let me down slowly (johann)

let me down slowly

johann's place, kangaroo point w/ @Johann Geiszler Jorja souriait bêtement, embrassant des yeux son reflet dans le miroir et elle resta ainsi de longues secondes, alors qu’elle avait sa brosse à dents dans la bouche et que de la mousse de dentifrice menaçait de couler entre ses commissures. Elle se tourna plusieurs fois pour que son corps prenne différents angles et admirer son ventre, allant même jusqu’à passer ses doigts sur la courbe arrondie de son abdomen. Malgré tous les changements physiques que ça impliquait, elle sait qu’elle se trouverait jolie, parce que ça avait beau être un rêve assez récent, c’était un rêve bien à elle ; elle aimait s’imaginer porter la vie un jour et sentir un petit être se développer jusqu’à ce qu’ils puissent se rencontrer. Ses lèvres s’étirèrent, rendant son expression plus béate, à mesure qu’elle laissait ses pensées vagabonder… avant qu’elle ne finisse par essuyer un filet de salive qui coulait. C’était un rappel à l’ordre nécessaire, il fallait qu’elle termine de se brosser les dents parce que Johann l’attendait dans son salon pour qu’ils puissent terminer tranquillement la soirée devant un film. L’australienne se pencha au-dessus du lavabo et se rinça la bouche avec soin, avant de terminer sa routine de nuit réconfortante en s’appliquant de la crème hydratante sur le visage.

Comme beaucoup de soirs, elle s’était invitée dans le grand appartement de Johann pour un moment en tête à tête. Une succession de petits plaisirs simples au rendez-vous : manger ensemble, discuter, l’aider à ranger, rester dans les bras l’un de l’autre, assis ou allongés devant la télé. Elle appréciait volontiers cette parenthèse tranquille après une longue journée de travail, oubliait dans ce cadre apaisant le tumulte de sa boutique, qu’elle gérait comme une entreprise. Jorja dédiait beaucoup d’énergie à son travail, bien qu’il lui plaisait, c’était une discipline exigeante et elle se mettait beaucoup de pression pour s’assurer que ses clients soient satisfaits. Perfectionniste, elle l’était depuis toujours alors que la notion d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ne lui était familière que depuis peu. Heureusement qu’il y avait Johann, elle aimait réellement passer du temps avec lui et lui, répondait présent pour s’occuper d’elle, en plus de ça, il le faisait très bien. Avant qu’ils ne décident de finir la soirée dans le canapé, il lui avait concocté un délicieux dîner, sans même qu’elle n’ait à le réclamer. Depuis le temps, il savait qu’elle appréciait sa cuisine, autant pour l’intention que l’exécution et ce repas n’avait pas échappé à la règle. Chaque plat avait été une tentation irrésistible, elle n’avait pas pu s’empêcher de se resservir, plusieurs fois, ignorant même la sensation de plénitude dans son estomac. Voilà comment elle en était arrivée là, à surprendre l’image de son corps qui aurait pu suggérer qu’elle était enceinte. Elle poussa un soupir de satisfaction mêlé de regret, réalisant qu'elle avait peut-être un peu trop mangé mais malgré tout, elle éprouvait surtout de la joie parce qu’elle avait savouré chaque bouchée. Jorja quitta la salle de bain pour rejoindre le blond dans le salon, elle ne savait pas s’il patientait en zappant sur plusieurs chaînes ou s’il était déjà en train de parcourir le catalogue pour choisir le film qu’ils pourraient regarder ce soir. Elle vint s’imposer dans son champ de vision, poings posés sur les hanches et l’air le plus sérieux possible en le regardant dans les yeux, alors qu’elle laissait planer un suspens dans l’air. « Johann, il faut qu’on parle. » L’australienne marqua une pause, le temps de faire quelques pas pour s’avancer vers lui, elle se pencha pour se saisir de sa main. « Touche. » Son regard pétillait de malice alors qu'elle faisait la moue, en guettant attentivement sa réaction quand elle lui fit sentir son ventre ballonné, même si sa proéminence était déjà visible. Était-elle crédible ? Est-ce que son amusement allait trahir cette taquinerie innocente ? « On pourrait penser que je suis déjà à trois mois de grossesse. » Elle n’était pas certaine qu’il soit très réceptif à sa plaisanterie, il savait qu’on lui avait déjà annoncé ça, une fois, elle savait comment cela s’était fini. A dix-sept ans, elle se doutait qu’il ne se sentait pas l’étoffe d’être père, c’était le raisonnement adapté. Elle réfléchissait à tout ça, en réalisant qu’elle touchait peut-être une corde sensible alors qu’elle voulait juste lui faire une blague naïve. Finalement, elle laissa échapper un petit rire nerveux avant de conclure, histoire d’écourter la plaisanterie. « Jo, tu me nourris vraiment trop bien… et voilà le résultat ! »

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il fait toujours beau au-dessus des nuages mais moi si j'étais un oiseau, j'irais danser sous l'orage. je traverserais les nuages comme le fait la lumière, j'écouterais sous la pluie, la symphonie des éclairs.

let me down slowly.

