@Luther Kealoha & @Ruth Aslan
Ton voisin organise une pendaison de crémaillère qui pourrait rivaliser avec le Carnaval de Rio en termes de bruit. Les rires tonitruants et les éclats de verre composent la bande-son de ta soirée. Le brouhaha résonnent dans ton cerveau et tu à passer ton temps à broyer du noir. Les pensées nuisibles t'envahissent. C'est à se demander si tu n'aurais pas échangé ton appartement de luxe pour un séjour dans une jungle urbaine. Cette foutue quête de retour à l’essentiel commence à te peser, c’est à te demander si ça ne rime pas parfois avec sacrifier de ton propre confort. Ta colère prend le pas. C’est que tu pourrais lui faire avaler la peau à celui qui a osé venir perturber ton cycle de sommeil. La cacophonie de la fête ressemblait à une bataille épique entre une troupe de percussionnistes égarés et une horde d'éléphants en pleine bagarre. Heureusement que le mot dans l’ascenseur promettait de faire attention au volume sonore. Tu décides pourtant d'embrasser la sagesse pour cette nuit. Tu es bien trop fatigué pour rivaliser avec leur vacarne en te lançant toi aussi dans une parade de klaxons. Après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid, mais cette nuit, tu préfères plutôt une couverture bien chaude. Alors, en dépit des hurlements festifs à l'extérieur, tu te glisses sous tes draps enfilant tes boules quiés pour atténuer l’ambiance au-dessus de toi. Parce qu'après tout, même la reine du drame a besoin de sa dose de sommeil pour briller de mille feux le lendemain. Tu finis par t’apaiser comme un bébé fatigué après une journée chargée.

Au réveil, tu émerges de ta courte nuit de sommeil, les yeux enfoncés dans leurs orbites, le teint blafard et les cheveux en bataille, tu ressembles à la tronche et la dégaine d’un mort-vivant. Tu grognes en te traînant hors du lit, les jambes raides et les rêves de vengeance contre tes voisins en tête. La première étape pour redonner un peu de clarté à ta matinée est de te précipiter vers la cuisine, là où repose ton fidèle sauveur, ton café. Tu n'échangerais ce moment pour rien au monde. À peine une première gorgée de cette potion magique que tu es aussitôt ramènée à la vie. Tu t’es préparé mentalement à l'entrevue avec ce-dit voisin, que tu n’as encore pas eu l’occasion de croiser. Tu n'as de toute façon pas le temps ni l'envie de te faire une beauté après cette courte nuit. Au lieu de ça, tu te glisses dans ta robe de chambre, enroulant sa douce étoffe autour de toi comme une cape de guerrière prête à affronter les bruits de la nuit passée. L'élégance du matin peut attendre, car tu es déterminée à résoudre cette question bruyante avec toute l'assurance dont tu disposes, même en robe de chambre ! Avec une détermination digne d'une guerrière, tu serres la sangle de ta robe comme si c'était ta ceinture de bataille puis tu te diriges vers la porte avec une démarche déterminée. Ta tasse de café ne te quitte pas, même devant le paillasson de l’étranger. Tu toques trois fois, attend. Rien. Retoques. Parce qu’il est chez lui, tu le sais. Puis tu t’en prends à sa sonnette, d’abord un coup. Puis deux et enfin trois avant qu’il ne daigne enfin se ramener. Lorsque ton voisin ouvre enfin la porte, tu es momentanément intimidée par le grand gaillard qui se tient devant toi. Il doit faire facilement deux ou trois fois ton poids, mais en plus d'être imposant, c'est un homme d'une beauté brute, le genre de grand ours dans lequel on se blottirait volontiers. Il a ce look un peu bohémien, un style surfeur qui se marie parfaitement avec l'ambiance baba-cool du quartier. Tu restes interdite une poignée de secondes. Et puis, aussitôt rappelée à ta mission « Bonjour ! » dis-tu les sourcils froncés pour bien faire comprendre ton agacement. « Je suis Ruth votre voisine du bas… Vous avez organisé une fête mémorable hier soir, je n’en doutes pas et je n'ai rien contre un peu de festivité, mais je tiens à rappeler tout de même quelques règles de vie en communauté. » Ta tasse de café fume toujours au dessus de ta tête et même si ton discours débute avec fermeté, tu n’es plus totalement sur que tu sois encore crédible avec ta tenue.

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Il a tenu une pendaison de crémaillère la veille. Presque à contre-cœur. Bon OK, au fond ça lui a fait bien plaisir de réunir à nouveau ses proches et de faire tourner le barbecue sur la terrasse. Mais sur le principe il a râlé quand on lui ont parlé d’organiser cette petite soirée, sous prétexte que c’est pas la première fois qu’il aménage ici. Il est devenu propriétaire de son appartement il y a pas loin de quinze ans et il avait déjà bien fêté son endettement à l’époque. Livia l’a un peu poussé pour qu’il accepte. En voisin responsable il a prévenu tout le monde quelques jours auparavant et a déposé des petits papiers dans les boîtes aux lettres et dans la cage d'ascenseur. Il a pris soin d’inviter les voisins à passer, il sait déjà que certains viendront parce qu’en plus de dix ans de bon voisinage ils sont devenus amis. Il connaît un peu moins les nouveaux ou les locataires qui vont et viennent dans le bâtiment, mais ils sont les bienvenus également. Il se tire du lit pas trop tard le lendemain de sa petite sauterie, il a toujours été très matinal donc il se laisse somneler jusqu’à huit heures, puis il se lève. Etant une personne très organisée et un poil maniaque, la première chose qu’il fait en se levant est de commencer à ranger l’appartement. Il ne se donne pour répit que le temps de poser la bouilloire sur le feu et de lancer une cafetière. Puis il commence à arpenter l’appartement vétu de son bas de pyjama et d'un peignoir en coton assorti. Il ramasse les verres, lance un premier lave vaisselle et sirote un bol de thé, rassemble les restes de nourriture sur le comptoir de la cuisine pour les ranger dans le frigo, boit un café puis termine de mettre de l’ordre dans son bureau et dans la pièce de vie. Il finit donc par sortir son toit-terrasse - la petite perle de l’appartement, raison du coup de coeur à l’achat - pour ranger l’extérieur également.

