@Jacob O'Reilly & @Joan Oswald

Tout va trop vite dans la vie de Joan. Elle est totalement perdue. Elle peine à marcher sans trébucher. La libraire ne sait pas vraiment où aller. Encore la volonté de retrouver son neveux, gérer sa grand-mère... Jacob... la librairie... et l’éditeur... ce rendez-vous qui ne s’est pas mal passé, c’était totalement encourageant en plus de cela. On a vu le potentiel de son roman et la maison d’édition demande une ouverture sur la fin pour un potentiel tome II si le premier marche bien. Son histoire est tragique, clairement mais d’après l’éditeur, il faut ouvrir sur une note positive et rendre le lecteur accro à une personne principal auquel on s’identifie largement. Elle y réfléchit encore, parce qu’elle n’a pas eu le déclic encore... c’est en cours de réflexion dans son esprit toujours trop actif. Et devoir penser à cela en plus du reste, c’est plus complexe que prévu. Il faut vraiment qu’elle parvienne à se poser devant son ordinateur pour trouver cette ouverture demandée. Ce n’est pas prévu pour tout de suite. Si son ordinateur portable est tout de même dans son sac, elle ne sait pas si elle pourra l’ouvrir. Dans le doute, elle l’emmène toujours avec elle. Avant de penser à se poser dans sa chambre d’hôtel, elle va devoir surmonter les 3h15 de vol jusqu’au petite aéroport de Darwin, à l’autre bout du pays.

C’est stupide de craindre l’avion, elle en est consciente. D’après les statistiques, elle a plus de chance de mourir en traversant la rue que lors d’un vol en avion. Pourtant, elle en a l’estomac totalement retourné. Il faut qu’elle parvienne à gérer son stress. Assise à côté de Jacob, elle fixe le siège devant, imaginant un point à fixer pour tenter de se calmer. Une pauvre tentative de cohérence cardiaque pour se déstresser mais elle n’y arrive pas. L’impression d’étouffer est terrible. Est-ce que l’on voit qu’elle a chaud, là, tout de suite maintenant ? Le brouhaha offre une impression de confinement désagréable, il y a peut-être ce côté un peu claustrophobique aussi qui joue. Le moteur s’allume, tout vibre dans l’appareil, elle sent la pression monter elle aussi. Elle ferme les yeux, elle voit à moitié les hôtesses vers leur danse de la sécurité. Ses yeux s’ouvrent lorsqu’elle sent la main de Jacob sur sa cuisse, un coup d’œil vers son partenaire pour le week end. Un hochement de tête, mais elle reste totalement bloquée. L’avion commence à avancer pour se placer sur la piste. « - Je suis ridicule ? » Lui demande Joan en se moquant presque d’elle-même. Elle frotte un peu ses mains sur son jean, de peur qu’elles soient trop moites avant de lier ses doigts à celui de son ex-beau-frère. Les réacteurs se lancent, le bruit qui va avec. « - Bon sang... » Souffle-t-elle en fermant les yeux. Clairement pas le genre de femme à faire des ménages. Le cœur battant, elle serre un peu plus la main de Jacob. « - Parle-moi, dis-moi des choses, j’en sais rien, raconte-moi un truc » Pour tenter de lui changer les idées. Elle le regarde un moment en riant nerveusement. « - Et ne te moque pas !? » Elle sourit et rit un peu, elle sait que c’est risible, en rire c’est d’ailleurs une moyen de soulager la pression.

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Il a beau tenté de la rassurer, elle se sent stupide. Il suffit d’observer ce qui se passe autour d’eux. Les gens discutent, ils semblent à l’aise, ne se soucient pas de l’avion qui s’apprêtent à décoller. Les doigts de la libraire finissent par accrocher ceux de son ex-beau-frère. C’est une sensation plaisante qui ressort de ce geste. Joan tente de se concentrer sur ça mais ce n’est pas suffisant. Fermer les yeux, les rouvrir… non, cela ne fonctionne pas non plus. Il faut que Jacob lui change les idées, qu’il parle d’autre chose, qu’elle ne focalise pas sur le décollage. C’est le pire, c’est certain, avec les turbulences et l’atterrissage. Autant dire que son calvaire ne fait sur commencer.

