@Liam Esposito & @Joan Oswald
La nuit est pénible. Ces derniers temps, elles le sont toutes. Pourtant elle devrait clairement se sentir apaisée avec l’arrivée de Will, mais quelque chose la travaille. Pourquoi ? Le comportement de Jacob. Il ne semble pas apprécier le jeune infirmier autant que Joan. Attention Joan l’apprécie en tout bien, tout honneur. Il est un vent de fraicheur et c’est un homme qui la regarde. C’est plaisant, plaisant parce qu’elle a l’impression de pouvoir échanger avec une personne qui comprend son quotidien. Et il fait rire Gisele, après tout, c’est aussi important, il ne faut pas l’oublier sa grand-mère. Seulement, elle ne savoure qu’à moitié, parce qu’elle n’a pas l’impression que cela convienne à tout le monde – Jacob. Joan peine déjà à dormir avec tout ce qui la travaille... mais là, elle n’a qu’une envie, se rendre dans la chambre d’en face pour parler avec son ex-beau-frère et mettre les choses au clair. Est-ce de la jalousie qu’elle a ressenti lorsqu’elle a évoqué la possibilité que Will et elle se rendent au théâtre ? Elle a eu l’impression mais cela serait totalement fou. Jacob jaloux ? Pourquoi ? Que craint-il ? Qu’elle la chasse pour un inconnu ? Oui, évidemment que Will est un inconnu, elle ne l’oublie pas mais parfois il faut savoir faire confiance. Ne l’a-t-elle pas fait avec lui ? Lorsqu’il est venu et qu’il n’avait nulle-part où aller ?

Elle finit par se lever. Elle ne travaille pourtant pas aujourd’hui, elle est de repos mais elle ne parviendra pas à se reposer. Gisèle est levée, Jacob s’éclipse pour aller au travail et ils n’auront pas le temps d’échanger. Elle avance dans la cuisine pour se préparer un petit dej et prendre un doliprane le mal de tête qu’elle s’est créée toute seule à se poser trop de questions. Elle attrape le café – aujourd’hui c’est café – et elle se sert aussi un verre de jus d’orange. Il y a du pain qu’elle s’apprête à tartiner lorsque la sonnette de la porte retentit. Elle avale quand même le doliprane avant de se lever, en robe de chambre. Will n’est pas censé arriver tout de suite mais il est peut-être en avance. Elle ne regarde pas qui se trouve derrière la porte. Mais lorsque celle-ci est ouverte et qu’elle voit son visiteur, un large sourire se dessine sur son visage, rapidement suivi d’un roulement d’yeux qu’elle maîtrise à la perfection. « - Tu sais soigner tes entrées toi, t’as senti l’odeur du café ? » Il doit juste devenir de France. Joan s’écarte pour faire entrer Liam. « - Alors la France ? Je t’ai manqué j’espère.. ? » Elle referme la porte et comme une enfant elle le prend dans ses bras, littéralement, elle fond dedans. Liam a toujours été un soutien indéniable, alors le retrouver, c’est important.

@Liam Esposito & @Joan Oswald

Liam n’était pas du tout prévu dans son programme. Joan a prévu de rester à la maison, un peu de rangement, s’occuper de Gisèle et de la paperasse qui s’empile sur le bureau de sa chambre. William, l’infirmier doit passer pour réparer la fuite du robinet du garage. Jacob n’ayant apparemment pas le temps, le jeune infirmier s’est proposé de s’en charger. Joan n’allait tout de même pas refuser. C’est vrai qu’il est serviable, peut-être trop ? C’est ce que semble penser Jacob mais Joan n’est pas du genre à voir le mal partout, au contraire, elle aime voir la bonté en chaque personne et sans doute qu’elle fait confiance un peu trop vite. N’a-t-elle pas hébergé Jacob sans se poser la moindre question ? Et maintenant la voilà avec un cœur à la dérive. Donc voilà Liam n’était pas prévu dans son programme. Oh croyez-moi, elle est ravie de le voir. D’un coup, la solitude pesante de la jeune femme s’efface. Liam comble toujours ses angoisses, même s’ils ne sont pas toujours d’accord sur certaines choses. Comme les fantasmes sur les blondes qui conduisent des motos mais c’est déjà du passé. La libraire est incapable d’en vouloir longtemps à son ami – peut-être que l’on devrait même dire qu’elle est incapable de lui en vouloir tout court. Enfin... elle a de nouveau envie de le frapper quand elle ouvre sa porte.