Tout absorbé à son affaire, il n’entends pas les trois premiers coups à sa porte et ce sont les bras pleins de verres et d’assiettes sales qu’il sursaute en entendant une première sonnerie. Il retourne à l’intérieur, dépose précipitamment la vaisselle dans l'évier pendant qu’on s’acharne sur la pauvre sonnette. Deuxième coup. Troisième coup. Il finit par ouvrir avec un air franchement curieux sur le visage, il se demande qui peut bien faire preuve de tant de hargne de si bon matin. Visiblement quelqu’un qu’il ne connaît pas parce que la mine renfrognée qui lui fait face ne lui dit rien du tout. Quand elle se présente comme étant Ruth la voisine du bas, il peut pas s’empêcher de sourire d'un air amusé et de répondre “ Mmh, j’avais comme deviné que tu t’appelais pas Patience ” en faisant illusion à la cadence des sonneries une minute plus tôt, avant de répondre “ Enchanté, Ruth, moi c’est Luther, le voisin du dessus j’imagine ” Il est pas du genre à se laisser démonter par une mine renfrogné Luther. Pour un peu il prendrait ça pour un défi de vous faire quitter votre bouderie et de se voir offrir un sourire. Dieu sait qu’il aime relever les challenges. Si elle veut lui apprendre les règles de vie en communauté, il se sent pour devoir de lui en apprendre un peu plus sur les coutumes locales, à commencer par le tutoiement qui se pratique largement dans l’immeuble. “ Mais je t’en prie, éclaire moi donc sur les règles de vie en communauté. ” sourit-il en s'effaçant du cadre de la porte pour lui laisser la place d’entrer dans l’appartement “ Entre. Tu me laisseras bien t’offrir un refill pendant ta démonstration, n’est-ce pas ? ” demande-t-il en lui désignant du menton la tasse de café qu’elle porte avec elle. Il se dirige vers la cuisine et il lui propose de s’asseoir au tabouret haut du comptoir pendant qu’il vide le lave-vaisselle propre pour le remplir de ce qu’il a ramené de l’extérieur. “ Mon invitation à passer tenait plutôt pour hier soir que ce matin en fait, mais visiblement tu n’es pas là pour boire un verre ? ”. Il sent venir les embrouilles pour quelques nuisances sonores - franchement ça ne lui a pas paru si pire hier soir, c’était jamais qu’une bande de trentenaires et quarantenaires qui partagaient un barbecue dans une ambiance bonne enfant à ses yeux.  Mais ça ne l’inquiète pas plus que ça, rien dont il ne soit déjà sorti avec sa bonhomie, quelques sourires et quelques œillades.

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@Ruth Aslan
Il sourit en l’entendant parler de la fête de la veille en mentionnant autant de bruit. Oh, il reconnaît volontiers avoir une voix qui porte et il a probablement laissé échapper quelques éclats de rire la veille, amusé par les pitreries de ses proches. Mais tout de même. On était loin de l’explosion de décibels. “ Je m’excuse si j’t’ai dérangé, mais tout de même on a pas fait tant de bruit que cela. ” dodeline-t-il de la tête en terminant de vider les paniers de lave-vaisselle. Il réussit à caser toute la vaisselle sale restante dans la machine et relance un programme de nettoyage. Il est conscient de la nonchalance qu’il adopte pour écouter ses récriminations, mais il a l’impression qu’avec sa nouvelle voisine il vaut mieux adopter ce comportement plutôt que de monter sur ses grands chevaux ou de s'aplatir puis lui donner raison. “ Qu’est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ? ” demande-t-il avec le sourire. Il peut difficilement lui rendre sa soirée perdue et une fois avoir reconnu ses tords et s’être excusé, il ne voit pas grand-chose à ajouter. Il jette un coup d’oeil à la tasse de café de Ruth, constate qu’elle est un peu vide et lui propose de remédier à cela “ Un café, alors ? ” Il lui tend la main pour se saisir de sa tasse et puis alors qu’il fait tourner la cafetière, il jette un coup dans son dos en l’entendant parler de rugby. Son vieux ballon signé par quelques anciens joueurs célèbres de l’équipe nationale est échoué entre les deux derniers cartons à vider. Il date de 1991, quand il était jeune garçon et que sa mère l’avait emmené à une séance de dédicace après la victoire de l’Australie en coupe du monde. “ Ha oui, je dois le ranger. Je crois qu’il a été un peu chahuté hier. ” répond-t-il avec un sourire. Il rit en entendant la question suivante et avoue “ Les rouges en principe, j’imagine. Mais bon, notre palmarès est plutôt mauvais depuis des années. ” Il ne le dira pas parce que cela touche à des questions un peu plus personnelles, mais depuis quelques années, son coeur supporte davantage la toute nouvelle équipe des Moana Pasifika. Il trouve ça cool de voir une équipe composée de joueurs qui lui ressemblent plus ou moins, même si la jeune formation n’a pas encore trop brillé dans le classement. Il s’approche d’elle, lui rend sa tasse de café pleine et se penche pour ramasser le ballon de rugby et y jeter un oeil. Il a l’habitude de le voir tout les jours dans son bureau mais ça fait longtemps qu’il ne l’a pas regardé de près. “ Il date des années 90, quand on a gagné la coupe du monde. Des wallabies me l’avaient dédicacé à l’époque. ” Une époque où l’équipe avait encore du talent probablement “ Tu as suivi la coupe du monde ? C’était pas très glorieux hein …  ” fit-il en grimaçant une moue. Regarder des matchs au milieu de la nuit à cause du décalage horaire, pour voir l’équipe nationale se faire laminer par des équipes montantes. On adoooore.

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Il semble sincère dans sa réponse, prêt à admettre que les choses ont peut-être dérapé un peu plus qu'il ne l'aurait souhaité. Cependant, ta vigilance ne faiblit pas, et tu n'es pas disposée à laisser la situation passer aussi facilement. Il tente de détendre l'atmosphère, et tu arques un sourcil, te montrant légèrement sceptique. Néanmoins, tu choisis de ne pas en faire tout un plat pour l'instant, préférant opter pour une approche plus conciliante. Une légère connivence commence à s'installer, tandis que vous commencez à discuter de manière plus décontractée. Et puis, en gage de bonne foi, il t'offre ta seconde tasse de café, ce qui est un motif valable pour reprendre sur de bonnes bases. La discussion se poursuit sur un ton plus léger, laissant derrière vous les désagréments de la veille. Derrière cette façade féroce se trouve une nature plus complexe, capable de se laisser charmer par certains individus, même dans les circonstances les plus épineuses. Luther semble détenir la clé pour apaiser ta colère et faire fondre ta mauvaise humeur. Les quelques gorgé de son elixir magique transforme la moue qui déformait ton visage en sourire ravissant. Ton regard se pose sur le ballon de rugby, et une lueur d'excitation traverse tes yeux. Tu adores le rugby. Ça suffi pour trouver un sujet de conversation. Tu observes le vieux ballon, orné de quelques signatures d'anciens joueurs célèbres de l'équipe nationale. Tu ressens presque un léger frisson à l'idée que ce précieux ballon ait pu être maltraité : « Quel sacrilège que tu ais laissé un tel trésor être malmené ! Ce ballon est une véritable relique ! » ajoutes-tu.