-- ft / @Jorja Weaver
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Son histoire avec Jorja le rendait heureux. C’était clairement son histoire la plus longue. C’était sérieux entre eux et il était surpris de ne pas avoir pris la fuite justement, quand les choses avaient commencé à devenir trop sérieuses. Ce n’était pas son fort, les histoires comme celles-ci. D’ordinaire, y avait toujours un truc qui venait tout gâcher et bien souvent, ce truc, c’était lui. Pourtant, il n’avait rien ruiné. Pas pour le moment, en tout cas. Il avait pour l’heure, encore l’impression que Jorja et lui, ils étaient sur la même longueur d’onde. Ou alors, elle était juste très patiente et attendait tranquillement qu’il se mette à parler d’engagement. Si c’était le cas, elle ne montrait rien, la brune. Tant mieux, parce qu’il n’arrivait pas à s’imaginer aborder ce genre de sujets. Il n’était pas prêt et ce même si le début de leur relation ne datait pas d’hier. Ils passaient beaucoup de temps ensemble, mais il avait encore du mal à s’imaginer vivre avec elle. Est-ce que c’était complètement ridicule de sa part ? Est-ce qu’il avait un problème ? Il ne pouvait pas s’empêcher de se poser la question, Johann. Parfois, il avait l’impression de ne pas être normal. Mais le plus souvent, il se disait que si les choses étaient parfaites comme elles étaient, pourquoi les changer ?

Jorja était chez lui ce soir et c’était chouette. Ils avaient partagé un long dîner et allaient pouvoir se détendre un peu devant la télévision, avant d’aller se coucher. Ça ressemblait vraiment à une vie commune, alors, on pourrait facilement se demander ce que ça changerait s’ils vivaient vraiment ensemble. Il avait peur de ce que ça voulait dire vivre avec quelqu’un. Peut-être que dans les faits, ça ne changerait pas beaucoup ce qu’ils avaient là, après tout, il y avait déjà des vêtements appartenant à Jorja chez lui et il en avait probablement laissé à lui chez elle. Il y avait déjà des produits à elle dans sa salle de bain et ça ne le dérangeait pas. Mais le fait que les choses soient officielles, le fait de franchir une étape aussi importante, ça le terrorisait. Ce serait marquer le début d’un changement, une première étape qui impliquerait inéluctablement les suivantes. Mariage, enfants, des choses pour lesquelles il était encore moins prêt, le blond. Alors, il n’avait rien envie de changer à leur histoire, Johann et si Jorja ne prenait pas les devants pour lancer ce genre de conversation, ce n’était pas lui qui allait le faire, puisque lui il était complètement satisfait par les choses telles qu’elles étaient maintenant. Pour l’heure Jorja était dans la salle de bain et lui, il cherchait quelque chose à regarder, s’arrêtait sur plusieurs options qu’il allait essayer de proposer à la brune lorsqu’elle reviendrait dans le salon. Pas certain que sa mémoire soit efficace, ils allaient sûrement devoir repasser tout le catalogue en revue. Jorja avait fini par quitter la salle de bain et et [i]il fallait qu’ils parlent[i]. Ça semblait sérieux, de quoi le stresser et le pousser à se redresser dans le canapé. « Ah ? » Il répliqua simplement, d’une voix presque timide. Elle lui posa la main sur son ventre. Pourquoi ? Il sentait son coeur s’emballer dans la panique, le blond. Encore plus quand elle évoqua le mot grossesse. Elle n’était pas enceinte hein ? Elle ne lui aurait pas dit les choses comme ça non ? Il y avait plein de questions qui se bousculaient dans sa tête, à présent. Il laissa échapper un soupir de soulagement quand elle conclut que c’était juste une histoire de nourriture. C’était pas cool de lui faire une frayeur pareille. « C’est la pâtissière qui dit ça. » Il répliqua dans un léger rire. Il ne s’en sortait pas trop mal en cuisine, avait appris au fil des années, pour pouvoir nourrir sa sœur. Il s’était amélioré quand il avait décidé de bannir la viande de son régime, ça l’avait forcé à apprendre encore plus, mais elle, elle était pâtissière, niveau cuisine, ce n’était pas rien. « Mais, je ne vois qu’une seule solution, puisque, arrêter de manger n’est pas une option, tu vas devoir venir courir avec moi. » Il répliqua, un sourire aux coins des lèvres. « Ou mieux, une longue randonnée, on camperait en pleine nature. C’est la période idéale, il faut encore bon, mais pas trop chaud. » Ça c’était le genre de projet de couple qui pouvait l’intéresser, Johann. Une randonnée, du camping sauvage, c’était sympa. Son attrait pour ce genre d’expérience prouvait bien qu’il n’était pas prêt pour une vie avec un enfant.

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You left me with doubt and cold

You were my closest friend. My strength when days go mad But I spent my time and shallow sheets. I should've seen your hand. I didn't see the signs, I was blinded by the lights And lost where I belong. I thought that we grow old, Give kids all bad advice. Now I'm alone.