« - Tu t’es regardé dans un miroir récemment ? Le Jetlag ne te va pas au teint ! » C’est vache mais c’est de l’amour inconditionnel, c’est certain. Ils ont arrêté de prendre des gants ensemble après une amitié – entre coupée d’une relation amoureuse – de quinze ans. Il n’a pas tort quant à la nécessité du café. « - Oui, t’as bien raison » Dit-elle le visage enfoui contre lui. Jo ne tarde pas à le faire entrer et referme derrière elle. Il connait la maison par cœur après tout. Elle le laisse évoluer à sa guise. « - C’est ce qui était convenu, si j’avais su que c’était pour ce matin j’aurais rempli le frigo pour avoir un festin » Joan le suit dans la cuisine, elle attrape sa tasse de café fumante. « - Dans sa chambre, elle voulait regarder le morning et puis tu sais, elle ne peut pas bouger de son lit avec son col du fémur. » Il n’est pas impossible que son ami aille la saluer, elle le connait après tout Liam, Gisèle. Enfin, si elle se souvient de lui. Parfois, elle est en phase de démence et elle zappe des noms. « - Tu peux, tu peux ! » Elle l’observe être si à l’aise dans les lieux et s’amuse de le voir faire. « - Et nope, déjà parti au travail, en revanche ta curiosité va être satisfaite, dans moins d’une heure Will, l’infirmier doit passer » Elle lui offre un petit regard taquin alors qu’elle avale une gorgée de café. « - Alors qu’est-ce que tu prépares de bon ? » Elle était sur le point de se tartiner du pain mais Liam a peut-être une bonne idée. « - Et sinon, tu vas me donner des détails sur Paris ? » Elle aussi, veut connaître la vie de son Liam.

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Elle sourit, Liam la fait sourire, à espérer que Gisèle se rappelle toujours un peu lui. C’est sans doute un peu vrai, il a traversé la vie avec Joan et n’a jamais réellement cessé de croire sa grand-mère, alors il reste toujours dans sa mémoire à des époques différentes. Une chance, parce que Joan, elle n’a pas souvent cette chance-là. Au contraire. Souvent, elle ne reconnait pas sa petite fille et réclame sa sœur, elle confond parfois les décès aussi... se perd dans les souvenirs. Jacob lui a dit qu’elle réclamait parfait encore Cate et que lorsqu’il lui expliquait le drame qui a ponctué la vie de famille, elle se mettait à pleurer. Joan, elle a arrêté de lui raconter la vérité, parce qu’elle est pénible pour tout le monde. « - Évidemment que tu es inoubliable » Finit-elle par lui répondre avec un petit sourire attendri. Il a ce talent-là Liam, rendre les choses compliquées bien plus simples. Et elle aime ça. « - Tu parles de l’ensemble des hommes que j’ai côtoyé comme s’il y en avait eu une ribambelle » Parce qu’on les compte sans doute sur les doigts d’une seule mains sans la remplir. Et hors de question de se lancer dans l’énumération des hommes de sa vie, pas la peine. Elle risque de le regretter.

Alors elle tente de noyer le poisson mais évoquer la présente de l’infirmier va forcément attiser la curiosité de son ami. Il fait comme chez lui dans la cuisine et elle aime bien qu’il soit autant à l’aise chez elle. « - En tout cas Gisèle semble l’apprécier » Elle hausse les épaules, c’est ce qui compte à ses yeux, bien que sa grand-mère n’ait pas toujours les idées en place. Mais rapidement, elle roule des yeux Joan, sous les commentaires de Liam. « - Je ne comprends toujours pas pourquoi il pose problème à Jacob, il refuse de m’en parler, hormis dire qu’il est trop parfait et l’appeler Wonder Will... c’est ridicule. » Ridicule, c’est littéralement Joan qui refuse de comprendre les réactions de Jacob mais c’est un autre débat. Pour elle c’est juste tout bonnement impossible, puisqu’il est en couple, donc forcément l’idée ne lui traverse pas l’esprit. « - J’ai l’impression que dès qu’on est gentil et serviable, on a un truc à cacher, perso, je n’ai rien à cacher ! » Ouh un livre qui ne tardera pas à sortir, sous un pseudonyme parce qu’elle n’en assume pas tellement le contenu ? Ce n’est pas un secret Joan ? Liam figure dans les pages de l’histoire, puisqu’il est vrai qu’elle a puisé dans des événements réels pour l’écrire.