Tu lèves un sourcil d'une manière théâtrale, jouant le jeu de la dramatique. « Oh malheur ! Nous voilà à présent ennemis de rugby » un mélange de choc, de faux mépris traverse ton visage. Tu laisses échapper un soupir, comme si le monde venait de s'effondrer. Tes pensées s'emballent, t’as envie de le chambrer sur leurs derniers scores. « Mais rassure-toi, nous pourrons toujours faire la paix autour d'une autre tasse de café. » il s’approche pour récupérer le ballon. 1991, tu devais être encore coller au sein de ta mère. Mais ton père, lui, n’a surement pas du râter cette période. C’est lui qui t’as transmis sa passion. Lorsqu'il mentionne la Coupe du Monde de cette année, tu ne peux t'empêcher de grimacer. Un vrai carnage. Les Wallabies avaient fait face à des adversaires coriaces et à des revers inattendus. Pour la fan passionnée que tu es, c'était une véritable une tragédie. « M’en parles pas… » ajoutes-tu dégoutée avant finalement de voir que ta tasse était déjà vidée. « Au moins, cela nous a donné matière à conversation et permis de faire connaissance, n'est-ce pas ? » Tu te lèves du tabouret, le sourire aux lèvres puis te diriges vers la porte. « Si t’as besoin de sucre, de sel, de farine… ne vient pas chez moi ! » dis-tu en tournant la poignée de la porte laissant finalement un rire explosée « j’en ai jamais ! Mais… tout les mercredis je me fais livrés des plats maison turc de ma mère. Si un jour t’as envie de passer. » Ton invitation, teintée de cette sincérité qui t'anime, s'inscrit comme une passerelle vers une bonne relation de voisinage. Tu le sens bien ce Luther.

@Ruth Aslan

Il sourit quand elle s’insurge sur le fait que son ballon-relique ait pu être chahuté. “ Oh, t’inquiètes pas pour lui, il a déjà vu pire. ” Il ne voit pas les choses comme ça, il est le genre de personne qui mangerait dans de la porcelaine de mariage tous les jours parce qu’il ne voit pas l’intérêt d’avoir des objets que l’on utiliserait que tous les 36 du mois sous prétexte qu’ils sont trop précieux. Ce ballon signé s’est déjà retrouvé sur un terrain de rugby ou sur une plage parce qu’il avait été chargé de ramener de quoi jouer pour l’après-midi. Ses amis se sont toujours insurgés sur le coup mais aucun n’a jamais refusé de jouer une fois l'inquiétude soulevée. Il est surpris d’apprendre qu’elle n’est pas une fervente supportrice de l’équipe de Brisbane et hausse un sourcil “ Ha bon ? Tu supportes pas l’équipe de Brisbane ?! Tu supportes qui alors ?  ” Ils sont rares ceux qui portent d’autres couleurs dans cette ville. Mais il hoche la tête quand elle propose de se réconcilier autour d’une autre tasse de café “ Très bien, mais c’est toi qui offre cette fois-ci alors ! ”. Acquiesçant lorsqu’elle évoque la piètre performance australienne pendant la coupe du monde, il approuve d’un “ Certes. ” et puis rit en entendant qu’il ne doit pas compter sur elle pour le dépanner en oeufs, sucre, sel ou farine. “ C’est noté … sache que si tu te réveilles un matin avec une envie de pancake, tu trouveras tous les ingrédients pour te dépanner chez moi, vu qu’apparemment tes placards sont vides.”. Il la raccompagne à la porte en précisant “ En principe, les weekends, tu pourrais même les trouver déjà cuits et prêts à emporter … ” Il retient la porte qu’elle a ouverte, et puis ajoute “ C’est noté pour les mercredis, tu me verras débarquer à l’improviste bientôt.”

Dans les jours qui suivent, il la croise dans les escaliers à quelques reprises et la salue toujours d’un Bonjour, voisine ! enthousiaste, jusqu’à ce qu’un mercredi soir de novembre, il rentre assez tard du travail et réalise qu’il n’y a absolument rien dans son frigo alors qu’il est affamé. Il pourrait attendre qu’on lui livre, mais il n’a pas cette patience et il se souvient de l’invitation. Donc vers huit heures du soir, il se surprend à toquer à la porte de Ruth en espérant que sa proposition tient toujours.

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Les souvenirs de cette matinée restent gravés dans ta mémoire. La vision de son appartement coloré, le parfum du café fraîchement moulu, le ballon de rugby chargé d'histoire et les invitations sincères à partager des moments de convivialité résonnent dans ton esprit. Tu ne peux t'empêcher de sourire en repensant à la manière dont il a réussi à apaiser ton énervement. Malgré son apparence un peu exubérante, il pourrait facilement devenir ton ami. Les peu de fois où vous vous êtes croisés, tu as répondu d’un sourire sincère à ses bonjour. C'est étrange, cette sensation de connivence qui s'installe, cette petite bulle de complicité que tu acceptes de partager avec lui. Mais il ne faudrait surtout pas que tout le voisinage découvre que, sous tes airs de Grinch, se cache en réalité quelqu'un de plutôt amical. Ceci dit, pour lui tu es prête à faire quelques concessions. Peut-être que c'est sa manière décontractée de voir la vie qui te fait doucement craquer, ou peut-être que c'est le charme particulier qu'il dégage. Quoi qu'il en soit, tu te dis que quelques sourires échangés ne nuiront pas à ton image de reine des glaces.

C'est mercredi, et comme chaque semaine, tu attends avec impatience la livraison que ta chère mère t'envoie depuis sa cuisine, préparant avec amour quelques spécialités turques. Depuis ton retour, elle semble s'inquiéter un peu trop à ton sujet. Selon elle, tu as maigri et ces joues creuses ne te vont pas du tout. Peu t'importe, tu saisis l'occasion pour te régaler comme jamais. La cuisine de ta maman est à tes yeux, la meilleure du monde, même si tu as déjà fréquenté de grands restaurants gastronomiques. Rien ne peut égaler ses saveurs exquises. Les plats sont à chaque fois un véritable festin pour tes papilles. Les épices, les arômes, la manière dont elle marie les ingrédients font de chaque bouchée un délice inégalé. Un orgasme de saveurs qui explose en une symphonie de sensations. Tu rentres tout juste du travail, à peine le temps d’enfiler quelque chose de plus décontracter pour te poser devant la télé et entamer quelques plats qu’on frappe à la porte. La surprise te fige, car les visites impromptues ne sont pas monnaie courante chez toi. Tu te demandes qui peut bien venir perturber ce moment sacré de détente  Tu penses d’abord Lincoln. Pourvue que ce ne soit pas lui, votre relation est trop récente pour qu’il te voit dans cette tenue. Les scénarios se bousculent dans ta tête dans une incertitude anxieuse quant à l'identité de ce visiteur surprise. Tu hésites un moment avant de décider d'ouvrir la porte, ne voulant pas paraître impolie envers un potentiel invité. En tirant sur la poignée, tu es surprise de voir Luther, ton voisin du dessus, qui se tient devant toi avec son sourire toujours très amical. Tu l'invites à entrer, même si tu n'es pas parfaitement préparée pour recevoir. « J’espère que t’as faim et que t’aimes regarder la télé-réalité. » en fond sonore, tu comptes bien rattraper quelques épisodes de married at first sight. Tu le laisses à son tour découvrir ton entre. « Qu’est-ce qui t’emmène ? »

