@Deacon Skinner & @Anita Skinner
L’effet Linda Jones. Si les crises d’anorexie ou de boulimie avaient disparu, et maintenant elle réapparaisse. Un repas un peu riche et Annie est incapable de le garder dans son corps. Elle a une vision totalement déformée de ses courbes qu’elle trouve trop larges trop flasques. Elle pratique du sport, évidemment, elle a été sportive haut niveau et son père est un ancien champion de boxe, alors tous les matins, elle court plusieurs kilomètres, elle fait du renforcement musculaire. Son corps doit être parafait, apparaître parfait à la télé. Les mots de sa mère qui résonnent en permanence dans son esprit. Le pouvoir des mots qui marquent et traumatisent. Linda trouve sa vie trop grosse et Annie a fini par le croire. Ce soir-là, elle a mangé des pâtisseries cet après-midi avec des amis. Elle sait parfaitement faire genre tout va bien Annie mais la torture commence. En rentrant en fin d’après-midi, elle ne traine pas réellement, la direction est toute trouvée, une fois dans sa chambre, elle se met à genoux devant les toilettes et elle se fait vomir. Le geste est douloureux, son estomac se tord, la douleur la fait pleurer, les larmes coulent toutes seules. Elle vide son corps de toute substance alimentaire et elle pleure. Douleur physique et psychologique. Annie déteste son corps et n’arrive pas à arrêter de schéma dramatique.

Non, Anita n’entend pas son père l’appeler, elle ne sait pas qu’il est derrière la porte, qu’il entend les faits, elle n’en sait rien du tout. Persuadée qu’il n’en a que faire. Deacon sort plus ces derniers temps, elle se retrouve presque plus souvent à la maison que lui. Elle le soupçonne d’avoir quelqu’un mais il ne dit rien... alors elle ne demande rien Annie. Après tout, elle ne lui parle pas d’Earl... enfin il ne se passe rien... mais elle pourrait lui dire qu’elle a l’impression de l’apprécier un peu plus... de le découvrir un peu plus mais de ne pas se sentir à la hauteur. Earl peut avoir n’importe quelle femme, pourquoi elle ? La jeune actrice se rince la bouche, se lave les dents, elle met un peu d’eau sur son visage, l’essuie et remet un peu de blush sur ses joues et un peu de mascara pour avoir bonne mine. Pourtant, tout est fatiguée en elle... elle est fébrile. Le burn out n’est pas loin, il revient parfois, s’éloigner d’autre. En fait, elle se rend compte qu’elle lâche prise avec Earl mais ce n’est pas forcément une bonne chose. Elle a demandé des nom de psy à Shiloh, parce qu’elle ne peut décemment pas rester dans cette situation. Parfois, quand elle se regarde dans le miroir, elle a des pensées tellement noires Annie...

Elle décide de descendre un peu quand elle estime que son visage ne montre plus trop de signe de crise... Deacon l’alpague rapidement, il a fait du thé, elle serre les dents, la mâchoire. Elle lâche un petit rire. « - J’aime trop le thé pour oublier que mon sang est à moitié anglais, promis papa » Cela l’amuse, clairement. Il semble vouloir passer la soirée avec elle et elle en arque un sourcil. « - Oh, tu n’es pas de sorti ce soir ? J’avais l’intention de regarder un truc bateau à la télé pour me vider l’esprit, on peut le faire ensemble si tu veux, je serais ravie de combler ton envie de me chouchouter » Elle a compris, il veut passer un peu de temps avec celle qu’il voit encore comme son bébé. Elle s’avance et pose ses fesses sur le canapé et se love dans les gros bras de son père. Elle adore cette sensation. La sécurité. Il la protégera toujours. « - Je t’aime papa, tu sais... » Souffle-t-elle dans un moment de fatigue où elle n’a pas réussi à mettre de filtre sur ses émotions... pourquoi lui dire maintenant ? Deacon lit-il les médias ? Voit-il les rumeurs de grossesse ? C'est peut-être pour ça qu'il veut qu'elle reste un peu avec lui.

@Deacon Skinner & @Anita Skinner

Elle rit, son père la fait rire, oui oui, c’est possible. Tous les pères ne mettent pas mal à l’aise leurs enfants, promis. Deacon et Annie sont relativement proches, non, ils le sont mais ils n’ont pas toujours eu l’occasion de profiter pleinement de ce lien. Il est peut-être temps ? Vingt-six années. C’est du temps passé et Annie sait que sa mère a sans doute souillé quelques pensées qu’elle avait de son père. Pourtant, elle a toujours eu beaucoup d’amour pour lui. C’est plus facile d’être elle-même sous son toit qu’avec Linda, et c’est ce qui compte le plus. Elle vient se caler contre son père, il lui parait toujours immense et large, elle se sent toute petite dans ses bras. Elle se surprend à se demander si Earl est plus grand ? Un peu peut-être mais la largeur, rien à voir. Enfin elle chasse Earl de ses pensées, lui ne doit pas être en train de penser à elle, sans doute dans les bras d’une autre. Et pourquoi cette idée lui fait de la peine ? Elle a offert un baiser... mais sans doute pas au bon moment et il semblerait qu’il n’est pas compris... et elle est gênée de cela. Gênée d’avoir offert un bout d’elle mais que cela soit passé inaperçu. « - Parfait, alors on tient notre programme je crois » Elle sourit naturellement. Elle lui souffle un je t’aime qui sort naturellement, la fatigue la rend moins méfiante sur ce qu’elle peut ressentir, elle n’a plus autant de filtre. Elle arrive à se confier. Et elle sait qu’elle doit lui dire, parce qu’on finit toujours par avoir des regrets. Annie n’est pas au top de sa forme, parfois ses pensées sont sombres mais elle se dit qu’elle doit lui dire. On ne sait jamais. Est-ce terrible de penser de la sorte ? Il embrasse ses cheveux, elle a d’un coup douze ans et ses parents se déchirent pour avoir son amour et sa garde. Elle n’est qu’une petite fille... et c’est peu après que les crises d’angoisse et les troubles alimentaires ont commencé. Quinze ans qu’elle se bat avec tout ça et qu’elle n’en parle pas, à personne. C’est presque étonnant qu’elle n’ait pas fait de burn out avant. Qu’elle ne se soit pas faite plus de mal avant...