Liam se met derrière les fourneaux. Joan a sa tasse fumante dans les mains et elle le regarde faire appuyer contre l’embrasure de la porte, toujours un petit sourire aux lèvres. « - Tout ça ? C’est pour moi ou alors tu meurs de faim ? » Ella évidemment envie qu’il lui parle de Paris. Et alors il commence son récit. Elle l’écoute et rit parfois. Il ponctue les faits avec des regards malicieux et espiègles dont il a le secret. L’histoire avec la femme de l’athlète espagnol lui arrache un plus gros sourire, c’est certain. « - Tu sais que t’es incorrigible ? » Il tente de se défendre mais à nouveau Joan roule des yeux. « - Bien sûr » Elle rit encore. « - Et si on en revient au travail, c’est plutôt prometteur pour ta carrière ça, non ? On t’a déjà fait des retours ? » Parce qu’elle se souvient qu’il lui a annoncé que c’était une sacrée opportunité Paris, alors qu’elles sont les débouchées après cela, elle a envie de savoir et de partager cela avec lui.

@Liam Esposito & @Joan Oswald

Trop gentille et trop serviable. Évidemment qu’elle ne prend pas cela comme un compliment. Ce n’est pas réellement une attaque non plus, elle connait assez Liam pour savoir qu’il ne lui reproche pas. Mais dans le fond, il n’a pas tort. Quand elle voit une poussin blessé, elle fonce tête baissée pour le sauver. Une mère poule, protectrice, louve à ses heures perdues qui tente de défendre tout le monde, protéger tout le monde mais qui s’oublie sans cesse. Un triste constat qu’elle vit avec Jacob, le laisser entrer dans sa vie, le laisser prendre son cœur pour l’emporter et aller batifoler avec une sublime blonde. Bordel. Elle ne relève pas, elle se referme un peu plus voilà tout. Il tente de continuer à donner son avis et elle roule des yeux quand il demande la permission, Joan n’est pas institutrice après tout, il parle quand il veut, elle n’a pas à donner son accord et de toute façon, il ne l’attend pas. Et en plus, il ne termine pas ses phrases. « - Deux choses ? » Parce qu’elle ne voit pas du tout où il veut en venir, un peu naïve sur les bords.  Et qu’est-ce qu’elle pense de Will ? Elle soupire, elle a les fesses posées contre le plan de travail. « - J’en pense pas grand-chose à vrai dire. Je crois qu’il ale béguin pour moi mais j’avoue que je ne comprends pas réellement pourquoi... et au fond, je me dis que ça ne peut pas me faire de mal de sortir et de me sentir un peu désirer ? » C’est si terrible ? Ce qu’elle tait à Liam, c’est aussi qu’elle a envie de faire réagir Jacob... mais il ne se passe rien. Rien puisqu’il n’a d’yeux que pour celle avec qui il sort. C’est une logique.

Et dès qu’elle en a l’occasion, elle retourne le sujet vers Liam, bien plus pratique quand c’est de lui dont on parle, elle se sent moins acculée. Elle fronce les sourcils mais cela l’amuse quand même un peu. « - Influenceur sportif ? bon sang... je suis larguée, ça consiste à quoi ? c’est toujours du journalisme parce que bon ça semble s’en éloigner. » Mais elle n’est pas très réseaux sociaux Joan, elle a un compte instagram mais ce n’est pas comme si elle était née pour être influenceuse, il ne vit pas trop mal mais c’est quelque chose de très classique.

Elle se bouge à sa demande el le bousculant gentiment. « - C’est toi qui es venu grand seigneur me faire le petit dej et finalement je dois bosser, bravo ! » Elle s’exécute cependant. « - T’es au courant que je sais faire les pancakes quand même ? » Elle roule des yeux. « - Ils étaient délicieux la dernière fois, t’en a repris ! » Elle rit lorsque finalement il lui assigne les œufs brouillés. « - Vos désirs sont des ordres ! » Elle se met au travail pour faire des œufs brouillés, c’est parti. Elle n’a pas intérêt de se louper. Un coup d’œil à la pendule au-dessus de la porte. « - Dans vingt-minutes normalement, mais tu vas voir, il aura de l’avance » Elle le dit en plaisantant mais à y réfléchir c’est quand plus que louche d’être toujours en avance pour la voir. Un bouquet de fleurs par-ci... une place pour aller au théâtre par-là... « - Promets que tu ne vas pas te moquer ? » Parce qu’elle connait Liam... par cœur.