@Ruth Aslan

Il ne prétendra pas à avoir déjà regardé de la téléréalité. C’est à dire qu’il n’a pas vraiment le temps. Il ne sait déjà pas très bien comment il est raisonnablement capable de travailler tout en faisant entrer tous ses hobbies dans des journées de 24 heures. Sans parler de l’entretien de ses nombreuses amitiés en parallèle. Il avait légèrement levé le pied en juillet aout, pour tacher de se consacrer d’avantage à Elliot puisque son emploi du temps trop chargé était l’objet de leurs discordes. Mais depuis qu’ils ont rompu, il est retombé tête la première dans ses travers et il a un emploi du temps digne d’un ministre. Pour autant, il hoche la tête et assure qu’il n’a rien un peu de tv reality. Il s’apprête à lui répondre quand elle demande ce qui l'amène mais son ventre s’en charge à sa place en gargouillant de manière très audible et distinguée. Il designe de l’index son estomac et rit joyeusement “ Ca ! Mon frigo est vide et je me souviens que t’avais mentionné de passer le mercredi, so here I am.” Il entre à son invitation, regarde autour de lui avec la même curiosité qu’elle ne l’avait fait de son côté quelques semaines plus tôt avant de demander, l’air curieux “ On regarde quoi ? ” Il n’y connait pas grand chose mais il reconnaît quand même le logo figé de Married at first sight qui est probablement le show le plus suivi dans le Queensland. “ Ouh, des pseudos-mariages qui tournent au vinaigre, c’est ma spécialité.” ricane-t-il. Si il est capable d’ironiser sur le convolage en juste noces de parfaits inconnus, c’est qu’il a commencé à prendre bien du recul sur ses propres fiançailles catastrophiques. Il la suit dans le salon et s'assoit à ses côtés devant la table basse où trônent les fameux mets succulents. C’est vrai que ça sent divinement bon et il commente “ Ca a l’air délicieux ! C’est ta mère qui cuisine, c’est ça ?” et puis il dirige son attention sur l’écran quand l'émission démarre. Curieux, il lui jette un coup d’oeil et demande “ On a le droit de commenter ou on doit regarder dans un silence religieux ? ”. Il a cet ami insupportable qui met en pause le film ou la série dès que quelqu’un ouvre la bouche pour ne pas perdre une seconde du programme. Les rares fois où il regarde la télé, lui aime commenter à voix haute ce qu’il voit, sans se soucier de rater quelques secondes d’images ou de dialogues.

@Luther Kealoha & @Ruth Aslan
Tu n'as jamais été douée pour te faire des amis. À qui la faute ? Peut-être à ce caractère bien trempée que tu portes fièrement et qu’on te reproches si souvent. T'as jamais été douée pour faire des concessions, et les compromis, tout ça… c'est pas vraiment ton truc. T'as toujours préféré être toi-même, sans compromettre ta personnalité. Certains pourraient y voir de l'égoïsme ou de l’égocentrisme, mais toi, tu vois ça comme de l’autopréservation. Tu t'en plains pas, parce qu'au fond, qui mieux que toi pour prendre soin de toi-même ? Les amitiés éphémères et les relations superficielles, très peu pour toi. Et puis, la subtilités des amitiés demande une certaine compréhension qui t'a toujours échappé. Les gens peuvent parfois être compliqués. Et soyons honnêtes, s'ils ne parlent pas de toi, est-ce vraiment intéressant ? Pourquoi perdre du temps à écouter des histoires qui ne t'impliquent pas directement ? D’autant plus qu’à chaque fois que tu te risques à dire le fond de tes pensées, on t'accuse de juger. Au lieu de perdre du temps dans des conversations compliquées, tu préfères tes émissions de télé-réalité bidon. Au moins là, tu peux dire ou penser ce que tu veux sans froisser personne. L'interruption de Luther aurait pu t’agacer, mais contre toute attente, tu le prends bien. Il a ce charme naturel, un côté baba cool qui bizarrement, te plaît bien. « married at first sight… » concept qui ne te déplait pas. À vrai dire il n’y a qu’en occident que ça suscite autant d’étonnement de se marier sans se connaître. Les mariages arrangés et de connivence sont encore pratiqué dans plusieurs cultures. Et puis tu n’es pas passé loin du mariage au premier regard de ton côté aussi. Une grimace traverse ton visage lorsqu’il parle de mariage qui tourne au vinaigre. Avec sa réplique bien placée, il vient de toucher involontairement un sujet sensible. Tu es tenté de pousser plus loin la conversation sur ce terrain glissant. La tentation de lui demander s'il a vécu une expérience similaire te titille. « Toi aussi ? » s’il est capable d’en rire, tu devrais pouvoir le faire aussi. Tu ne parles que rarement de ce qui t’es arrivée. Ça t’a bien coûté en thérapie, évasion spirituel et autres conneries mais t’as la sensation de guérir doucement de ton mariage raté et départ de celui que tu considérais comme l’homme de ta vie. « On joue à qui… de nous est le pire ? » Le ton léger accompagne ta phrase, tandis que tu lui fais une place sur ton canap’ alors que les délicieux plats sont disposé devant vous. « Tout est fait maison. » une tradition depuis que tu ne vis plus sous son toit. Ta mère a l’impression que tu ne te nourris pas convenablement et ça l’inquiète. Alors elle se colle aux fourneaux à son seul jour de congé pour te nourrir l’équivalent de trois jours. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que tu goûtes à tous les plats le premier soir jusqu’à te péter le bide et que le lendemain tu retrouves tes anciennes mauvaises habitudes. Tu passes le doigts dans la purée d’houmous l’invitant à goûter directement tandis qu’un air malicieux se dessine sur tes lèvres. Ça se fait entre amis, non ? Ton regard, pétillent tandis que tu le défies silencieusement. « Tu peux commenter seulement si c’est pour dire du mal des candidats… » dis-tu amusée d'imaginer Luther dire du mal de quiconque; alors que ton regard se plonge sur l’écran et que ta tête se pose sur son épaule musclée. « On t’a déjà dit que tu étais confortable ? » genre nounours humain, il dégage cette chaleur rassurante plutôt agréable qui donne la sensation d'être en sécurité en sa présence.