Deacon part dans une déclaration, enfin un truc du genre, le genre de couplet père/fille. Qu’elle peut compter sur lui, qu’elle peut tout lui dire. Qu’est-ce qu’il y a à dire ? Elle ne sait même pas. Comment est-elle censée parler de ce genre de choses ? « - Un jour viendra où faudra peut-être que je me trouve une maison... » Elle hausse les épaules. Cette idée lui fait peur, la solitude et les pensées qu’elle peut avoir dans sa tête lui font peur, clairement. C’est pour cela qu’elle est ici et qu’elle est rentrée de Nouvelle-Zélande. Une semaine seule avec ses démons, elle aurait pu se faire du mal, trop de mal. Son courage ne va pas jusque-là, clairement. Elle s’écarte de ses bras, elle ne veut pas se lancer dans ce genre de conversation. « - Non mais t’inquiète pas, je gère, je ne vais pas me plaindre d’avoir tout ce que je voulais... » Est-ce qu’elle est convaincante avec ses yeux larmoyant ? Elle ne pleure pas, juste elle sent qu’elle ne joue pas son meilleur rôle ce soir. « - On se fait un truc à manger, plateau télé ? » Elle tente de changer de sujet, meilleure chose à faire, non ?

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Elle roule des yeux Annie mais elle rit un peu. Comme quoi, ce petit tic d’agacement n’est pas seulement réservé à Earl. Même papa Deacon peut y avoir le droit et dieu sait qu’elle l’aime. Cela ne veut pas dire qu’elle n’aime pas Earl... Earl... elle tente de garder ses distances émotionnelles mais cela devient de plus en plus difficile, c’est sûr. L’acteur prend une place de plus en plus grande. Improbable me direz-vous mais sachez qu’Annie en est la première surprise et qu’elle n’est pas certaine de vouloir combattre ce frémissement naissant dans son cœur lorsqu’Earl la touche. « - Pour l’instant je suis là, profite ! » Elle s’amuse un peu à le taquiner. « - je ne sais même pas ce que je voudrais comme maison... j’ai largement l’argent pour une villa luxueuse et immense mais je ne sais pas si je veux vivre dans un truc immense – pour me perdre – toute seule, tu vois ? » Annie a besoin de ses proches, la solitude peut avoir du bon mais elle a quand même trop besoin d’être avec ses amis ou sa famille. La vie de sportive l’a toujours forcé à côtoyer du monde... de même que la vie sur les plateaux. Elle savoure la tranquillité quand celle-ci ne dure pas trop longtemps. Et puis Annie sent bien que son père tente de savoir ce qui se passe dans sa vie. Et elle n’a pas envie de l’inquiéter alors elle minimise tout ce qui se passe en elle depuis le retour de sa mère à Brisbane. L’Enfer qu’elle ne veut pas accepter parce qu’Annie n’est pas une fille qui peut se plaindre. Il y a des gens qui sont tellement plus malheureux, elle n’a pas envie de se plaindre. Mais Deacon insiste, ce qui étonne presque sa fille, elle pose les yeux sur lui. « - Papa, on en a déjà parlé... ce que je voulais c’était être une grande patineuse mais tu sais comme moi que ce n’est plus possible... – elle lâche un rire franc – on va vraiment faire ça ? Retourner en arrière et voir les erreurs qui ont été commises ? tu crois que c’est nécessaire – parce que perso, je n’ai pas besoin de ça. » Oui, leur famille a été chaotique mais on ne refait pas le passé. « - Aujourd’hui, je dis le rêve d’un tas de filles, donc oui, tout va bien... » Et ça sonne faux, elle a même détourné le regard en avouant cela à son père. Elle est dépassée Annie, par la célébrité soudaine, par tout ce que cela implique... par sa mère mais ça, elle ne l’avouera pas, elle est dépassée par cette fausse relation qui fait qu’elle a été traquée... et maintenant cette relation qui évolue... pas si fausse que ça peut-être, enfin elle n’en sait rien. Annie regarde sa tasse fumante sur la table, elle pourrait la désirer mais elle a un nœud à l’estomac et elle ne sait pas si elle pourra avaler quoique se soit de la soirée. Elle repense aux commentaires de sa mère – les kilos qu’elle aurait pris ce mois-ci... et le fait qu’elle ait demandé à ce que le bustier soit plus serré pour qu’on ne voit rien. Évidemment, elle n’a pas parlé du malaise à son père... rien de tout ça... non.