui ? Putain, qu’est-ce qu’il pouvait détester ce type aussi. Jamais là quand on avait besoin de lui, mais toujours présent quand on voulait pas le voir. « Tu fais chier, sérieusement. » Il lâcha, incapable de se contrôler, frustré par cette situation. Il n’allait pas la laisser rentrer toute seule, évidemment, pas complètement con et insouciant, elle n’avait clairement pas la tête de la fille qui allait réussir à rentrer en un seul morceau. « J’te ramène, bouge toi et si tu me gerbes dessus ou dans ma voiture, j’te tue. » Il voulait bien être sympa, mais y avait des limites. La ramener à l’appartement, oui. Se faire vomir dessus, non. Il lui attrapa le bras pour s’assurer qu’elle ne s’effondre pas au sol. Il regrettait déjà sa décision, mais au moins, il aurait la conscience tranquille, c’était déjà ça.

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Faire la fête, s’amuser, ce n’était pas vraiment ce qu’il faisait en cet instant. Non, il était obligé de supporter son ex, qui avait décidé de lui tenir la jambe. Il aurait dû s’en douter, vu les messages qu’elle lui avait envoyés, qu’elle lui sauterait dessus dès qu’il poserait un pied à cette soirée. Il était quand même venu, pour Silvia, certainement pas pour Gisela et pourtant, il fallait croire que c’était elle qu’il allait devoir supporter toute la soirée. Ils ne s’étaient jamais fait de promesse tous les deux, il avait toujours su qu’elle avait un copain quelque part, mais il s’était attaché à elle. Pire, il avait commis l’erreur de tomber amoureux d’elle. Alors forcément, quand Adrian était arrivé de nulle part, il avait eu l’impression que ce n’était lui, qu’on remplaçait par un autre, même si, depuis le départ, c’était lui, l’amant. Il avait fini par l’oublier, Adrian et parfois dans sa tête, il s’était cru en couple avec Gisela. C’était idiot de sa part, il en avait bien conscience. Alors il acceptait que Gisela soit de nouveau avec Adrian, il n’avait pas le choix, de toute façon. Il les laissait tranquille, alors il aimerait qu’elle en fasse autant, Gisela, qu’elle lui foute la paix.

Mais elle avait trop bu ce soir et il fallait croire que ça la poussait à venir le faire chier. Il n’allait clairement pas pouvoir profiter de la soirée si elle était sans ses pattes, si bien qu’il regrettait vraiment d’être venu. Il aurait dû rentrer à l’appartement et se poser tranquillement, au moins, là, il aurait pu passer une bonne soirée. Au lieu de ça, il fallait qu’il la supporte, parce qu’elle n’avait pas l’air décidé à tracer son chemin pour le laisser tranquille. « Pour ça, commence déjà par respecter mes choix. » Et son choix c’était de l’éviter autant qu’il ne pouvait, ne plus lui parler, l’évincer de sa vie histoire de pouvoir se remettre de cette rupture. C’était compliqué de tourner la page sur une histoire, quand on vivait dans le même appartement que son ex, alors si elle ne faisait pas d’effort pour lui foutre la paix quand il sortait, il n’allait pas s’en sortir. Il aurait pu pourtant, profiter de cette soirée pour rencontrer du monde, ça ne lui aurait pas fait de mal. Mais non, Gisela était complètement ivre et maintenant, il était rattrapé par sa conscience, il ne pouvait pas la laisser rentrer toute seule. Elle avait vraiment un don pour lui pourrir la vie. Il pouvait dire adieu à toutes les possibilités qu’auraient pu créer cette soirée, parce qu’il allait simplement rentrer, avec Gisela. Formidable. « Tant mieux pour toi. » Il commenta, miracle qu’elle n’ait pas envie de gerber avec tout ce qu’elle avait bu, mais tant mieux, parce qu’il n’avait pas envie de finir sa soirée à nettoyer du vomi, que ce soit sur lui ou dans sa voiture. Ce serait clairement le summum d’une soirée gâchée. « D’abord, me dis pas ce que je peux faire ou non. Ensuite, manquerait plus que ça, tiens. » S’il avait envie de s’énerver, s’était pas elle qui allait l’en empêcher et clairement, heureusement qu’elle n’avait pas l’intention de se battre avec lui, parce qu’il estimait qu’il était déjà sympa de la raccompagner, plutôt que de la laisser dans sa merde. Mais si elle devait lui faire une crise, il pouvait encore changer d’avis. Arrivé à sa voiture, il ouvrit la porte côté passager pour qu’elle s’installe, la refermant derrière elle par la suite. Non sans un soupir, il fit le tour de la voiture pour s’installer derrière le volant. Maintenant y avait plus qu’à rentrer, dans le silence, si possible.