@Ruth Aslan


Il sourit quand elle lui propose de jouer à qui a réalisé la pire alliance, mais il décline avec une touche d'humour, peu désireux d'entrer dans les détails de ses fiancailles avortées. "Non, je te laisse gagner ce pari par galanterie." Il sait que la galanterie n'est plus tout à fait une notion galante, que c'est remis en question par le féminisme depuis quelques années. Sa petite soeur lui a bien assez rabaché les oreilles sur la question qu'il se garderait bien de revendiquer tout acte d'attention romantique comme tel, mais il trouve que dans un trait d'humour ça se case encore pas trop mal. Il hoche la tête quand elle assure que tout est fait maison et répête " Ca a l'air délicieux, vraiment !" avant de rire et de s'excuser " Désolé, je radote un peu, c'est l'âge ..." Il couve la nourriture d'un oeil gourmand, c'est qu'entre son propre fin palais et sa relation de trois ans avec une pro de la cuisine il est devenu connaisseur. Trop absorbé par sa contemplation des mets qui s'étalle devant eux, il marque un arrêt de surprise quand il se redresse légèrement et qu'il se tourne vers elle. Il regarde le doigt qu'elle lui tend, pris d'une légère hésitation. C'est rare de le voir perdre ses moyens, faut le dire. Mais il ne veut pas dédaigner trop franchement ce doigt tendu, parce qu'elle est quand même bien sympathique cette voisine, il voudrait pas être trop définitif. Mais il n'est pas du tout prêt à lui lécher le doigt pour autant. Il finit par lever l'index et racler un peu d'humous sur le sien, alors qu'un léger silence s'installe. Le moment est d'une bizzarerie un peu étrange, presque drôle tant il est absurde et un fou rire manque de le gagner. Quand il a finit de porter son propre doigt à sa bouche et de gouter à la préparation de pois chiches - un délice ! - il plaisante avec autodérision " Je vais m'en tenir aux bâtonets légumes et au pain si tu n'y vois pas d'inconvéniant ... pardon, c'était un peu bizzare " rie-t-il franchement, tout à fait conscient qu'il est pas du tout l'instigateur de cette bizzarerie. Il finit par se prendre un morceau de pain pita et de le tremper dans les dips qui s'alignent devant lui, avant de se laisser retomber contre le dossier du sofa pour regarder l'épisode qui démarre enfin vraiment. Quand elle lui indique qu'il peut parler uniquement si il bitch contre les candidats, il affiche une mine faussement désorientée et proteste d'un ton dépité " Oh mais j'suis un vrai Poufsouffle moi, je sais pas dire du mal je trouve toujours le truc positif à dire sur les gens." Il désigne la mère de la mariée dont s'installe à l'écran pour expliquer au caméran qu'elle ne pense pas grand bien de la décision de sa fille de se marier sans connaitre son promis et renchérit " Tu vois, cette dame, bah " Il s'interrompt, cherche un truc de positif à dire sur cette femme a l'air patibulaire, il ne peut pas s'empêcher de remarquer sa coiffure un peu graisseuse "Bon, alors, certes, elle a les cheveux vraiments plats, ça manque complétement de volume c'est perturbant - et je m'y connais en volume capillaire, mais au fond ça met en valeur heu son visage ? ", assure-t-il pas totalement convaincu par son argumentaire. Quand Ruth vient poser sa tête sur son épaule en lui demandant si on lui a déjà dit qu'il était confortable, il part d'un rire léger et avoue " Oui, je l'entends régulièrement, c'est une marotte qui revient souvent." Il se renfonce légèrement dans le canapé pour que son épaule soit à meilleur hauteur et qu'elle puisse s'installer plus confortablement. " Je pourrais probablement l'écrire sur mon profil Tinder, en phrase d'accroche tu sais. " plaisante-t-il. Il a pas de profil Tinder en réalité et n'a pas l'intention d'en ouvrir un, il fait bien assez de rencontres sans l'application.

@Luther Kealoha & @Ruth Aslan
La complicité avec Luther s'établit naturellement, comme si vous vous connaissiez depuis toujours. Il émane de lui une énergie qui t'inspire confiance, une confiance que tu n'as pas l'habitude de donner aussi rapidement. Peut-être que son look bohémien contribue à créer ce sentiment, à moins que ça soit son sourire bienveillant qui te met à l'aise. En tout cas, tu te réjouis de cette rencontre. T’as l’impression que c’est un vieux pote à qui tu n’as plus rien à prouver, te comportant trop naturellement avec lui. Tu sens que tu peux être totalement toi-même en sa présence, sans crainte de jugement. Tu avais lancé les paris sur vos relations du passés mais il semble peu enclin à dévoiler les détails de son passé amoureux. Tu hausses les épaules, après tout certains sujets méritent de rester dans l'ombre pour préserver la quiétude du moment. Tout compte fait, cela t'épargne également de remuer le couteau dans les plaies encore fraîches de ton propre passé. Ses éloges répétés sur la déliciosité des plats te fait rire. « T’as pas l’air si vieux que ça pourtant, on va mettre ça sur le compte de la faim plutôt. » tu plaisantes, tu te permets. Tu sais qu’avec lui tu peux y aller. Tu te permets de te moquer gentiment, juste des taquineries sans aucune prétention de le blesser. Les barrières de la formalité s'effondrent petit à petit pour laisser place à une certaine complicité entre vous. Tout naturellement tu lui tend ton doigt pour gouter le houmous, histoire de tester sa réaction. Il décline poliment avec une pointe d'humour, préférant se limiter aux bâtonnets de légumes et au pain. Petit joueur ! Tu souris a sa capacité à manœuvrer avec élégance à ta proposition bizarre. « Chacun ses goûts, n'est-ce pas ? » lance-tu avec un clin d'œil complice avant de le manger toi. « pour un vieux disque rayé, balancer des réf’ à Harry Potter c’est un peu anachronique, non ? » tu le taquines de nouveau, te blottissant bien au fond de ton canapé à ses côtés. « Moi une vraie serpentard. » Tu assumes tes ambitions, ta confiance en toi et ton image peu flatteuse de demoiselle snob et hautaine. Dire du mal des autres c’est presque un plaisir pour toi. Tu comptes bien ne ménager personne. Tu exploses de rire devant sa remarque qui tombe aussitôt à l’eau. « Tu rigoles, on dirait qu'elle a confondu son shampoing avec de l’huile de ricin. Ça met surtout en valeur son nez, j’ai l’impression de ne voir que ça ! »
Ton esprit diabolique jubile à l'idée de transformer Luther, de le faire basculer du côté obscur de la critique. Tu espères bien éveiller sa petite flamme moqueuse pour la soirée. « Tinder !!! C’est moi qui suis vieille finalement ! » tu as installé l’application à une époque, quelques jours avant de la désinstaller préférant de loin les rencontres classiques et les mystères de la vie quotidienne.