Sa demande surprend son partenaire de vol. Il cherche des choses à raconter et en soit, cela fonctionne un peu puisqu’elle en rit. Il n’a pas tort, les histoires c’est sa spécialité normalement. « - Pourquoi il le faudrait » il veut lire son manuscrit, celui-là même qu’elle doit revoir. C’est peut-être une raison pour le faire patienter. « - Il n’est finalement pas prêt… » elle rit nerveusement quand les réacteurs font du bruit. Un coup d’œil vers le hublot et elle comprend qu’ils sont en place pour décoller. « - Oh bon sang… » elle souffle, serre davantage les doigts de Jacob. Sa tête tourne vers Jacob, elle respire fort. « - Je ne peux rien te promettre. On ira te racheter des doigts une fois à Darwin ? » Elle tente de sourire un peu, il faut dédramatiser. L’avion accélère alors et elle enfouit son visage dans l’épaule de son voisin en se retenant de pousser un petit cris. Ses jambes trépignent. « - on aurait dû y aller en voiture… 37 heures de route, c’est quoi ? Une bagatelle ? » C'est ironique et d’un coup tout devient plus léger, la sensation dans le ventre … et les voilà qui ont quitté le sol. Une première étape de faire. « - Je vais te rendre ta main, laisse moi quelques instants… » déjà elle se redresse… la proximité avec Jacob n’est pas désagréable… clairement pas…

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Elle est folle cette sensation. Lorsque l’avion quitte le sol, que l’on a l’impression qu’il devient tout léger. Les chatouilles dans le ventre et les vibrations qui laissent place à plus de douceur. C’est quelques minutes après cet instant que Joan parvient à se redresser et quitter les bras de Jacob. Une proximité qu’elle trouvait bien réconfortante mais qu’elle ne peut décemment pas faire perdurer pendant trois heures. Le pauvre sinon. Cependant, elle n’a toujours pas lâcher sa main, ça elle va avoir besoin d’un peu plus de temps. Elle sent les doux mouvements qu’il opèrent pour tenter de la rassurer. Elle tente même de se focaliser dessus. Il faut vraiment qu’elle se concentre sur autre chose que le fait d’être dans les airs, à beaucoup trop de mètres au-dessus du sol. Elle n’oublie cependant pas l’obstination de Jake pour son roman. Une fois la respiration contrôlé, elle parvient même à placer la buse d’aération sur elle avec un débit faible mais qui lui permet de ne pas se liquéfier.

Il ne semble pas presser de retrouver sa main, de toute façon, il lui a prêté, il faut assumer. Elle l’a desserre cependant un peu, constatant que ce n’est pas désagréable de ne plus être crispée. Un petit rire s’échappe de sa bouche, le regard tourné vers son voisin. « - ils ne vont jamais nous accepter si on est ivres, t’es au courant ? » pourtant l’idée n’est pas mauvaise, elle se souvient de cette nuit passée avec lui où sous couvert d’une douce ivresse elle avait mis ses angoisses de côté. Elle suit du regard les mouvements qu’il effectue pour se détacher. « - T’es sûr ? J’ai vu que récemment il y avait eu des blessés à cause de turbulences et de passagers pas attachés. » Pour elle, c’est tout vu, elle gardera sa ceinture, celle-ci ne la dérange nullement et si elle a besoin de se déplacer alors elle avisera. « - Tu crois qu’ils servent de l’alcool à bord ? » loin d’elle l’idée de se mettre mal et d’être littéralement ivre, mais elle ne serait pas contre un verre de whisky. « - Et pour le roman … on verra, je ne reste pas convaincue qu’il sera publié, je dois écrire une fin ouverte… » un haussement d’épaules, Jacob croit peut-être un peu trop en elle.