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johann's place, kangaroo point w/ @Johann GeiszlerLa probabilité pour la jeune femme d’être enceinte était très faible, elle prenait sa contraception au sérieux, dans une optique de contrôle permanent. Pour cette raison, la mise-en-scène était d’autant plus innocente à ses yeux. Il n’y avait pas d’arrière-pensée, pas de volonté de vouloir le tester, même si, cela venait de lui traverser l’esprit à l’instant, ils n’avaient jamais évoqué le sujet avec Johann. Lui était déjà père, techniquement, même s’il n’en avait jamais tenu le rôle. Elle n’était pas certaine de savoir si cette situation était source de regrets, s’il pensait à cet enfant qu’il ne rencontrerait peut-être jamais… mais elle n’avait pas spécialement envie de déterrer le sujet. Après tout, l’accord avait été passé il y a longtemps déjà et lui avait permis de faire le choix qu’il estimait être le meilleur, pour sa sœur et lui.

Revenue dans le salon, Jorja avait interpellé son petit-ami, sur un ton sérieux, avec cette formulation qui pouvait en plus donner froid dans le dos. C’était l’effet recherché, que l’annonce vienne peser sur l’ambiance et elle savait, à l’expression sur le visage du blond, qu’elle avait déjà amorcé une tension, un bon début, il fallait qu’elle parvienne jusqu’à la chute. Sa main était chaude sur sa peau, à part la courbe de son ventre, il n’y avait rien d’autre à sentir – quelques gargouillis, peut-être. A lire la panique dans son regard, elle se demandait tout ce qui lui passait par la tête. Compte tenu de sa réaction et des minutes qui s’étiraient, elle n’était plus sûre que ce soit une très bonne plaisanterie, alors elle s’était empressée de passer à autre chose. Le soulagement de Johann ne se fit pas attendre, provoquant chez elle, un autre rire gêné en même temps que son ventre reprenait sa forme normale quand elle cessa d’accentuer le trait. La brune finit par se détendre, en voyant qu’il ne semblait pas lui en tenir rigueur. Déposant ses mains de chaque côté de son cou, elle plongea lentement sur lui pour s’asseoir sur lui, même si le canapé était largement assez grand pour les accueillir tous les deux. « Je risquerai de faire faillite si je me permettais de goûter à tout ce qui sort de mon atelier. » rétorqua-t-elle, elle exagérait, évidemment. Bien qu’elle savait combien le sucre pouvait être addictif, qu’il pouvait être difficile de s’en détacher une fois qu’on y prenait goût et pour cette raison, elle ne s’accordait de faire jouer son palais seulement quand elle élaborait de nouvelles recettes et encore, plus c’était fin et travaillé, plus elle faisait surtout appel à son nez. La pâtissière avait passé une main autour de ses épaules robustes pour s’équilibrer, profitant également du point de vue pour plonger ses yeux dans le bleu des siens. Devant sa première proposition, ses sourcils s’étaient froncés avant que son visage n’adopte une expression plus plaisante quand il proposa un projet qui lui parlait déjà plus. « Oh toi… tu sais comment me parler. » Jorja se pencha avec une lenteur orchestrée avant de déposer un baiser sur ses lèvres, incapable de résister à son sourire malicieux. « Je ne parle pas de courir, hein. Tu dois facilement faire dix kilomètres par jour, au boulot, je ne vois pas pourquoi tu t’infliges ça en plus. » le taquina-t-elle. Pourquoi souffrir trente minutes, à bout de souffle, à trottiner derrière lui quand elle pouvait marcher à ses côtés, toute une journée durant et en prendre plein les mirettes dans les paysages qu’ils parcourraient ? « Ça me ferait très plaisir de partir avec toi, si on arrive à organiser ça. » Elle le disait avec sincérité, Jorja, elle avait grandement besoin de vacances et si elle pouvait combiner son amour de la nature avec son amour-tout-court, ça lui convenait bien. Tendrement, elle appuya sa joue contre le visage de Johann pour le serrer contre elle. Ses yeux fixaient maintenant dans le vague, un coin du tapis par terre. « J’ai besoin de souffler… et puis, tu as raison, il faut qu’on parte. Il faut qu’on en profite tant qu’on a encore du temps, tant qu’on est encore tous les deux… ce ne sera peut-être pas aussi simple, plus tard. » La réflexion avait glissé de ses lèvres, l’air de rien, parce que ça sonnait comme une évidence, pour elle. Qu’il y avait une possibilité qu’ils n’aient plus autant de liberté, si leur relation évoluait dans le sens qu’elle s’imaginait. Elle se redressa, pour afficher une mine coupable. « Désolée, c’était pas très cool, comme blague. Moi non plus, je te rassure, je ne suis pas encore prête… » appuya-t-elle, avant de laisser un petit rire filer. « Mais tu aurais du voir ta tête… »

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il fait toujours beau au-dessus des nuages mais moi si j'étais un oiseau, j'irais danser sous l'orage. je traverserais les nuages comme le fait la lumière, j'écouterais sous la pluie, la symphonie des éclairs.

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brisbane, australie

kangaroo point

take me home