@Ruth Aslan


Quand elle lui demande si ses références sont pas un peu jeunes pour un vieux disque rayé, il lève les yeux vers le plafond, comme si il était en pleine réflexion et répond pensivement “ Oh tu crois ? c’est pas un peu passé de mode Harry Potter maintenant ? ” demande-t-il en plongeant une carotte dans le houmous. Et puis, il lui coule un regard quand elle lui affirme être une vraie serpentard. Ça ne l’étonne pas, c’est vrai si on lui avait demandé de parier sur la question il aurait dit ça. Avec un sourire, il la taquine “ Merci de ne pas m’avoir dénoncé à Rusard quand j’ai dépassé le couvre-feu pour ma pendaison de crémaillère.” tout en se saisissant d’une feuille de vigne farcie qu’il trempe dans un bol de sauce. Ses yeux remontent vers la télévision et il fronce le nez par réflexe quand elle se moque de celui de la mère de la mariée. “ Elle a pas l’air commode. ” qu’il remarque alors qu’elle s’oppose vertement au mariage. Il comprend qu’elle soit un peu sceptique sur le concept. Lui l’est aussi. Quelle idée de se marier à un parfait inconnu. Déjà que se marier à quelqu’un que l’on connaît bien n’est pas simple. Et puis les yeux toujours rivés sur l’écran, il hausse les épaules quand elle réagit vivement à sa mention de la célèbre application de rencontre. “ Mh, oh en vrai je me suis jamais inscrit j’avoue. ” La feuille de vigne dûment dégustée, cette fois-ci il jette son dévolu sur un baklava, et puis tout en léchant son pouce recouvert de concassé de pistache et d’huile il lui demande curieusement “ Tu as créé un profil sur l’appli ? ”. A la télévision, un fondu sur le ciel annonce un changement de plan et là il ouvre la bouche d’un air surpris “ Oh tiens, c’est Montague Road, non ? ” demande-t-il en reconnaissant quelques encablures de leur quartier. Puis il reconnaît la devanture du café où il s’arrête souvent acheter un muffin. Le voilà qui se redresse dans le canapé et se penche en avant “ Noooon, attends … le Morning After ? ”, il porte une main au bras de Ruth. Il est happé par la télévision, fasciné par la collision qui s’effectue entre le monde réel qu’il connaît et celui mis-en-scène et si lointain de la téléréalité. Finalement, la caméra annonce que l’on va bientôt rencontrer le nouveau futur promis et le visage bien connu du barista local apparaît sur l’écran et il laisse échapper un cri de surprise “ Bon sang, Owen se marie dans Married at first sight ? ” puis il se tourne vers Ruth et s’exclame, “ Tu connais Owen ? C’est le propriétaire de ce super café sur Cambridge Street. ” et puis il est pris d’un doute “ Ha mais t’es nouvelle toi, tu connais peut-être pas, il faudrait qu’on aille boire un café la bas, leurs brunchs sont excellents, mais sérieux, il va pas se marier comme ça ? ” finit-il par s’exclamer, presque scandalisé.

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« Pas à mon époque, en tout cas. » Il faut dire que tu commences aussi à être dépasser dans tes références. Après tout, tu ne lui es pas si éloignée que ça sur l'échelle du temps. Tu ris, de bon cœur parce qu’en vrai tout ça c’était juste pour le taquiner. De nouveau tu t’empiffres de cigare au fromage, qu’est-ce que c’est bon cette merde ? Ce que tu te gardes de lui dire, c’est que tu n'as jamais été véritablement une adepte de l'univers du sorcier. Bien sûr, tu en as entendu parler comme tout le monde, grâce au battage médiatique, mais dès que la conversation s'enfonce dans les détails, tu te sens un peu perdue. Alors, lorsque Luther évoque Rusard, tu arques un sourcil, incapable de cacher ta perplexité. « Stop, assez parler d’Harry Potter pour la soirée. Laisse moi regarder mon émission ou je te vire. » Tu lui lances cette menace d'un air faussement sévère. Tu sais que tu ne le virerais jamais. Sa présence vient pimenter ta soirée solitaire. « Elle ressemble à ma mère… » ajoutes-tu en regardant la mère de la mariée. La tienne est plus belle mais loin d’être commode non plus. Tu pouffes un rire de nouveau. La conversation dérive sur Tinder. « Par curiosité, mais je ne suis pas restée très longtemps. Je suis vieux jeu quand il s’agit de faire des rencontres. » Et puis, ces hommes qui t’abordent trop directement, ça t'a dégoûtée. Trop grossier pour ton petit cœur de princesse. Tu préfères la finesse dans les conversations. Tu plisses les yeux lorsqu’il te parle du Montague Road. Ça te parle vaguement. Ton attitude contraste avec la sienne ; lui est bien trop enthousiaste par ce qu’il voit à la télé. « Euh, peut être… » réponds-tu, hésitante. Le nom en gros sur l'écran ne te dit toujours rien. Après tout, tu es nouvelle dans le quartier, et tu ne connais pas encore tous les endroits du coin. Son regard est captivé par l'écran de télévision et sa réaction te fait sourire. Luther reconnaît donc le marié à la télé, un certain Owen. « Oh... ok! Cool », réponds-tu avec un semblant d'intérêt. En réalité, tu n'es pas vraiment impressionnée. Il faut dire que t’as l’habitude de cette frontière écran/vie réelle. C’est un peu ton métier. « Il est... il a l’air sympa… » remarques-tu, avec un sourire en coin. Tu t'abstiens de commenter son apparence, même si tu penses intérieurement qu'il n'est pas très beau. Cependant, tu te gardes bien de formuler ce jugement à voix haute, surtout en présence de Luther, qui semble connaître ce fameux Owen. Tu hoches la tête, prenant note de sa suggestion. T’es prête à aller bruncher avec lui pour découvrir ce super endroit. Il semble ne pas descendre de son étonnement. Tu hoches la tête : « Et bien visiblement si. Dommage que tu n’ais pas été invité, tu l’aurais empêcher de faire une belle erreur. » tu plaisantes, tu aurais surement eu une réaction plus enjouée si c’était Luther derrière l’écran. Et d’ailleurs, en parlant d’écran, il se pourrait bien que t’ais un truc à lui raconter. Non ? « Au fait, je t’ai pas dit… mais je vais peut être bientôt animer ma propre émission. » sur le canal, pour l’instant t’en a parlé à personne. Des bruits de couloirs mais rien d’officiel. On dit que tu pourrais bientôt présenter ton propre talk-show pour rivaliser avec la chaîne où tu as passé tant d'années.