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Il n’avait pas prévu grand-chose pour ce soir Eliseo. Il n’avait même rien prévu du tout, dans le fond. Il serait bien resté travaillé, si on ne lui avait pas fait comprendre qu’il fallait qu’il lève le pied niveau boulot. On craignait sans doute qu’à force de passer sa vie à l’hôpital, il finisse par faire un burn-out. Une situation qui n’arrangerait personne, surtout pas lui. Il n’avait pas envie de se sentir mal au boulot, alors qu’il se sentait déjà mal à la maison. Alors il était parti sans broncher, avait même décidé de se rendre à cette fichue fête. Il avait fait ça pour passer du temps avec ses amis, Elio, parce que mine de rien, à esquiver ses colocataires, il ne passait pas beaucoup de temps avec eux. Il avait cru qu’il y aurait assez de monde autour de lui pour que Gisela ne le remarque pas. Ce n’était clairement pas avec elle qu’il avait envie de passer sa soirée, Eliseo. En vue de leur histoire, il la considérait comme son ex et personne n’avait envie de passer la soirée en compagnie de son ex, en principe, en tout cas. De son côté, c’était certain, il préférait être loin d’elle à présent.

Mais elle l’avait vu et il n’avait même pas eu le temps de profiter de la fête qu’elle lui avait mis le grappin dessus. Il n’avait vraiment pas prévu de passer cette soirée en sa compagnie, bien au contraire. Pourtant, il n’avait pas le choix. Bien sûr, il aurait pu tracer sa route, sans lui prêter le moindre intérêt. Mais elle avait clairement trop bu, alors il ne pouvait pas la laisser se débrouiller toute seule dans cet état. Trop bon, trop con, un adage qui lui allait beaucoup trop bien. Il soupira, face à ses excuses, haussa les épaules, avant de se diriger vers sa voiture. Il n’avait pas grand-chose à ajouter de toute façon. Les excuses, c’était bien beau, mais ça ne changeait rien à la situation. « Encore heureux. » Il répliqua, suite à sa remarque. Manquerait plus qu’elle s’amuse à le provoquer et ce serait le pompon. Maintenant, même si ce n’était pas ce qu’elle cherchait, le mieux, ce serait quand même de lui foutre la paix. Elle avait, apparemment, un peu de mal à comprendre qu’il n’avait pas envie de passer, ne serait-ce qu’une seconde en sa compagnie. Il avait pourtant l’impression d’avoir été assez clair, jusqu’à présent, mais le message n’était pas passé. Maintenant, ils étaient arrivés à la voiture, il l’avait aidée à monter, avant de rejoindre sa place. « Super, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » Il répliqua simplement, en démarrant la voiture. Encore des excuses dont il ne savait pas quoi faire, parce qu’encore une fois, ça ne changeait absolument rien à la situation. Les excuses n’étaient que des mots, mieux valait les présenter, mais dans le fond, ça ne faisait pas avancer grand-chose. Ce n’était pas parce qu’elle était désolée que tout allait s’arranger dans son quotidien. « Ce serait bien, si s’excuser ça suffisait à tout régler. » Pour les petits problèmes, sans doute que c’était suffisant. Mais quand il était question d’un cœur brisé, évidemment que ça ne réglait rien. Il n’était pas un expert en amour Eliseo, loin de là. Ses histoires pouvaient se compter sur les doigts d’une main, mais s’il avait bien retenu une chose de tout ça, c’était qu’un cœur brisé, ce n’était pas facile à réparer. Même si avec Gisela, ça n'aurait pas dû être sérieux, selon le deal qu’il y avait eu entre eux, il le ressentait pourtant, que son cœur avait été brisé en mille morceaux par cette histoire.