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Elle roule des yeux, l’amusement, c’est ce qu’il procure chez elle et cette discussion qui se lance lui faire du bien, vraiment beaucoup de bien. Cela agit sur sa nervosité et elle ne se sent plus autant oppressée par l’habitacle de l’avion qui a quitté les airs. Bon, elle reste quand même, le genre de passagères inquiètes de tout, qui semble avoir vu tous les documentaires angoissants sur les accidents d’avion. Évidemment qu’il ne risque rien avec sa ceinture détachée mais c’est plus fort qu’elle. Rapidement Jacob balaye à nouveau ses inquiétudes, pas encore assez puisqu’elle n’a pas lâcher sa main, mais celle-ci serre un peu moins. Cependant, son coéquipier a mis une idée dans sa tête et la voilà qui se demande si on peut… oui oui oui…. Picoler dans un avion. Un verre de whisky ne serait pas de trop, juste pour sentir la morsure de l’alcool la détendre un peu. « - Évidemment » Elle lui répond amusée avant de répondre au sujet du roman.

Jacob ne voit nullement de problème à tout ce qu’elle vient d’énumérer. C’est amusant et angoissant. Pourquoi tient-il tant à lire ses écrits ? Surtout qu’elle a orienté ses mots avec une forme d’érotisme qu’elle n’assume pas le moins du monde. Et d’ailleurs rien que mentionner ce fichu manuscrit, elle sent qu’elle a chaud. Heureusement qu’elle a pu mettre un peu d’air. « - C’est positif, oui oui, je sais… ils aimeraient se laisser une possibilité d’une suite. Évidemment à confirmer si le roman se vend » Donc c’est que son texte est prometteur, vendeur… qu’importe, il intéresse. Elle soupire et jacob en profite pour commander deux verres de Whisky. Donc ils vont vraiment picoler dans les airs. Elle ne l’a jamais fait, une première à tout. Elle confirme la commande et l’hôtesse file les préparer. Mais il semblerait que le sujet du livre n’est pas totalement terminé. Cela amuse Joan. « - Rien dans ma vie ne se passe comme j’en ai envie, c’est faire preuve de réalisme, je n’ai pas envie de me planter davantage. » Elle lui offre un sourire et l’hôtesse apporte les deux verres avec un petit bol de cacahuètes. De sa main libre, Joan lève le verre : « - On trinque ? À quoi tu veux trinquer, à toi l’honneur » Parce que c’est lui qui a le plus besoin d’espoir en ce moment… c’est ce qu’elle imagine.

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Il ne relance pas au sujet du manuscrit et elle en est soulagée. Cette fin, elle a besoin de la faire murir, clairement. Si quelques pistes lui sont venues, elle n’est pas certaine de les assumer, comme elle n’est pas certaine d’assumer tout le roman. La peur du jugement, que l’on pense qu’elle n’est qu’une divorcée frustrée... sa vie sexuelle n’est pas ultra remplie... hormis ce petit écart avec Liam, cela faisait bien longtemps qu’un homme ne l’avait pas touché. Parfois, il est vrai qu’elle ressent le besoin d’être désirée mais où est-ce qu’elle trouverait le temps pour une relation ? Pour aimer ? Entretenir une relation ? Alors son cœur semble fermé à cette idée. Sans savoir que cela risque de lui tomber dessus sans qu’elle ne s’en rende compte. Pour l’heure, elle fait face à ses angoisses, l’avion. Marlon était parfait pour lui changer les idées à l’époque de son mariage. Il faut aussi avouer que Jacob ne s’en sort pas trop mal, également. Joan n’a d’ailleurs toujours pas lâcher sa main. C’est son pilier, c’est rassurant de sentir sa peau contre la sienne, ses doigts qui tiennent les siens. Un regard à la dérobée, un soupir et les verres sont placés sur leurs tablettes respectives. Il faut trouver à quoi trinquer, elle laisse ce plaisir à Jacob, peu certaine de ce qu’elle pourrait désirer.

Elle sourit aux mots choisis par Jacob. Une légère pression sur sa main, parce qu’ils semblent que le destin ait décidé de les guider l’un vers l’autre pour s’en sortir. Alors forcément, elle est touchée. Elle en oublierait presque qu’elle se trouve dans un avion rempli de monde à ce moment-là. Juste Jacob et elle. Un hochement de tête pour confirmer les propos et une gorgée plus tard. « - Est-ce que l’on peut se promettre de ne jamais se laisser tomber ? » Est-ce que c’est trop lui demander ? Elle prend peur de sa propre question. Elle détourne le regard pour boire une nouvelle gorgée. « - Non, oublie, laisse tomber » Elle se sent un peu stupide de lui demander autant. Il ne restera sans doute pas indéfiniment, elle en est consciente. « - Je ne peux pas te demander d’être toujours là, je suis consciente que ça serait très égoïste... excuse-moi » Elle fixe son verre... les joues en feu, encore oui.