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Il émis un reniflement septique en l’entendant affirmer que la dame malcommode qui grommelle son mécontentement à l’écran ressemble à sa génitrice. “ Ta mère ? Vraiment ? tu veux dire celle qui a cuisiné ces plats délicieux ?” ne cache-t-il pas sa surprise. Il imaginait une petite dame replête et sympathique derrière les fourneaux, un gros cliché probablement ; mais certainement pas cette femme aigrie qui devient de plus en plus ombrageuse à mesure que l’épisode avance. Hochement de tête inspiré quand elle lui explique n’avoir eu qu’une très brève expérience de Tinder. Il répond qu’il comprend et qu’il voit ce qu’elle veut dire, sans vraiment chercher à rencherir. Ils reportent leur attention sur l’écran de télévision et exprime sa surprise de reconnaitre l'une des rues principales de leur quartier. Il finit par se rendre compte qu’il fait preuve d’un peu trop d’enthousiasme quant au fait de constater que l'!mission est tournée dans le visionnage. Elle a l’air si peu impressionnée qu’il finit par rire doucement et s’excuser “ Désolé, il faut pas grand chose pour me faire partir ” avoue-t-il. Il a tendance à tendance à faire vite preuve de ferveur et le contraste est d’autant plus flagrant que sa voisine est particulièrement blasée par la situation. Haussement d’épaule quand elle suggère qu’il aurait presque pu arrêter le mariage, il essaie de faire le mec désabusé et indifférent. Il feint un intérêt vaguement poli quand elle mentionne avoir un truc à lui dire, mais le masque tombe rapidement et il ne manque pas de laisser à nouveau sa ferveur pointer le bout de son nez en entendant qu'elle va devenir animatrice d’émission. Il la félicite chaleureusement avant de réclamer des détails “ Quel genre d'émission alors ? Un talk-show ? And thiiiis isss late night starring Ruth Aslan ” déclame-t-il en imitant un chauffeur de salle. Il se rencogne dans le fond du canapé et glisse une jambe sous sa cuisse. Avec légèreté, il la taquine et plaisante “ Alors, comme ça tu vas devenir célèbre … je devrais p’t-être te piquer quelques trucs pour les revendre aux enchères plus tard en clamant que t’as mangé d’dans.” Son regard se porte sur une petite assiette ouvragée qui contenait encore des feuilles de vigne roulées quelques minutes plutôt. Il la saisit, en inspecte les motifs géométriques et les dorures d'un air très inspiré. On pourrait le prendre pour un antiquaire qui examine la valeur d'un objet précieux. Puis il badine “ Ca par exemple … tu y tiens particulièrement ? Tu veux pas la signer, je suis sur que je pourrais en tirer un meilleur prix si c’était dédicacé. ”.

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À tes côtés, Luther est absorbé par les péripéties des personnages à l'écran, ses yeux pétillant d'excitation. Lorsque tu laisses échapper un commentaire taquin sur la ressemblance entre la femme grincheuse à l'écran et ta mère, tu notes avec amusement la surprise qui se peint sur son visage, ponctuant sa remarque d'un petit rire complice. S’enchaine ensuite son enthousiasme qui vient contraster avec ton propre détachement, mais tu ne peux t'empêcher de sourire devant son exubérance. Tu secoues légèrement la tête avec un sourire indulgent lorsqu’il s’en excuse. « T’inquiétes. » tu aimes cette spontanéité chez lui, même si tu ne l'exprimes pas ouvertement. Par pudeur et parce que tu ne sais pas faire de compliment aux gens. Mais, tu l’aimes bien ce p’tit Lulu, tu le trouves rafraîchissant, et tu te sens de plus en plus à l'aise en sa présence. Puis, c'est avec une chaleur réconfortante que tu partages avec lui la nouvelle de ta potentielle émission. Son visage s'illumine aussitôt d'un sourire sincère tandis qu’il te félicite chaleureusement avant de réclamer des détails, curieux de connaître le genre de l'émission que tu envisages d'animer. « hmmm, je n’ai pas encore le droit de tout dévoiler mais en avant-première, je peux déjà te dire que ça sera un mélange de divertissement et d'interviews captivantes avec de super invités. » réponds-tu avec un sourire mystérieux. Tu n’as toi même pas encore tout les détails, ce n’est encore qu’un petit projet en cours. « M’enfin voilà, j’espère pouvoir apporter une touche de moi à l’émission. » Tu ignores à quelle sauce tu seras mangée et comment les téléspectateurs vont juger ton style d'animation. Mais tu es prête à relever le défi et à mettre tout ton cœur dans ce projet. « et que ça plaira au public ! » Tu t'efforces de garder une attitude confiante, mais au fond de toi, tu ressens une légère appréhension. Le poids de l'inconnu te pèse, mais tu te raccroches à cette lueur d'espoir qui vacille au fond de ton être. Aussitôt tu viens retrouver un peu de légereté, rebondissant sur sa plaisanterie de te voler des affaires pour les revendre aux enchères. « Cette assiette pourrait valoir une fortune si elle était à moi ! » Malheureusement pour lui, c’est celle de ta mère et tu ne donne pas cher de sa valeur. « Mais si j’étais toi, je m’intéresserait plutôt à la vitrine derrière. Tout un palmerais de réussite. Ça va de ma médaille d’argent au concours de dictée au collège à ma légion d’honneur. » déclares-tu fièrement exhibant les fruits de tes efforts passés. « Bon chut, ça reprend ! » Tu interromps brusquement la conversation pour te replonger dans le programme télévisé. Alors que l'émission continue de défiler à l'écran, bercée par l'ambiance feutrée de ton salon et la douceur de la soirée, tu finis par t’endormir telle une larve dans les bras de ton nouvel ami.

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Il ne cache pas son enthousiasme à la savoir futur hôte de talkshow, même si il lui avoue rapidement qu’il n’en regarde jamais. En fait, il n’a pas de télévision chez lui et pas vraiment de temps à consacrer au petit écran. Ce soir est une exception. Une exception qu’à sa propre surprise il renouvellera dans les mois à venir de temps en temps pour suivre les aventures de couples de parfaits inconnus avec sa voisine. Mais pour autant, il ne cache pas sa joie de la voir pleine d’entrain pour ce nouveau job et renchérit de plus belle sur leurs plaisanteries autour de la vaisselle et de la célébrité. “ Oh je suis sur que tu plairas au public ” la taquine-t-il de bonne humeur, “ tu sais … c’est ton côté rassembleur et unanime ” se moque-t-il gentiment en pensant à l'accueil un peu refroidie qui a été réservé à la diva dans l’immeuble une fois que ses résidents eurent le plaisir de gouter à son caractère bien trempé. Il lui tapote l’épaule tout en jetant un coup d'œil derrière son épaule à la vitrine à trophée qu’elle lui désigne. Il s'arrêtera devant quelques minutes en quittant l’appartement après qu’elle se soit endormie contre lui. Observera les trophées avec un sourire amusé, imaginant cette Ruth enfant qui gagne sa dictée tout en jetant un oeil à la Ruth adulte qu’il aura laisser glisser doucement sur le canapé avant de remonter un plaid sur elle pour qu’elle ne prenne pas froid dans sa sieste. Puis il regagne son appartement, le ventre plein.

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avril 2024

Il a reçu en toute fin d’après-midi la pleine livraison de meubles commandés quelques jours plutôt. Au lieu de faire preuve de raison, il a décidé d’ouvrir les cartons immédiatement plutôt que d’attendre raisonnablement le lendemain matin et la lumière du jour, trop pressé de re-meubler son salon. Il a beau faire preuve d’un grand sens de l’organisation, c’est un peu le bordel chez lui présentement. Des cartons partout, il a sorti tous les bols, tupperwares et coupelles de sa cuisine pour ranger les vis et accessoires par sortes, et les récipients sont alignés sur le bord du comptoir avec soin. Il passe trois, quatre heures à organiser le déballage des cartons, à monter un nouveau canapé et une petite console pour l’entrée, tout en démontant les vieux meubles pour libérer un peu d’espace. Il a commencé à assembler les étagères, et était près à les fixer aux murs quand il a réalisé qu’il était vingt-trois heures et que cela lui attirerait probablement les foudres du voisinage de sortir la perceuse à une heure pareille. Donc il a décidé de reporter au lendemain. Il lui faut encore une bonne heure et demi pour mettre un peu d’ordre dans les cartons vides, se préparer un repas rapide en évitant de renverser les précieuses vis sur le plan de travail, puis prendre une douche et s’apprêter à dormir. Il s’est à peine glissé sous les draps, Pumpkin venant se caler sur sa hanche qu’un ou deux coups faibles se font entendre à l’extérieur de la chambre. Sans le chat qui se redresse, il aurait probablement cru à un parquet qui craque, mais un troisième coup résonne dans le silence et il finit par repousser sa couette en grommelant. Heure indue. Il ouvre la porte d’entrée et découvre une Ruth un poil échevelée derrière. “ Oh, j’suis désolé pour le bruit Ruth. Promis j’ai fini, j’allais dormir. ” s’excuse-t-il précipitamment, persuadé qu’il vaut la présence de la voisine du dessous à son bricolage tardif.

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La porte s'ouvre rapidement, et tu découvres Luther, un peu désordonné derrière. Sa dégaine témoigne de l'agitation qui a régné dans son appartement plus tôt dans la journée. Pourtant, pour une fois, le bruit ne t’as pas dérangé. Perdue dans la douce bulle de ton amour avec ton chéri, tu as presque oublié ton rôle habituel de rabat-joie de service. Étiquette qui te colle à la peau depuis que tu as emménagé dans cet immeuble. Tu es connue pour être celle qui soupire aux moindre bruits et qui hausse les sourcils devant la moindre nuisance. Mais malgré cette réputation qui te précède, tu tentes depuis peu de t'intégrer à la communauté sous l'influence de ce bon vieux Lulu. Lui, semble percevoir la subtilité de ta personnalité, ce qui te pousse à envisager depuis peu une approche plus ouverte envers les autres résidents. Mais l’heure n’est pas à la vie communautaire et si t’es là devant lui c’est pour une demande bien particulière. Son visage s'illumine surpris de te voir là et sa réaction est rapide. Son excuse est prompte comme pour s'assurer que tu ne sois pas fâchée contre lui. Ce qui t’arrache un sourire. « Pas de soucis, ce n’est pas pour ça que je suis là de toute façon. » Tu te rassures d'un rapide coup d'œil autour du couloir que personne n’est là. Puis, sur un ton plus intime, tu lui demandes : « Je peux entrer deux secondes ? » ta requête nécessite un peu plus de discrétion, loin des oreilles curieuses qui pourraient écouter aux portes. Une fois à l’intérieur, tu te retrouves un peu déconcertée, finalement c’est plus compliqué à formuler à haute voix que ça en a l’air. Instinctivement, tu passes ta main dans tes cheveux, un geste révélateur de ton embarras naissant. « Bon voilà, je ne vais pas te faire de dessin mais… » Ta voix, d'ordinaire assurée, te trahit un peu. Pourtant, tu t'efforces de rester calme. Ça doit bien arriver à tout le monde cette situation, non ? « Est-ce que par hasard tu aurais une boîte de préservatifs à me dépanner ? » murmures-tu, sentant le rose te monter aux joues totalement gênée de devoir demander une telle faveur à ton voisin. Ton regard évite le sien, ça ne t’arrive pas souvent toi qui d’ordinaire ne manque jamais d’assurance. Tu préfères ne pas te justifier de peur de t’enfoncer dans ton embarras mais de toute façon, y a t-il réellement une explication à donner à cette situation ?

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Alors même qu’elle le rassure sur le fait que le bruit ne l’a pas dérangé, il sent une petite boule de poil qui se faufile autour de ses chevilles. En jetant un oeil à ses pieds, il empêche son chat de se faire la malle au milieu de la nuit en le retenant avec le pied et en lui soufflant de rester là, puis relève le nez en demandant “ Ha, bon, je peux t’aider avec quelque chose alors ? Y a un souci ? ”. Il la dévisage, elle n'a pas l’air en danger ou inquiète, peut-être un poil agité, mais à part ça. “Ouais, bien sur ” l’invite-t-il à rentrer quand elle le lui réclame pour entrer quelques secondes, en s’effaçant pour lui céder le passage. Il la laisse le devancer dans l’appartement, l'incitant à s’enfoncer un peu delà de l’entrée qu’il juge toujours trop petite pour y tenir vraiment à deux. Une fois devant l’îlot de la cuisine, il lui jette un nouveau regard curieux en l’entendant parler de pas lui faire un dessin d’un air fort embarrassé. Il a l’impression qu’un truc lui échappe mais l’explication vient rapidement et il ouvre des yeux surpris par la requête. “ Ah. Oh.” lâche-t-il quand il réalise les implications de cette demande. Il s’explique probablement mieux son teint rosé et son air embarrassé, réalise seulement à l’instant qu’elle a noué un kimono autour de sa taille et détourne le regard par égard pour la pudeur de Ruth. Il hoche la tête et marmonne “ Ouais, ouais bien sûr, je dois avoir ça. ” avant de disparaître sans demander son reste. Il n'a objectivement pas besoin de les chercher bien longtemps, il sait parfaitement où la boite se trouve - dans sa chambre. Il ouvre le tiroir de sa table de nuit et son regard se pose sur la boîte - entamée et unique, parce qu'on ne va pas se mentir il est pas assez futfut pour en avoir toujours une de rab. Il est du genre à tâter le fond de la boîte, à trouver un dernier emballage en poussant un soupir victorieux et un poil soulagé, puis a oublié le lendemain même qu’il doit en racheter et à pousser un autre soupir quelques jours plus tard - de désespoir cette fois - en marmonnant à l’infortunée qu’il a oublié d’en racheter. Comme il estime un peu gênant d’en prélever un seul pour le ramener à Ruth, et tout aussi embarrassant d’en sélectionner plusieurs - comment serait-il censé estimer le nombre correct - il se contente de prendre la boite et de refermer la languette en carton sur le dessus, pour faire genre qu’elle a toujours été fermé. Qui trompera-t-il ? Peu importe, il revient sur ses pas, le nez en l’air, angelot innocent, et lui tend la boîte en ajoutant “ Garde la boîte. ” Obviously. Un coup d'œil à l’emballage entre les mains de Ruth, il lit les petits lettres inscrites sans latex. Il pique un fard discret en réalisant qu’il lui confie en même temps son petit secret, sa petite allergie qu’il ne crie pas franchement sur tous les toits.