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Elle grimace illico à cette question qu’elle a osé poser. Elle n’aurait pas dû, l’impression d’en faire trop, de s’avancer trop. La panique, littéralement. C’est peut-être un défaut, Joan elle regrette après avoir prononcé les mots. Et maintenant qu’ils ont été sortis, elle ne peut pas réellement faire demi-tour. Enfin si, elle tente, en bafouillant un peu, en parlant trop vite. Elle noie le poisson avec une gorgée de whisky. Manque presque de le recracher à la réponse offerte par Jacob. Elle n’était pas prête à ce qu’il approuve l’idée, cette idée-là même qu’elle veut retirer. Elle déglutit comme elle peut. Un blanc, le silence entre eux, elle ne trouve plus les mots face à cet homme qui lui offre tant de confiance. Son pouce caresse sa main, affectueusement. Elle parvient à trouver les mots, il lui faut quelques secondes, presque une minute pour se reprendre. « - Tu me prends de cours, pardon » Un murmure, elle baisse la tête. Est-ce que l’alcool comment déjà à faire effet. Elle peine à mettre des mots sur ce qu’elle ressent. La gratitude qu’elle éprouve, l’importance qu’il prend chaque jour, à vivre avec lui, à le voir s’occuper avec douceur de Gisele. Doucement, Jacob devient important, s’impose dans son quotidien. Qu’il parte de la maison l’effraie, c’est certain. « - J’ai l’impression qu’on fait les bons choix, Darwin... j’ai l’intuition que ça donnera quelque chose » Elle lui fait un petit sourire. « - Je ne t’explique pas, comme si on était guidé d’un coup vers là-bas parce qu’on a quelque chose à y trouver » Un haussement d’épaules, elle rit un peu, regardant son verre bien descendu. « - Peut-être que c’est juste l’effet de l’alcool » Ses lèvres se pincent pour ne pas trop rire. Elle repose sa tête contre le repose-tête, lui offre un regard tendre, une proximité rassurante, plaisante. Une chaleur qui lui fait du bien, dont elle a besoin. « - Alors je te le promets » Elle mordille sa lèvre inférieure, son regard dans le sien, le temps se suspend.

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La promesse est faite. Un regard échangé, un silence ponctué. Cela est bien plus fort qu’il n’y paraît. Seulement comment se l’avouer ? Ne jamais se laisser tomber… elle espère cette promesse réalisable. De son côté… parce qu’elle, elle sait qu’elle ne le lâchera pas… sauf si lui, décide de l’éloigner. L’idée la terrifie, sans comprendre pourquoi. Avoir trouvé une âme pour se relever et risquer de l’égarer ? N’est-ce pas pour tout le monde terrifiant ? La main de Jacob se pose sur son genou, elle sourit, se reprend, pas question d’être davantage dans l’effusion. Le stress est là mais maitrisable, elle inspire profondément en regardant devant, le fauteuil qui se trouve à côté. Et malgré cette peur de l’avion, elle ne se voyait pas être ailleurs. Un hochement de tête sans le regarder vraiment, du coin de l’œil peut-être. « - Où aurais-je pu être ailleurs ? » C’est ce qu’elle lui répond. Et le vol peut vraiment débuter. Un regard vers le hublot, la hauteur est phénoménale mais elle gère. Il le faut. Un petit rire s’échappe de ses lèvres. « - Tu peux lire, je vais tenter de dormir un peu » Elle fouine dans son sac à la recherche d’un masque pour les yeux. Ils n’arrivent pas trop tard mais suffisamment pour que la journée ait été longue. Au moins en dormant, elle ne stressera pas. « - Et si je ronfle, pitié, réveille-moi » Elle n’a aucune idée de si elle ronfle mais en tout cas, personne ne lui a jamais fait de réflexion à ce sujet, elle espère que la première fois n’arrivera pas ici. « - Bonne Lecture » Le masque posé sur ses yeux, elle se cale de son côté pour le laisser respirer. Trois heures avant l’arrivée…